Ah le miracle d’Istanbul … La ville turque est devenue le 25 mai 2005 un haut lieu de la lose internationale. Tout l’honneur revient au Milan AC de Carlo Ancelotti. Ce soir-là, son équipe a réalisé un exploit haut en couleur : mener 3-0 à la mi-temps d’une finale de Ligue des Champions et ne pas la gagner.
On a beau voir et revoir cette finale, on a encore du mal à réaliser la portée de la performance des Milanais face à Liverpool. Peut-être parce qu’ils ont savamment caché leur jeu pendant une mi-temps avant de proposer un récital en deuxième période.
Le plan était parfait. Écrit au millimètre. Tout commence avec l’ouverture du score du capitaine Maldini dès la 1èreminute. Clim monumentale pour les milliers de supporters de Liverpool chauffés à blanc. Mais les Milanais ne s’arrêtent pas là, et Hernan Crespo y va de son doublé juste avant la pause. Histoire de bien assommer les Reds au moment où l’arbitre siffle la mi-temps. Les Reds ne marchent peut-être jamais seuls. À cet instant, c’est tous ensemble qu’ils titubent. Mais c’est là que commence la masterclass milanaise.
45 minutes sabotées en un quart d’heure
3-0 après 45 minutes, quelques Rossoneri fanfaronnent déjà et commencent presque à célébrer (oui oui Gattuso, on parle de toi). Un comportement crucial puisqu’il va réveiller l’orgueil des Anglais dans le vestiaire.
En revenant sur le terrain, les Reds ne s’y attendent pas mais le machiavélique plan milanais est en train de se réaliser. En 15 minutes, Liverpool refait son retard. D’abord sur une tête de Gerrard, intelligemment oublié au point de penalty. Puis sur une frappe de Smicer où Dida démontre à tous les jeunes gardiens du monde le concept de ‘‘main ferme’’. Et enfin, sur un penalty de Xabi Alonso transformé en deux temps par l’Espagnol.
3-3 au terme du temps réglementaire et des prolongations. Le plan italien se déroule pour le mieux. Ne manque plus que le bouquet final. Quoi de mieux que les tirs au but pour l’effectuer ?
Pirlo – Shevchenko : les rois d’Istanbul
Serginho ouvre la séance par un penalty envoyé dans le ciel d’Istanbul. Les recherches pour retrouver le cuir n’ont toujours pas abouti. Le Milan AC est donc en bonne posture. Ne reste plus qu’à achever le travail. Le moment pour les légendes du club d’entrer en jeu. Andrea Pirlo reste bien concentré, fait une magnifique course d’élan à base de piétinement et pas de danse juste avant de tirer plein axe. Malgré les efforts de Dudek, le Polonais a été obligé d’arrêter le tir.
Entre temps, Tomasson et Kaka entretiennent le suspense jusqu’au bout et inscrivent leur tir au but. C’est donc au tour de Shevchenko de finir en apothéose. Une frappe à mi-hauteur, pas vraiment au centre du but, ni vraiment sur un côté. Dudek apprécie et repousse.
De bout en bout, le plan des Milanais est parfait pour offrir le titre aux Reds. Si la légende veut que Rafa Benitez ait réussi à remotiver ses troupes à la pause, nous on préfère retenir le choke milanais. N’attribuons pas tous les lauriers aux Reds tout de même.
