VI Nations | France – Angleterre | Rien de pire que l’espoir.


Thomas Ramos

Face à l’Angleterre, le XV de France a validé sa place de vice-vainqueur du Tournoi des VI Nations. Un statut qui ne nous laisse pas indifférents, vous vous en doutez sûrement. Oui, nous essayons de prendre cette désillusion avec optimisme. Le déni est notre arme ultime.

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Un début de match à sens unique

Le match débute sur une fausse note. Thomas Ramos pense que l’arbitre siffle le coup d’envoi, mais il n’en est rien. Pouvait-on espérer un meilleur début de match ? Absolument pas.

Dès les premières minutes de la (vraie) rencontre, ce sont les Bleus qui mettent de l’intensité au Groupama Stadium. Oui, les mots “intensité” et “Groupama Stadium” peuvent bel et bien se retrouver dans la même phrase. Pourtant, c’est bien le XV de la Rose qui refroidit ce petit monde avec une pénalité de George Ford. 10°C dans l’air, -10°C ressentis. Alors que les Anglais jubilent sur le gazon français, ils vont prendre un mur. Littéralement. Le pauvre Tommy Freeman prend de l’élan pour plaquer Emmanuel Meafou, mais le deuxième-ligne ne bouge pas d’un iota. C’est plutôt le natif d’Oxford qui tombe à la renverse. Un contre-kems du tonnerre.

Puis à la 20e minute, c’est la cata. Gaël Fickou perce la défense anglaise, transmet à Léo Barré qui, bien aidé par sa feinte de grand-père, permet à Nolann Le Garrec d’inscrire le premier essai du match. Terrible.

La France est sur son petit nuage, et peut même enfoncer le clou à plusieurs reprises. Mais à chaque fois, à quelques mètres de l’en-but anglais, Thomas Ramos nous offre la magie de son jeu au pied. Un véritable sujet au service de la Perfide Albion. Si le Toulousain nous assure un divertissement de taille, que dire de celui de Damian Penaud. Le Bordelais nous affuble d’un slalom sur des Anglais, digne d’un torero au milieu de vachettes britanniques.

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Le XV de France, et pas n’importe lequel

On approche de la mi-temps, et la France mène 16-3. Mais c’est à ce moment précis que les Bleus décident de s’arrêter de jouer. Au meilleur des moments vous nous direz. Le XV de la Rose aplatit un essai entre les perches (16-10). Le début d’une séquence d’anthologie. Dès le retour des vestiaires, on craint la réaction terrible des Français. Mais il ne faut que quelques secondes pour voir Lawrence signer son doublé (16-17). Puis 1 minute plus tard, Ben Earl fait exploser son vis-à-vis tricolore, Marcus Smith n’ayant plus qu’à terminer le travail (16-24). Une défense digne de la Ligne Maginot.

A la 39e minute, les Bleus menaient 16-3. A la 47e, ils sont menés 16-24. Une série de 21-0 qui ne peut que nous enchanter. Il n’en faut pas plus aux supporters anglais pour entonner leur fameux ‘Swing Low, Sweet Chariot‘. Tout est parfait sur toute la ligne. En toute logique, les Bleus ont la tête au fond du sac, ratent des plaquages, ne trouvent pas leurs touches. Bref, du grand art.

Si le XV de France s’est effondré en l’espace de quelques minutes, il renaît de ses cendres en autant de temps. Léo Barré, puis Gaël Fickou y vont de leur essai (30-24). Pourquoi nous faire autant de mal alors qu’il n’y a plus rien à jouer dans ce Tournoi ? On aurait mieux fait de sortir boire un verre ce soir.

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Crucifié par Thomas Ramos, on aura tout vu

La France ne mène que de 6 points, et comme très souvent dans ces cas-là, l’essai transformé rode non loin. C’est pour cette raison que Thomas Ramos tente une pénalité, afin de sortir de cette menace. A côté. Mais les Bleus n’ont même pas le temps de digérer cette désillusion que Freeman inscrit un essai en coin sur une sublime passe volleyée de Ford (30-31). De quoi arracher un sublime “oh nooooon” leguenesque à Dimitri Yachvili. Esseptionnel.

Les Anglais n’ont plus qu’à assurer jusqu’au coup de sifflet final. Mais à 2 minutes du terme, c’est la bowlette. La France hérite d’une pénalité, et Ramos a la victoire au bout du pied. Tout le monde a le même flashback 5 mois en arrière, et sa transformation ratée face à Kolbe. Mais cette fois le Toulousain trouve le centre des perches. C’est donc ça, la fièvre du samedi soir ?

On préfère tes transformations Thomas, et de loin.

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Tom