Face au Real Madrid, le PSG a gagné de nouvelles lettres de noblesse dans la lose française, et dans nos cœurs par la même occasion. Si toutes les bonnes choses ont une fin, voici les arguments qui devraient probablement retarder le départ de Mauricio Pochettino.
22h51. Dix joueurs en tunique bleue et un en jaune sont allongés sur la pelouse, quand les onze autres sautent comme des cabris. Le Paris Saint-Germain l’a encore fait. Qualifié durant 166 minutes sur 180, le PSG est parvenu à retourner la situation sans que le Real Madrid ne s’y attende. On peut désormais le clamer haut et fort ; l’art de la défaite à la parisienne. Cet art qui mélange une finalité inéluctable à un scénario inimaginable. L’équilibre parfait entre chaos et ordre.
Après la joie indescriptible vient le temps de la raison. Et en tant que professionnel de l’analyse post-cataclysme, les motifs de ce naufrage sont aussi nombreux que le nombre de grains de sable sur la côte Atlantique. Si les noms de Donnarumma et Marquinhos reviennent en premier ce matin, un autre nom semble sur la sellette : Mauricio Pochettino. Garant de l’équipe première, et donc in fine du fiasco tactique et mental, nous sommes plus que certains de notre analyse : l’Argentin doit rester sur le banc du PSG la saison prochaine.
Pochettino, la science du jeu dans la peau
On ne va pas se mentir, on était inquiets de voir venir le Mauricio qui était parvenu à qualifier Tottenham en finale de la Ligue des Champions pour la première fois de son histoire. Depuis janvier 2021, on a découvert Maurice, la version française de Pochettino. Un mélange de non-tactique et de déliquescence mentale dans les moments chauds. Bref, un respect total de l’ADN du PSG.
En effet l’Argentin a gagné ses galons FFL par des performances redoutables sur le banc de touche parisien. La demi-finale retour de Ligue des Champions contre Manchester City l’an passé étant sûrement le point d’orgue de ce génie tactique. Face à Guardiola, Pochettino applique le plan parfait : laisser le ballon aux Citizens pour qu’ils se rapprochent des 100% de possession, et placer le trio Mbappé, Di Maria et Neymar à 30 bons mètres du reste de l’équipe. Ou comment scinder son bloc en deux durant toute la partie. Une science tactique à laquelle même le grand Pep n’avait pas pensé.
Mais les performances inspirées de Pochettino face à l’ardoise ne sont pas réservées exclusivement à la Ligue des Champions. Non, la Ligue 1 profite aussi de son savoir-faire. Il est comme ça Maurice, il est généreux.
Une gestion des émotions parfaite
Seulement 10 jours après sa signature au club, Pochettino remporte le Trophée des Champions face à l’OM. Une information de dernière importance pour les joueurs et les supporters, sauf pour l’Argentin .
“J’ai ressenti une émotion énorme. C’est difficile de trouver des mots pour exprimer ce que je ressens” M. Pochettino
Jamais dans l’histoire du Trophée des Champions un coach n’avait été si heureux de le remporter. Même les organisateurs de la compétition ne comprennent pas. Bon certes, il s’agissait de son premier trophée dans sa carrière d’entraîneur, mais le décalage entre cette victoire mineure et les grands objectifs qui attendaient le PSG était prémonitoire. A croire que pouvoir observer de ses propres yeux un but d’Icardi est plus intense émotionnellement qu’un triplé de Lucas. La suite nous a donné raison.
Mais il n’y a pas que dans les moments de joie où la gestion des émotions de Pochettino est optimale. Face au Real Madrid, on a pu voir à quel point l’Argentin était imperturbable dans les tempêtes. Visage figé, teint blanchâtre, regard vers ses chaussures pointues, les bras croisés pour faire genre qu’il cherche une solution tactique. Le même regard concentré dans le vide que Emery face à Barcelone et Tuchel face à Manchester. 2 entraineurs champions d’Europe depuis. La marque des plus grands, la voie à suivre pour le Paris Saint-Germain.
Un media-training éprouvé
Le troisième et dernier point vous mettra certainement tous d’accord. Quand la défaite est si cuisante comme face au Real Madrid, il ne reste plus qu’une seule porte de sortie ; la déclaration 0% lucidité et 100% mauvaise foi devant la presse. Et à ce petit jeu, Maurice nous rappelle à quel point la francophonie n’a plus aucun secret pour lui.
Pour commencer, le grand classique, l’attaque sur l’arbitre, avec une belle imitation de Fred Hermel à la veille de Noel:
“C’est quelque de difficile à accepter et je ne pardonnerai pas. M.Pochettino”
Ensuite, dans un une-deux digne des plus grands, une grande classique empruntée aux Belges depuis 2018 :
“On n’a pas su gérer et on a perdu pied alors qu’on a clairement été la meilleure équipe sur l’ensemble des deux matchs” M. Pochettino, après l’exploit madrilène.
Chers dirigeants parisiens, nous espérons vous avoir convaincu de conserver Mauricio Pochettino la saison prochaine. Pour le bien du PSG, et de la France entière.
Bien cordialement.
