Tsonga-Djokovic Roland Garros 2012 | La presque-victoire à son apogée


Tsonga - FFL
Capture Youtube

Jusqu’à maintenant, la série Une décennie de Lose à Roland a mis à l’honneur des matchs plutôt solides en terme d’ennui tennistique. Que ce soit la roue de vélo de Cornet en 2011, ou le craquage mental de Monfils contre Fognini en 2010, on ne peut pas dire que ces rencontres ont marqué par le niveau de jeu. La lose de 2012 est une toute autre histoire. 

Pour ce troisième volet de la série, la FFL vous ramène au 5 juin 2012 pour revivre une presque-victoire devenue légendaire, celle de Jo-Wilfried Tsonga contre Novak Djokovic en 1/4 de finale de Roland Garros. Dix ans après le presque-sacre de PHM en Coupe Davis, la France redécouvrait la saveur particulière de la défaite magnifique.

Le contexte : l’espoir est permis

Toute bonne désillusion franco-française qui se respecte a besoin de sa dose d’espoirs préliminaires. Voici le prologue de la rencontre.

Tsonga, le successeur de Noah?

Le Jo de 2012 est encore loin de devenir un élément sûr de la FFL. À cette époque, Tsonga est capable de tenir un échange en utilisant ce coup très utile qu’est le revers. Niveau mental, c’est aussi du (trop) solide. Jo vient de sortir Wawrinka en 1/8 et s’avance comme l’outsider à éviter.

Jo est le premier Français de l’ère Open à atteindre les 1/4 des quatre tournois du Grand Chelem. Il le fait savoir avec une déclaration d’avant-match qui démontre d’une ambition débordante :

Jo-Wilfried Tsonga : “Je n’aurai jamais le palmarès des meilleurs”

Façon de se décharger de la pression ou lucidité prémonitoire, quoiqu’il en soit, Jo semble savoir qu’une défaite est largement dans ses cordes. Mais rien n’est joué.

Djokovic sur un nuage, ou presque

De son côté, après une année 2011 passée à martyriser le tennis mondial tricolores inclus, le numéro 1 mondial revient à Roland avec l’envie d’effacer sa défaite mémorable contre Federer en demie de la dernière édition.

Il n’a plus perdu depuis plus de vingts matchs. Mais, même s’il a balayé Jo à Rome en 2 sets un mois avant, son Roland Garros n’est pas encore totalement lancé. Le Serbe vient d’éliminer Seppi avec beaucoup de difficulté. On le sent prenable, alors forcément, on commence à se chauffer un peu.

Premier pas vers une désillusion aboutie. Même si certains préfèrent rester lucides :

Un début de match en toute frenchise

Debout sur le court, Jo semble aussi déterminé que Djokovic de voir le Serbe gagner ce match. Notre Français répond présent et se laisse intelligemment paralyser par l’enjeu. À 6-1 3-1, on se dit alors que la logique du tennis est respectée et qu’à la fin, le Français perd.

Pas si vite.

Puis, changement de plan

Tout semble sous contrôle pour Jo qui varie habilement son jeu entre balles trop longues et revers mous à mi-terrain. Puis soudainement, comme soulagé de toute pression après avoir passé une première heure à se faire piétiner, Jo retrouve ses frappes et repasse en mode Melbourne 2008. Il débreak, remporte le deuxième set 7-5, puis le troisième, 7-5 aussi. Le match devient fou.

Un Français battra-t-il un numéro 1 mondial en Grand Chelem pour la première fois au 21ème siècle? Le central est debout et commence à croire à l’exploit. Frissons garantis, même pour les amateurs de Lose que nous sommes :

Ça y’est, Jo est dans la zone, le public est en feu et Djokovic laisse ressortir l’attitude pleine de seum qui le caractérise lorsqu’il est malmené. On se dit que les planètes sont enfin alignées pour notre Français.

Tsonga tient son service durant tout le set jusqu’à forcer Djokovic au money time, où le Serbe doit servir pour rester dans le match.

Deux balles de match avant une première clim

La hype est au summum. Jo se procure deux balles de match. Chamoulaud, on s’en souvient (coupé au montage malheureusement), déclarera même :

C’est l’oeil du Tigre pour Jo!

On vous laisse revivre ce passage :

Concrètement, Djoko enfile 4 premiers services et douche le central. Mais ce n’est pas fini.

Encore des balles de match

Deux jeux plus tard à 5-6, Djokovic remet ça. Des balles de match, mais un niveau de jeu imprenable. Jo y met du sien et pousse quand-même une attaque bien placée dans le filet. Certains y croient toujours :

(Spoiler : il n’y aura pas de 5ème)

Un dernier espoir au tie-break

En 2012, il arrivait aux tennismen français de remporter des tie-breaks. On se dit alors que Jo peut encore le faire. Surtout qu’il part en tête :

Et non.

Un 5ème set pour la forme

Le Serbe est parvenu à contenir le momentum de Jo. La fin du match suit donc un schéma classique. Jo perd son service d’entrée et ne verra plus le jour dans cette rencontre. Score final 6-1 / 5-7 / 5-7 / 7-6 / 6-1.

Un souvenir signé Tsonga

Si Jo a souvent fait les unes de la FFL, ce match-là reste un exploit sportif à part. Acclamé comme jamais par le public français après sa défaite, Tsonga passera ce jour-là dans la catégorie du perdant magnifique. Une rencontre qui lui aura fait perdre quelques litres de transpiration mais gagné le coeur de nombreux amateurs de tennis. Dont la FFL.

 


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