Girondins de Bordeaux | Retour sur une saison de légende (épisode 1).


Cette saison, les Girondins de Bordeaux viennent de connaître la première relégation depuis 30 ans, administrative à l’époque. Il faut remonter 62 ans en arrière pour trouver les traces de la dernière descente en deuxième division acquise sur le terrain. Un exploit à ne surtout pas sous-estimer. 

La relégation des Girondins de Bordeaux, c’est un peu comme le tir au but manqué par Mbappé face à la Suisse lors du dernier Euro. On savait que ça allait arriver, mais on préférait ne pas y croire. Peut-être par peur de voir nos espoirs déçus. Mais en fin de compte, les deux nous ont confirmé que notre instinct en sport était intact.

Ensemble, nous vous proposons de revivre les meilleurs moments de cette saison d’ores et déjà inoubliable. Au programme ; un doux parfum de gestion chaotique conjugué à une saveur délicieuse de relégatine. Pour tous les goûts.

Gérard Lopez, la première pierre fondatrice

La première erreur à commettre ici serait d’oublier la performance girondine lors de la saison 2020-2021. En effet, le club au scapulaire termine 12e, mais avec seulement 5 points d’avance sur les barrages de relégation. Un ventre mou absolument pas mérité, et une position au classement qui cache la forêt des problèmes sous-jacents. À tel point que le 2 juillet 2021, la DNCG prononce la relégation des Girondins de Bordeaux en Ligue 2. Une prémonition. Mais (mal)heureusement pour les Marine et Blanc, un sauveur se jette à leur rescousse : Gérard Lopez.

Vous vous demandez sûrement par quel hasard l’hispano-luxembourgeois est devenu le proprio du club ? La raison est magique, d’autant plus qu’il s’agit de sa propre version.

“@diabate33 (célèbre twittos girondin) m’a envoyé un message WhatsApp incroyable, empli de tellement de passion, d’amour et de stress pour son club…. De mémoire, je lui ai répondu par écrit pour lui dire que ce n’était pas pour moi” G. Lopez

Le dénouement de cette histoire rocambolesque est encore plus beau.

“Le club était mort, allait tout droit en National, je lui ai souvent dit que la seule personne qui pouvait le sauver, c’était lui. Un jour, il m’a appelé pour me dire qu’il allait faire le nécessaire pour acheter les Girondins” @diabate33

A-t-on déjà fait plus WTF pour le rachat d’un club français historique? Peu importe, les bases sont là, et la chute sans fond peut alors commencer. La première décision prise par Gérard est de mettre fin au fameux épisode du logo. Les anciens dirigeants avaient décidé de faire passer les Girondins de Bordeaux dans une nouvelle ère ; celle des Bordeaux Girondins. Pour finalement revenir aux Girondins de Bordeaux.

Résumé de l’histoire : 2 millions d’euros partis en fumée dans l’opération. L’argent, c’est de l’eau pour les Bordelais.

L’arrivée du héros Vladimir Petković

Tout juste un mois avant le rachat du club par Gérard Lopez, l’équipe de France se fait éliminer de l’Euro à Bucarest. L’auteur de ce crime parfait ? Le voisin suisse. La piquette ne pouvait pas être plus acide. Un tir au but gentillet de Mbappé et une main ferme de Yann Sommer plus tard, la Suisse vient de sceller une des éliminations les plus mythiques de l’histoire des Bleus. Un éternel merci au cousin helvète.

La France est la première nation en 67 ans à perdre contre la Suisse dans un match éliminatoire. Un exploit que le peuple helvète doit avant tout à son druide, son cerveau, son gourou, son Raïs à eux : Vladimir Petković.

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La France voue un ressentiment profond pour les Suisses, contrairement à nous. Mais à 2773 kilomètres de Bucarest, cet événement majeur ne va pas laisser indifférents les Girondins de Bordeaux. Ces derniers viennent de comprendre que leur salut passait par le génie helvéto-bosniasquo-croate. Et comme si ça ne suffisait pas, la comm’ des Marine et Blanc appuie là où ça fait mal pour faire mousser leur nouveau coach. Tous les ingrédients sont réunis pour devenir le club le plus détesté de France.

Vlad se met plutôt bien à Bordeaux

En insérant le Laguiole dans des plaies encore ouvertes des supporters, le karma ne pouvait pas être bien loin. Vladimir signe pour trois saisons, et pas pour quelques copecks. Un salaire de 300 000 euros mensuels auquel il est prévu de l’augmenter progressivement durant son passage. Ajoutez à cela les 1,3 million d’euros liés au licenciement de Jean-Louis Gasset et vous obtenez un modèle de gestion de club. À montrer dans toutes les écoles de dirigeants de foot.

Gérard Lopez n’est pas peu fier de son “coup”. Comme tout président, le choix du coach est quasiment une question de fierté. Alors comptez bien sur lui pour en remettre une couche après la vidéo annonçant l’arrivée de Petkovic. À deux doigts d’en faire des caisses.

“L’arrivée de Vladimir Petkovic est la preuve de notre ambition pour cette saison” G. Lopez

Après tout, il n’avait pas précisé quelle ambition. Nous sommes vraiment des mauvaises langues.

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