Randy De Puniet et le circuit du Mans se vouent un véritable amour. Désillusions, contre-performances et parfois même quelques chutes. Si certaines d’entre elles furent malheureusement ponctuées de quelques séquelles dont nous ne nous réjouissons pas, d’autres furent absolument splendides. Principalement, une mémorable au départ du GP de 2012.
« Toujours repousser ses limites ». Le genre de philosophie dont tout sportif essaie de faire sienne. En 2012, alors que le Grand Prix de France moto se prépare, on se dit que ce sera compliqué de faire mieux que l’année passée pour Randy De Puniet. Finalement, on s’est fait du souci pour rien.
2011 : le poing de Stoner + abandon au 1er tour
En 2011, le pilote Ducati s’était distingué dès la séance de warm-up en se faisant frapper par Casey Stoner. L’Australien, un brin colérique quand il s’y met, n’avait pas apprécié la manœuvre de De Puniet alors qu’il voulait le dépasser. Sans attendre les paddocks pour s’expliquer, Stoner s’était porté à hauteur du Français pour lui adresser un coup de poing à l’épaule, à la Road Rash.
Lors du GP, parti 11e sur la grille, De Puniet n’avait pas voulu s’éterniser sur la piste. Chute dès le premier tour et abandon. Quand on court à la maison, on fait les choses bien ou on ne les fait pas.
2012 : high side de De Puniet au départ + chute + abandon
Oui, mais quand on revient l’année suivante, il ne faut pas décevoir non plus. C’est à ce moment précis que la tâche se complique. Pour un lamba peut-être, mais certainement pas pour Randy ! 12e sur la grille de départ alors que la pluie s’abat sur la piste sarthoise, le Français (passé chez ART-Aprilia) s’apprête à délivrer le chef-d’œuvre d’une carrière.
Alors que toutes les motos démarrent, ce cher Randy se lance dans une manœuvre que seuls les plus grands maîtrisent. Dès les premiers mètres, il laisse sa bécane prendre le contrôle. Résultat ? High side au bout de 30 m, en ligne droite, la gamelle à « faible » allure. Du grand art !
Le plus grand départ de l’histoire de la Moto GP fête ses 10 ans. pic.twitter.com/rFswH7YAUT
— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) May 19, 2022
Sa moto out, voilà Randy qui s’élance vers son stand pour enfourcher sa seconde bécane. En même temps, nous sommes au Mans, quoi de plus normal que de voir un pilote courir vers sa moto au départ de la course. Le public manceau apprécie l’hommage.
Il restait tout de même à finir le travail. Le point final de la performance interviendra au 22e tour où De Puniet chutera une nouvelle fois, abandonnant une bonne fois pour toutes. Après la course, Randy restera humble et minimisera sa performance.
« Je ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé. Soit le launch control (assistance au départ) n’était pas activé, mais je suis sûr de l’avoir activé. Peut-être que la piste était très grasse. On a vu Julian Simon pousser sa moto à la fin de la Moto2 et il a peut-être déversé de l’eau ou de l’huile sur la piste. C’est dommage. »
En parlant de Moto2, ce week-end-là, un certain Johann Zarco s’était lui aussi distingué au Mans. Sur sa Motobi, le Français avait sabordé sa remontée vers la tête de la course en chutant à 4 tours de l’arrivée.
On ne voudrait pas tomber dans la nostalgie, mais pas de doute. La moto GP, c’était mieux avant.