FFL d’Or n°4 – Athlétisme | Les espoirs infinis de 0 pointé aux JO.


A l’occasion des 19es championnats du monde d’athlétisme, la délégation française avait rendez-vous à Budapest. Et contrairement aux Mondiaux de natation, la capitale hongroise va bien mieux nous réussir.

Au total, ce sont pas moins de 78 athlètes français qui espèrent TOUS décrocher une breloque. Même si certains ont, comment dire, plus de chances que les autres de décrocher une médaille.

Tiens, prenez Kévin Mayer par exemple, double champion du monde du décathlon et recordman de la discipline (9126 points). Kévin faisait partie des principales menaces lors de ces Mondiaux, mais fort heureusement, la raison a pris le dessus au meilleur des moments. Le Français abandonne le décathlon après seulement deux épreuves suite à une douleur au tendon d’Achille gauche. Et ne préfère pas prendre de risque pour les JO dans un an. On lui souhaite certes un prompt rétablissement, mais pas trop non plus en vue des Jeux olympiques. Il s’agirait de nous laisser tranquilles pour une fois.

L’athlétisme français commence tout doux son Mondial

Côté piste, c’est juste une hécatombe. Les Français ont toutes les peines du monde à se hisser dans une finale, et même quand c’est le cas, ils raflent toutes les places d’honneur. Sans partage.

Si les sportifs français ne semblent pas être à la hauteur de l’événement, on ne peut pas en dire autant des bascules de France TV. Un timing chirurgical, et des transitions soignées. C’est simple, on ne les reconnaît plus.

Mais ce ne sont pas les seules à être au sommet de leur art lors de ces Mondiaux visiblement. Les conducteurs de voiturettes démontrent tout leur talent. A ce niveau, c’est de l’art.

Vers un sursaut tricolore ? Non.

Devant cette non-razzia de médailles, la confiance prend le dessus sur la crainte de notre côté. Mais en tant qu’experts des dommages causés par l’Espoir, nous restons sur nos gardes. Et nous faisons bien, car au moment où nous nous pensions en sécurité, Thibaut Collet sort de nulle part et envoie un concours solide à la perche.

Même si le natif de La Tronche bat son record de 8 cm, cela reste une 5e place aux Mondiaux, synonyme de non-médaille si nos calculs sont bons. Idem pour le relais 4×100 mètres masculin, arrivé 6e en finale.

“Sixième place, bon ça va, c’est quand même pas trop mal, c’est même très bien” N. Monfort

Nelson, premier diffuseur de valeurs FFL en France.

Le relais, l’arbre qui cache la forêt de la Lose

Nous sommes le dimanche 27 août, et c’est déjà le dernier jour des Mondiaux. La France compte toujours la bagatelle de zéro médaille. Puis arrive la finale du relais 4×400 mètres masculin. Et c’est le couac. Les Bleus battent non seulement le record de France, vieux de 20 ans, mais 6 nations terminent derrière eux. La France vient de décrocher sa première médaille des Mondiaux, en argent, lors de la dernière soirée du dernier jour de la compétition. On vient de vivre une Felipe Massa 2008.

Une pluie d’hommage pour l’athlétisme français

Mais ne nous écroulons pas pour si peu. Si le zéro pointé c’est du passé, il faut savourer l’instant présent. Et quel présent ! La France termine 27e nation, à égalité avec les Philippines, Porto Rico et les Îles Vierges britanniques entre autres. Et derrière le Botswana. Il faut se pincer pour y croire. Comme l’an passé aux Mondiaux d’Eugene, les Français ne ramènent qu’une seule médaille. La dynamique est parfaite à l’approche des Jeux olympiques. Même Romain Barras, le directeur de la haute performance de la fédération française, ne dit pas le contraire.

“Le bilan n’est pas bon, c’est une déception. Aujourd’hui, certains pensent à six ou huit médailles. Moi, je ne les vois pas” R. Barras

Même son de cloche pour Stéphane Diagana.

“Si on continue comme ça, je pense que gagner trois médailles aux JO ou aux Mondiaux deviendra exceptionnel” S. Diagana

La performance est telle que les dirigeants de l’athlétisme français ont rendez-vous au ministère des Sports. Et ce n’est pas pour recevoir l’ordre national de la Légion d’honneur à notre avis.

Mais pour tous ceux qui voudraient croire à un sursaut de nos Bleus pour les prochains Jeux olympiques à Paris, Jean Galfione nous rassure de suite. Il n’y en aura pas.

“Malheureusement, on ne va pas créer des champions en un an” J. Galfione

Les raisons de notre choix

Les +

  • Une seule médaille en 49 épreuves, c’est ce qu’on appelle une non-domination totale.
  • On ne pouvait pas rêver de meilleure préparation à 1 an des Jeux olympiques dans notre pays.

Les –

  • La médaille d’argent au relais 4×400 mètres masculin reste, et restera, en travers de notre gorge.
  • Avec une médaille, il s’agit du même bilan que lors des derniers Mondiaux à Eugene, même si celle-ci était en or (pas merci Kévin Mayer).
Tom