Jeux Olympiques Tokyo 2020 | Le récap du matin du jeudi 29 Juillet


La vie est ainsi faite. De joie, de tristesse. Souvent croisées en sport entre vainqueurs et perdants, elles se rejoignent parfois. Alors par exemple, pour la 4e place de Marjorie Delassus, tout le monde est heureux. Et pour la seconde de Madeleine Malonga, tout le monde est triste. Petite cerise sur le canoé du jour, une Française médaille d’or qui ne comptera pas au classement des médailles. 

Canoë

Il y a des presqu’médailles parfaites. De celles qui peuvent presqu’satisfaire tout le monde, avec un petit zest de “truc en plus”. C’est exactement une de ses air’breloques qu’à récupéré Marjorie Delassus. Après des qualifications presqu’catastrophiques (17e sur 18 en demi), elle a largement assuré le coup en demi en se plaçant en 5e place.

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Et lors de la finale, elle est la seule à ne toucher aucune porte, à ne prendre aucune pénalité pour se positionner en seconde place suite à son passage avec 4 filles à passer derrière elle. Alors peut-être….

Clim direct, avec l’Allemande Herzog qui réussit un run d’enfer et prend la 2nd place. Mais après, la Brésilienne Satila se plante complètement et loupe une porte, puis la Tchèque Fiserova se prend les pieds dans le roulis. 

Bref, il ne reste plus qu’une concurrente. Bronze ou Chocolat pour Marjorie. Mais la concurrente, c’est Jessica Fox, l’Australienne, 10 championnats du monde au palmarès. Enfin, l’Australienne. La Franco-Australienne, pardon. Née à Marseille, elle va survoler l’épreuve et offre donc à la France une Presqu’médaille d’or, et par extension une vraie presqu’médaille à Marjorie Delassus, qui aura été très loin de démériter. Rendez-vous en 2024 pour la revanche.

Autant vous le dire, on est un peu plus que presqu’satisfaits.

Rugby à 7 (Femmes)

Pour leur deuxième match des poules, les Françaises du rugby à 7 défient la Seleção du ballon ovale. Rien à voir avec leurs homologues du football. Les rugbywomen sud-américaines se sont vautrées 33-0 face au Canada plus tôt dans la nuit. Et Anne-Cécile Ciofani l’a très vite compris. À deux reprises, elle se saisit d’un ballon perdu par les Brésiliennes au niveau de la ligne médiane pour taper un sprint de 50 mètres. 12-0 au bout de 5 minutes de jeu. Puis 19-0 pour conclure la première mi-temps. La douille.

On nous bassine souvent avec le gruyère suisse, mais celui brésilien est pas mal du tout. Les Bleues se faufilent dans la défense sud-américaine de manière insolente. Ce ne sont plus des intervalles qu’elles prennent, mais des boulevards qu’elles empruntent. Au total, pas moins de six essais sont aplatis par les Tricolores : 40-5. Dos au mur, les Bleues étaient dans l’obligation de s’incliner face au Brésil pour espérer une élimination au premier tour. On repassera plus tard. Demain ces mêmes Bleues défieront les Canadiennes, surprises par les Fidjiennes dans le même temps (26-12). Et c’est une qualification assurée pour les quarts de finale qui leur est servie sur un plateau.

Tir à l’arc

Le tir à l’arc devient l’un des sports que l’on attend le plus chaque jour à Tokyo. Parce qu’on commence à apprécier le sport ? Un peu. Parce que le duo de commentatrices France Tv est un régal ? En autre. Pas d’ours bleu sur le pas de tir aujourd’hui mais Lisa Barbelin, dont malheureusement (et étonnamment) on n’a pas encore entendu le surnom. Ce qu’on a entendu par contre, c’est une somptueuse intervention pleine de pertinence en plein pendant une volée de la Française en 32e de finale.

« Oui bonjour Cécile… Ah pardon, je pensais qu’on allait passer en direct »

Vous l’êtes depuis quelques minutes mais tranquille, on avait déjà remarqué que maîtriser l’antenne était à peu près aussi compliqué que le calcul des scores. Bon, on taquine beaucoup la présentation parce qu’on préfère parler de ça que de parler du sport en lui même.  Pour l’instant, Lisa Barbelin ne se montre pas du tout le niveau que l’on attend d’elle. Et ça fait un peu mal.

Victorieuse en 32e puis en 16e, la gauchère reviendra demain contre la Mexicaine Valencia. Enfin bon, on se plaint mais ça commence à sentir bon la presqu’médaille cette histoire. En tout cas, on a essayé de proposer des idées pour Paris 2024. On espère qu’ils en tiendront compte.

Tennis

Après son étonnante et désagréable victoire aux dépens de Tsitsipas hier, Ugo Humbert devait grandement se faire pardonner aujourd’hui en quarts de finale. Opposé au Russe Karen Khachanov, le Français doit s’employer dès son premier jeu de service en sauvant une balle de break. Ce qui annonce la couleur pour cette première manche. Puis à 4-4, Humbert sort le grand jeu. Sur son service, le Messin commet trois doubles fautes. Et doit faire face à trois balles de break. Heureusement le Russe se montre des plus généreux. Et s’interdit de breaker le Tricolore. Alors qu’on se dirige tout droit vers le tie-break, Humbert débute idéalement le jeu décisif : 3-0 Khachanov. Et le conclut à merveille en offrant trois fautes directes sur les trois derniers points du Russe. Premier set perdu 7-6.

Mais dès l’entame du second, le Messin breake d’entrée Khachanov. Un avantage que le Français ne perdra plus pense-t-on. Oui mais voilà, Humbert est un joueur. Et sur sa première balle de set, le Messin réalise un coup droit directement dans le filet, la base. Suivi d’une double faute. L’autre base. Neuvième balle de break à défendre pour le Français. Khachanov n’en a pour l’instant converti aucune. Et c’est bientôt un 0/10 pour le Russe. Une belle leçon d’opportunisme. Bref Humbert remporte le set 6-4. Place à la troisième manche.

Set décisif certes. Mais peut-être que le Français pense qu’on joue un match en cinq sets tant son relâchement sur son second jeu de service est merveilleux. Montée au filet à contretemps suivie d’un passing shot dans les dents. Mené 0-40 sur sa mise en jeu, Humbert estime qu’il s’agit du moment le plus opportun pour glisser discrètement une double faute. Retard qu’il ne gommera jamais. Sur un dernier service gagnant, Khachanov fait exploser le Français qui voit son retour boisé. Bien tenté, Ugo.

One more to come. Jérémy Chardy.

Judo

 Ce n’était pas la médaille esperée. Ni pour nous, ni pour Madeleine Malonga. Personne ne ressort véritablement satisfait de cette journée sur les tatamis. Mais comme la judokate l’a rapidement dit, elle appréciera peut-être cette breloque en argent plus tard, avec le temps. À la FFL par contre, elle va rester telle quelle ad vitam æternam : une bonne gifle qui aura participé à détériorer un peu plus les relations déjà glaciales entre le judo et nous. Décidemment, le classement de la blacklist FFL 2021 commence à se dessiner sérieusement.

C’est déjà la deuxième médaille de la journée pour l’équipe de France olympique. Que voulez-vous ? On ne peut être à fond tous les jours. On le sait, le plus dur dans le sport de haut-niveau, c’est la régularité. Du coup, on va vite faire la sieste pour récupérer un peu. Demain, c’est Teddy Riner qui pourrait bien nous rouler dessus.

Antoine