Il faut qu’on parle de Fabio Quartararo.


Fabio Quartararo silverstone
Photo : Iconsport

Alors ça y’est ? Plus personne ne dit rien ? Fabio Quartararo peut tranquillement enchaîner les victoires et dominer la Moto GP, rien ne vous choque ? Sommes-nous tous en train d’accepter cette bascule dans un monde où entendre la Marseillaise sur les podiums de Moto GP est devenu normal ? 

C’est un fait. Comme disait un illustre poète d’Aulnay-sous-Bois, ce monde est cruel. Surtout pour la FFL. Depuis sa première victoire en Moto GP au Grand Prix d’Espagne 2020, nous avons tout essayé pour remettre Fabio Quartararo dans le droit chemin : blacklistage en règle, avis de recherche, vérification de nationalité… aucune tentative n’a abouti. Pour la première fois depuis la retraite salvatrice de Martin Fourcade, notre institution semble à court de solutions face à un sportif français.

Rappel des faits

Vous pensez peut-être qu’on en fait des caisses, qu’on exagère et que ce ton dramatique n’est que le résultat d’un brainstorming éditorial du lundi matin. Mais vous vous trompez. Jamais nous ne pensions l’écrire, mais la douleur est parfois trop grande et a besoin d’être extériorisée. C’est donc une FFL impuissante qui s’adresse à vous aujourd’hui. Impuissante, car au rythme auquel avance cette saison de Moto GP, ce qui était encore impensable il y a 1 an et demi semble aujourd’hui inévitable : Quartararo est parti pour devenir le premier Français de l’Histoire à remporter le Championnat du monde de Moto GP.

Cinquième victoire de la saison à Silverstone

Imperturbable hier, le pilote Yamaha Factory est allé chercher son cinquième GP de la saison en écrasant la concurrence. Parti 3ème, le Français s’est vite débarrassé de Bagnaia et Espargaro pour ne plus lâcher son os jusqu’au drapeau à damier. Mais si nous sommes arrivés à un point où les victoires sont devenues presque indolores, c’est bien au classement général que les dégâts sont les plus importants.

En effet, sur le tracé du circuit reliant le Northamptonshire et le Buckinghamshire, les concurrents directs du Niçois (206 pts) se sont liquéfiés les uns après les autres. Le champion du monde Joan Mir (Suzuki) a terminé neuvième, accusant désormais 65 points de retard sur le Français. Un gouffre. Une abysse. L’autre Français Zarco (comme si un n’était pas assez), également aux prises pour le podium final cette saison, s’est lui classé hors du top 10 et se classe troisième du général. Fabulous Fab semble bien seul.

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Mais ce qui inquiète le plus la FFL, c’est l’absence totale de déconcentration chez le jeune Français. Déjà, après sa violente chute lors des essais libres de vendredi :

Là où beaucoup d’athlètes auraient commencé à se crisper et à traîner le poids d’une chute aussi lourde dans leur tête et sur la piste, El diablo est resté imperturbable tout le reste du week-end. On lui retrouve cette sorte de lucidité glaçante commune aux sportifs dominateurs dont la soif de victoire semble insatiable.

Pour l’instant je ne pense pas du tout au championnat, je n’ai pas prévu d’y penser pour le moment

Fabio Quartararo après sa victoire hier

Alors voilà, aujourd’hui la FFL vous le demande. Ne nous en voulez pas si Fabio Quartararo devient champion du monde. Ne nous incriminez pas si la Marseillaise continue à raisonner sur les podiums de Moto GP ces prochaines années. Nous avons tout essayé. Tout donné. Il est temps de reconnaître que Fabio Quartararo est simplement trop fort pour notre fédération.

Il y aura des jours meilleurs.

 


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