Handball Ligue des Champions | Le PSG réussit la passe de neuf.


PSG Handball

Face à Kiel, le PSG avait la possibilité d’atteindre un sixième Final Four en sept ans. Mais les Parisiens ont finalement fait ce qu’ils savaient faire de mieux en Coupe d’Europe : perdre avec des regrets.

Champion à deux reprises de la Division 2 et vainqueur d’une Coupe de France, la ville de Paris et le handball n’ont pas raflé grand-chose en 71 ans d’existence. Il faut attendre le 4 juin 2012 pour voir la Ville Lumière entrer dans une nouvelle galaxie. QSI rachète le club, et le nomme dans la foulée Paris Saint-Germain Handball. La première pierre d’une aventure exceptionnelle.

Comme au football, les Parisiens s’accaparent les meilleurs joueurs du monde à leurs postes. Thierry Omeyer, Luc Abalo, Daniel Narcisse, Nikola Karabatic et Mikel Hansen portent tous le maillot du PSG. Alors logiquement, les objectifs nationaux ne suffisent plus. Octuple champion de France en titre, les Rouge et Bleu veulent briller en Ligue des Champions. Une lutte interposée avec les footballeurs est en jeu ; quelle équipe parviendra à ramener la Coupe aux grandes oreilles à la capitale ? Si les footballeurs parisiens nous sortent chaque année des scénarios inimaginables pour perdre, les handballeurs ne sont pas en verve. Loin de là.

2014 – 2017 : une constante progression jusqu’au Graal

Dès l’édition 2014, le PSG Handball met un pied en Ligue des Champions. Avec pour unique but de soulever le trophée. Mais lors de ses deux premières tentatives, les Parisiens vont se casser les dents sur les Hongrois de Veszprém. Deux défaites en quarts de finale face aux coéquipiers du surpuissant László Nagy. Dont une sublime défense de Luka Karabatic, à montrer dans toutes les écoles de handball.

Mais le club présidé par un certain Nasser al-Khelaïfi ne désespère pas, et repart à l’attaque l’année suivante. En 2016, il s’agit d’une année de premières pour les Parisiens. En septembre, ils se hissent pour la première fois en finale de la Coupe du Monde des Clubs (si si ça existe également au hand) et s’inclinent par un but d’écart face au Füchse Berlin. Une première certes, mais qui ne sera pas la dernière. Car cette saison-là, Paris atteint aussi pour la première fois de son histoire le célèbre Final Four. Mais là encore, les Français sont pris de court par les Polonais de Kielce. Une histoire redondante, certes, dont nous ne sommes qu’à la moitié.

L’année d’après, tous les ingrédients sont réunis pour que ce soit la bonne. Le PSG ne perd aucun de ses matchs en phase finale, et prend sa revanche en demies face à sa bête noire Veszprém. La finale les mène face aux Macédoniens du Vardar Skopje. Suffisant pour que les Rouge et Bleu prennent la grosse confiance et se voient vaincre la malédiction du PSG en Ligue des Champions depuis l’ère QSI. Le score est de 23-23 avant qu’Ivan Cupic ne vienne inscrire un but au buzzer. Le dénouement le plus FFL de l’histoire.

2018 – 2022 : sauter pour mieux reculer

Digérer cette finale n’est pas chose aisée pour un être humain lambda. Mais les Parisiens sont des hommes différents. Dès la saison suivante, ces derniers retournent au charbon. Et avec le même résultat ; une défaite en demies dans un duel franco-français contre Nantes.

Alors qu’on pense naïvement que nous avons assisté à toutes les possibilités de lose avec le PSG, celui-ci nous donne rendez-vous en 2019 pour un énième chef-d’œuvre. Défaits 34-24 en quarts de finale à Kielce, les Rouge et Bleu réservent un match retour bouillant aux Polonais. En effet les Français entament une folle remontada, mais décident de s’arrêter à un seul but pour le panache : victoire 35-26. Juste assez d’espoir pour s’écrouler finalement sur la ligne.

En raison de la pandémie, les Parisiens vont jouer le Final Four à deux reprises en l’espace de six mois seulement. Et devinez quoi ? Ils ne verront jamais la finale. Bon en même temps, pas très compliqué à deviner quand vous connaissez le parcours européen de ce club. Lors de l’édition 2020, le PSG s’incline face au Barça et son armada française. Que rêver de mieux. Dika Mem, Cédric Sorhaindo, Ludovic Fabregas et Timothey N’guessan souhaitent une bonne année 2021 pleine de réussite aux Parisiens en ce 28 décembre.

Et les vœux vont être exaucés. Dès le mois de juin les Parisiens sont battus 35-33 face à Aalborg en demi-finales de la Ligue des Champions, club danois… que va rejoindre Mikkel Hansen la saison prochaine. La boucle est bouclée.

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Kiel, le croque-mort du PSG

Après huit campagnes infructueuses en Coupe d’Europe, les Parisiens souhaitent libérer l’ère QSI de ses craquantes à foison. En championnat, le PSG survole le championnat, et le terme est faible : 25 matchs, 25 victoires. Et champion de France dès la 25e journée. Une équipe encore plus solide que les saisons précédentes donc. La Ligue des Champions n’a qu’à bien se tenir. Les Parisiens sortent les Norvégiens d’Elverum en barrages, et les voici qui affrontent les Allemands de Kiel en quarts. Des retrouvailles émouvantes vont avoir lieu avec l’ancien club de Nikola Karabatic.

Le Stade Pierre-de-Coubertin accueille le match aller, et il ne fallait pas arriver en retard. Les Kielers signent un 5-0 dès les premières minutes. Les Parisiens font la course derrière mais parviennent à arracher un match nul inespéré. 30-30, la décision se fera dans le nord de l’Allemagne. Le match retour se joue dans une Sparkassen-Arena bouillante. Parisiens et Kiéllois ne se font pas de cadeau, mais ce sont bien les visiteurs qui virent en tête à la mi-temps (19-17). Avec ce qu’il faut d’espoir.

Bien entendu au retour des vestiaires, le PSG s’écroule peu à peu sous la pression allemande. Les Français sont menés 33-32 à 4 secondes de la fin. S’ils égalisent, ils seront qualifiés, la règle du but à l’extérieur faisant encore foi au handball. Un ultime temps mort est posé pour établir les fondements d’une attaque placée : Luc Steins est décalé mais son tir est capté par Landin. Kiel vient de tuer le PSG.

Une neuvième sortie de route parisienne sur les neuf dernières participations en Ligue des Champions. Plus qu’une marche à gravir pour atteindre la décima. Philosophe avant son départ pour le Danemark la saison prochaine, Mikkel Hansen connaît aussi bien que nous la raison de l’échec du PSG.

“Pourquoi Paris n’y est toujours pas parvenu ? C’est difficile à expliquer. Ça me hante encore” M. Hansen