Formule 1 | Les notes FFL du Grand Prix des Pays-Bas 2023


Logan Seargant

Même lorsque le ciel taquin de Zandvoort cherche à lui faire une mauvaise surprise, Max Verstappen reste imperturbable. Pire encore, il égale un record que l’on n’imaginait hors d’atteinte lorsque Sebastien Vettel l’établit 10 ans plus tôt. Derrière, la F1 nous a offert un joli chaos et son lot de loses de qualité, ce qui était nécessaire pour réparer l’horrible affront vécu en F2 dans la matinée et que nous préférerons passer sous silence (Clément, tu nous fais honte).

Formule 1 – GP des Pays-Bas – Les Notes

Red Bull

Max Verstappen : 1

Franchement, il y avait matière à voir le Batave enfin obtenir une note convenable à domicile. Mauvais choix stratégique lors de la première averse, menace bien réelle d’Alonso en fin de course… mais rien à faire. “Super Max” refuse tout suspense, et s’évite le zéro pointé en concédant le meilleur tour à l’Aston Martin du vétéran espagnol.

Sergio Pérez : 6

Que le championnat serait animé si les deux Red Bull étaient conduites par Pérez et son clone. Initialement très inspiré pour prendre un leadership inespéré, Checo s’est ensuite fait undercutter par son équipier avant de voir Alonso lui revenir  dessus. Une sortie sous la pluie suivie d’un retour chaotique dans la pitlane lors du drapeau rouge lui valent une pénalité évitable qui lui coûte un podium pourtant sans danger. Dommage que ce soit au profit de Gasly.

 

Ferrari

Charles Leclerc : 9

Tout avait à la fois bien et mal commencé pour Carlito : sentant le coup à la fin du premier tour, il se précipite aux stands… en prévenant trop tard son team (qui de toute façon n’aurait pas été préparé à le recevoir même s’il l’avait fait dans les délais). Des pneus pas encore prêts, un aileron endommagé que les mécaniciens de la Scuderia ne changent pas alors qu’ils en avaient le temps… puis une lente descente aux enfers au volant d’une voiture meurtrie, terminée dans les stands après s’être fait dépasser par le débutant Lawson. Parfait pour aborder Monza.

Carlos Sainz Jr. : 4

Une nouvelle fois dans le coup quand Leclerc est en difficulté, il a vite perdu toutes ses illusions en vue de son premier podium de la saison, étant incapable de résister en piste à Alonso mais surtout à Gasly, qu’il a pourtant tenté de sortir (hélas en vain). On ne sait même pas comment il a tenu face à Hamilton en fin de course.

 

Mercedes

George Russell : 8

Si la FFL décernait un Driver of the Day, nul doute que George aurait figuré dans le top 3 des votes. Une chance de podium largement à sa portée gâchée dès le choix stratégique désastreux du premier tour, une remontée inutile de l’avant-dernière place jusqu’aux places d’honneur sur des pneus durs qui le lâcheront, avant un accrochage stupide avec Norris pour être classé bon dernier. La marque des grands.

Lewis Hamilton : 3

Parti 13è, Sir Lewis a initialement connu une course similaire à son jeune équipier avant d’opérer une très belle remontée. On le remerciera de ne pas avoir doublé Sainz sous la pluie en fin de course, ça aurait été le dépassement de trop.

Alpine

Pierre Gasly : 1

Pas ça, Pierre, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait. Incapable d’atteindre la Q3, le Normand (pas Ocon, l’autre) clairement inspiré par des conditions météo qu’il connaît bien a commis l’affront d’un choix stratégique malin, le propulsant au sein d’un top 3 qu’on l’imaginait franchement perdre après une pénalité complètement idiote pour un excès de vitesse bénin dans les stands.

Malheureusement, une résilience de tous les instants en piste, conjugués à des tentatives de dépassement audacieuses sur un Sainz toujours aussi rugueux, et au cadeau de Sergio Perez avant le drapeau rouge, le ramèneront sur la boîte. Déjà deux podiums cette saison pour Alpine, ce qui est le meilleur total de l’écurie depuis son rebranding : ça suffit, maintenant.

Esteban Ocon : 6

Le son de cloche a failli être similaire chez le Normand (pas Gasly, l’autre). Très mal qualifié, inspiré au niveau des stratégies, Esteban était à deux doigts de réaliser un coup tactique formidable en étant le premier à chausser des “wets” à l’approche du déluge. Heureusement, un ex élève de l’académie française en a décidé autrement en provoquant un drapeau rouge à temps, privant les Bleus d’un possible tir groupé incroyable. Merci Zhou, la FFL n’oublie pas ton sacrifice.

 

McLaren

Lando Norris : 5

Dans des conditions normales, Lando aurait sans doute décroché un 1 ou un 2. Parti en première ligne, il est d’abord incapable d’attaquer Verstappen, puis se fait manger tout cru par Alonso en slicks sur piste humide, avant de rentrer trop tard aux stannds pour espérer mieux que de petits points. Sa P7 finale est décevante, mais il aura au moins eu le mérite de mettre fin comme un grand à la brillante remontée de Russell.

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Oscar Piastri : 5

À peu de choses près la même chose que pour son équipier, sauf qu’il partait d’un peu plus loin et qu’il faut remplacer la P7 par la P9 et Russell par Leclerc, mais sous forme d’un empoisonnement (très) lent de la Ferrari.

 

Alfa Romeo

Valtteri Bottas : 6

Parti avant-dernier juste devant Lawson qui compte 200 GP de moins que lui, il finit derrière le rookie néo-zélandais sans avoir spécialement connu de souci. On espère vraiment voir le digne héritier de Kimi Raïkkonen persévérer dans la catégorie reine le plus longtemps possible.

Zhou Guanyu : 7

Sans doute la note la plus délicate à attribuer du jour. Auteur, comme d’autres, d’un choix de pneus intelligent à la fin du premier tour, il disputait sans doute son meilleur GP de la saison et était en mesure de rapporter de précieux points à son écurie. Une fois la situation revenue à la norme, il retrouvait un rang anonyme, avant de nous gratifier d’une splendide glissade détruisant assez les “Tecpro” du premier virage pour que la FIA nous livre une de ces masterclass de confusion dont elle a le secret. Le podium de Gasly n’étant que peu de son fait, on le remerciera d’avoir entraîné une des loses de l’année du côté de Perez, et d’avoir annihilé le super pari d’Ocon.

Aston Martin

Fernando Alonso : 1

Le Taureau des Asturies n’est pas passé loin d’un zéro pointé. Auteur de deux premiers tours façon Donington 93, qu’Ayrton Senna a dû apprécier de là où il est, il s’est payé le luxe de rattraper tout seul la bourde de son écurie aux stands en dévorant Sainz comme une vulgaire Alfa, avant de remonter sur les Red Bull avec le meilleur rythme en course. Une P2  spectaculaire acquise à la régulière avec un meilleur tour, son premier depuis 6 ans : Aston Martin est en train de mettre fin aux espoirs de retour dans le rang.

Lance Stroll : 6

Heureusement, il y a ce bon vieux Lance. Dernier une bonne partie de la course, celui qui a pourtant l’habitude de briller (relativement) sous la pluie n’a pas existé en comparaison de son illustre coéquipier, et a fini à une splendide 11è place, la première hors des points. Solide, surtout à l’heure où des rumeurs l’envoient du côté de courts de tennis où on se demande déjà comment sera utilisé l’argent de son père.

 

Haas :

Kevin Magnussen : 7

Inquiétant en début de course (longtemps P7), K-Mag a heureusement donné raison, en rentrant vite dans le rang, à l’excellent choix stratégique du seul homme du paddock à encore croire en lui : Günter Steiner, qui l’a prolongé au sein de l’écurie américaine pour 2024. Cerise sur le gâteau : il a fini derrière le débutant Lawson.

Nico Hülkenberg : 5

Prestation décevante de Hulk qu’on aurait bien vu temporairement P3 dans tout ce chaos histoire de rigoler un coup, mais qui ne nous a jamais rien laissé espérer. Sa P12 finale n’a aucun intérêt à être analysée.

AlphaTauri

Yuki Tsunoda : 7

Les courses se suivent et se ressemblent pour le Japonais, qui semble se spécialiser dans les premières moitiés de courses prometteuses avant de finir hors des points. Mais cette fois-ci, Yuki nous a gratifiés de mouvements déplorables lors de ses défenses, et d’une dernière place parmi les pilotes classés, se faisant donc battre par son “noob” d’équipier dont le seul objectif était de ramener la voiture à la maison.

Liam Lawson : 3

C’est vraiment parce qu’il a l’excuse de débuter qu’on n’est pas trop sévère. Qualifié dernier sur une piste difficile et impitoyable, les conditions changeantes promettaient le pire au débutant remplaçant Daniel Ricciardo au pied levé. Une course exemplaire, sans faux pas, ponctuée d’une P13 très honnête loin devant son coéquipier bien plus expérimentée, et pire encore, d’un dépassement super propre sur Charles Leclerc. Attention mon garçon, on n’aime pas trop ce genre d’attitude, on va te surveiller de près.

 

Williams

Alexander Albon : 3

Qu’il est énervant ce diable d’Alex. Après une qualif incroyable, il a sombré dans les premiers tours, osant rester en slicks durant l’averse avant de remonter jusqu’au top 5 avec ses pneus increvables. On est quasi triste au premier degré de le voir finir à une P8 devenue presque décevante pour lui, au volant d’une Williams devenue étrangement performante même sur des circuits pas faits pour elle.

Logan Sargeant : 9

Se sachant surveillé grâce à des prestations ne laissant pas indifférent, le jeune Américain avait à cœur de racheter sa qualification catastrophique (première Q3 en carrière, le premier top 10 d’un pilote états-unien depuis 30 ans et Michael Andretti, légende FFL de son temps). Un crash en Q3 puis un autre en course, le combo gagnant pour que l’héritier de Nicholas Latifi se fasse encore un peu plus remarquer des observateurs. On espère qu’il ne sera pas promu dans une autre discipline avant de conduire à Austin et (surtout) à Las Vegas.