Japon 1999 – Prost GP | Panis, un podium qui fait pschitt.


Abandon Olivier Panis - GP Japon 1999

Tandis que la saison 1999 s’avèrera être la dernière du tandem Panis – Prost GP, le duo tricolore va s’atteler à conclure cette collaboration de la plus belle des manières. Si sur la piste, tout n’est pas maîtrisé, on ne peut pas en dire autant sur leur expertise en matière de panache. Et le tracé de Suzuka ne va pas y échapper.

Contexte. L’écurie Prost GP sort d’une saison 1998 chirurgicale. Si Jarno Trulli réalise ses débuts dans la catégorie reine, le team français se repose sur son pilote n°1 Olivier Panis. Une stratégie payante ; un point inscrit en seize courses avec les deux pilotes réunis. Et une logique dernière place au classement des constructeurs.

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Face à un bilan aussi rachitique, faire pire la saison suivante s’annonce d’ores et déjà impossible. Mais faire à peine mieux relève du génie. Surtout quand la voiture est bien née, comme celle de 1999. En effet, durant toute la saison la Prost a le rythme pour jouer les points a minima, le podium quand elle en a envie. À tel point que Trulli signe son premier podium en carrière lors du Grand Prix d’Europe. Côté Panis ? Un no man’s land sans nom. L’Italien mène fort logiquement 7 points à 2 face au Français avant l’ultime course du championnat, à Suzuka.

Si les Prost connaissent une saison catastrophique, avec seulement 9 points inscrits avant la dernière course, Olivier Panis veut briller. Pour ce qui sera, sans qu’il le sache, sa dernière course chez les voitures bleues.

Le résumé du GP du Japon

Samedi. Comme durant toute la saison, les Prost ont le rythme pour jouer les points. Et les qualifs nippones ne vont pas déroger à la règle. Panis et Trulli se classent 6e et 7e. À seulement deux centièmes l’un de l’autre. Ce qui promet une bagarre géniale, qui a le don de faire suer quelque peu Alain Prost.

Dimanche. Pour l’ultime course de la saison, Panis veut rouler avec éclat. À l’extinction des feux, le Lyonnais réalise un départ canon. Le voici désormais 3e, en position idéale pour propager une vague d’espoir dans tout le stand Prost. Le clan français se met alors à espérer un podium totalement inattendu. Ces débutants.

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Le mirage paraît d’autant plus réel que Panis fait le job sur la piste, et creuse un écart significatif avec ses concurrents. Un coussin de 5 secondes avec la Ferrari d’Eddie Irvine derrière lui, qui joue pourtant le titre sur cette ultime course. L’ingénieur de Panis l’appelle aux stands pour le ravitaillement au 16e tour. Le Français ressort 10e, puis récupère deux positions dès son tour de sortie. La remontée est en marche. Le podium en ligne de mire.

Avant cette fichue 19e boucle, qui le voit rétrograder de six places. La raison ? Le Lyonnais subit une panne électrique et doit abandonner la course. Ainsi que toute chance de podium. N’est-ce pas cela, en fin de compte, « piloter à la française » ?

Le calice jusqu’à la lie pour Panis

En effet, cet abandon n’est pas seulement un déchirement du cœur pour son équipe, ni la dernière chance de la saison pour le Lyonnais de monter sur la boîte. Non, comme si ça ne suffisait pas, Panis perd également son duel avec Jean Alesi pour le titre honorifique de meilleur français. Et si vous répugnez les comptes d’apothicaire, vous allez être servis.

Si le pilote Prost menait 2 points à 1 au classement face à son adversaire de chez Sauber, l’abandon du premier à Suzuka a permis au second de récolter le dernier point de la course. Résultat 2 partout. Mais le désarroi ne s’arrête pas en si bon chemin. Alesi est classé devant Panis au classement final par la FIA pour avoir obtenu de meilleurs résultats sur l’ensemble de la saison. Perdre la bataille japonaise ne suffisait pas à Olivier Panis, il fallait également qu’il perde la guerre. Notre version à nous de John Rambo.

Le Lyonnais conclut donc la saison à la 16e place (sur 22, précisons). Manque de pot, il faudra attendre treize années, et le Grand Prix de Bahreïn, pour assister au prochain podium français.

Le nom du traître ? Grosjean. Romain Grosjean.

Tom