Manchester City – Olympique Lyonnais | 2020, annus horribilis


Lyon Manchester - FFL

On pensait avoir tout vu. Tout connu. On n’est pas né de la dernière pluie pourtant. Mais celle-là, c’est un missile qu’on n’avait pas vu venir. Et pourtant, on s’était bien dit en rigolant un « Imagine l’OL passe », avant de reprendre un coup de Byrrh. Mais la réalité est revenue dans notre tête bien rapidement. Après une gifle sur la joue droite mercredi, on vient de prendre un uppercut alors qu’on tendait la gauche.

Une qualification piégée ?

Ce quart de finale avait un gout de cadeau du Schtroumpf farceur. Un dû qui explose à la tête de celui qui le récolte. En effet, après la dérouillée (pour rester polis) infligée à Barcelone, le vainqueur de Manchester City — Olympique Lyonnais allait devoir se coltiner l’ogre, le géant, le dévoreur d’espace bavarois. Mais si la chose pouvait entrer en compte pour l’avisé coach de City — qui ne semble pas mettre son équipe type —, cela ne change rien pour Rudi Garcia, pas là pour jouer de la cornemuse. D’ailleurs finalement, les Lyonnais n’ont-ils pas absolument rien à perdre à présent ?

 

Côté Pep Guardiola, il se retrouve face à la même problématique que l’année précédente. Comment appréhender une tactique que personne ne comprend, pas même les joueurs adverses ? Ses analystes vidéos en font des cauchemars. Ils ne déchiffrent rien à cet Olympique Lyonnais. Tactique complètement innovante ou Yolo total ? Alors, pour lutter, Pep va s’inspirer de nos Français. Fini le 4-3-3 classique, il arrive avec un 3-5-2 sorti de l’espace qui ne fonctionne pas. Vous avez dit Laurent Blanc ?

Un début de match en trombe

Et comme le PSG avec Neymar ou le Bayern avec Müller, Manchester City n’observera pas de temps d’observation. Sterling se goinfre de l’espace laissé dans le dos de Dubois pour déborder et servir Gabriel Jesus. Mais il n’en sera rien. Le 44,5 de Marçal sauve l’Olympique Lyonnais d’une ouverture du score de City. Jesus, qui attendait tranquillement en sauveur, peut repartir se replacer.

Alors le jeu redeviendra un peu plus équilibré, Lyon mettra même le pied sur le ballon. Et à la 23e minute, l’impensable arrivera. Marçal envoie une ouverture millimétrée de 50 mètres sur Toko Ekambi. Ederson s’avance pour réaliser une air sortie, Walker réussi à revenir sur l’attaquant Rhodanien, et repousse le ballon. Mais soudain, surgit face au vent, le vrai héros de tous les temps. Maxwell Cornet surgit, et envoie un plat du pied que Neymar n’aurait pas renié mercredi. 1 an après avoir roulé sur Manchester City, Maxwell Cornet remet ça. Les citizens sont sa chose, son jouet à lui.

 

 

Mais dans le football — et souvent dans le football français — le fait de mener au score inhibe les joueurs de l’équipe. Alors Rudi Garcia va faire un choix tactique hautement risqué. Encaisser un but pour pouvoir à nouveau aller chercher quelque chose. Kevin de Bruyne va remettre les équipes à égalité sur un slalom de Sterling. Si les supporters des Citizens pensaient que c’était le début, ils n’avaient pas tout à fait tort.

Le quart d’heure de gloire

Plus de 70 % de possession pour les Citizens, mais lorsque Caqueret récupère une balle en milieu de terrain et décale Aouar, le monde du football ne sait pas ce qu’il va lui arriver. Aouar lance Toko Ekambi, hors jeu. Alors que tout le monde s’arrête Dembélé qui sent bien le coup, se débarrasse de Laporte qui se vautre tout seul, ou avec une poussette, ou un croche-pied. Qu’importe, il place le ballon dans l’entrejambe d’Ederson, et climatise le stade vide. Les jérémiades de Pep n’y feront rien.

Et puis, arrivera le dernier tournant du match. Gabriel Jesus fait tout le taff côté droit, décale Stirling qui n’a plus qu’à la mettre au fond. La FFL exulte. Sauf que Sterling nous offre le loupé de l’année. Pas maintenant putain. Et juste derrière, Ederson relâche une frappe pourtant pas bien violente  d’Aouar. Dembele surgit. 3-1. Le monde ne sera plus jamais comme avant.

Et maintenant, que va-t-on faire ?

Les minutes qui suivront sont toujours un peu floues. Entre hilarité, incompréhension et tristesse infinie, la FFL est KO debout face à une nouvelle trahison en moins de 4 jours. Cependant, le Bayern de Munich se dresse face aux Lyonnais. Nous ne devrions pas avoir de soucis à nous faire, en toute logique. Mais en 2020, les certitudes n’existent plus. Encore moins avec cet Olympique Lyonnais.

En tout cas, du côté de Pep, il faut bien se rendre à l’évidence. Zidane lui avait dit vrai.

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