Tour de France 2019, premier bilan


Tour de France 2019, premier bilan
Lundi 8 juillet (troisième étape) – Les débuts exécrables d’Alaphilippe

De mémoire de loser, on n’a pas connu pire début de Tour depuis bien longtemps. Un Français qui prend le maillot jaune en costaud dès la première difficulté, dès le premier lundi et la troisième étape… C’est non ! Julian Alaphilippe nous tord clairement les boyaux. Déjà qu’en nous collant une victoire en avril sur la Flèche Wallonne, dans la foulée de son magnifique final raté à l’Amstel Gold Race, on avait définitivement la confirmation que le garçon n’était pas fiable… Mais là, ça dépasse les bornes ! Pas du tout, du tout dans la tradition du pays et de la FFL.

Jeudi 11 juillet (sixième étape) – Ô lent Bardet

On préfèrera regarder le bidon à moitié plein. OK, Thibaut Pinot nous sort une Planche des Belles Filles un peu trop de derrière les fagots. Mais Alaphilippe qui se fait piquer le maillot jaune pour six secondes par le fils de Madonna, déjà, ça remplit bien. Et surtout, surtout, un de nos plus grands talents ressort le nez de son guidon : Romain Bardet, magistral dans les Vosges, perd deux minutes dès le premier grand col du Tour. « Il a eu honte par rapport à ses équipiers », savoure Julien Jurdie, le directeur sportif d’AG2R-La mondiale (pour L’Equipe).

Samedi 13 juillet (huitième étape) – Alaphilippe-Pinot, le drame

Décidément, il était écrit que ce Tour 2019 allait nous piquer presque autant que les seringues du grand Lance. C’est-à-dire très souvent, trop souvent. Non content de récupérer le maillot jaune en partant dans la dernière descente vers Saint-Etienne, Alaphilippe a le culot d’emmener Pinot avec lui ! Et vas-y que ça termine bras dessus, bras dessous après la ligne d’arrivée… Une des plus grandes catastrophes de l’histoire récente du cyclisme français, à n’en pas douter. Mais heureusement, un Tour de France, c’est long.

Lundi 15 juillet (10e étape) – La bordure « Alapinot »

Et la lumière fut. Sur une pauvre étape de plat, Pinot en avait gardé sous la pédale. Il met très gros braquet en prenant une bordure monumentale dans la face et 1’40’’ au général. Une sombre histoire de rond-point manigancée par… Alaphilippe ! On aime ce qu’il se passe. Une « masterclass » du leader de la FDJ, dans la lignée de son oubli de sprint face à Bardet en 2015 ou son « Dès qu’il fait chaud, je n’y arrive pas » de 2016. « Une journée de merde » selon lui, une comme on les aime.

« Il manque un poil de cul pour que ça rentre »
Marc Madiot, directeur sportif de la FDJ (pour Le Parisien)

Remerciements

Il n’y a pas qu’Alaphilippe dans la vie, fort heureusement. Merci aux équipes de se présenter sans le moindre sprinteur français, pas d’Arnaud Démare ni de Nacer Bouhanni (lol). Merci à Tony Gallopin de se prendre un parasol dans la tronche au lendemain d’une chute (quatrième et cinquième étapes). Merci à Yoann Offredo et Stéphane Rossetto de multiplier les échappées pour rien – Offredo qui tombe pendant les départs fictifs, aussi. Merci à Alexis Vuillermoz de sacrifier un corps dévasté (son dernier gadin, c’était lundi). Merci à tous, enfin, de n’avoir rien tenté de sérieux le 14 juillet.

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