En Formule 1, il existe un bonheur unique. Bien différent de celui ressenti lors d’une victoire d’un Grand Prix : celui de rafler la pole position face aux 19 autres pilotes, si ce n’est plus. Dans ce domaine, Lewis Hamilton met tout le monde d’accord, avec plus de 100 poles. Mais qu’en est-il des pilotes n’étant jamais parvenus à s’élancer en première position ? Nous avons réuni les 5 véritables génies du volant, ceux qui ont échappé le plus de fois à cette infâme pole position.
5. Olivier Panis : 158 GP
Meilleure position de départ : 3e
Qui de mieux qu’un pilote français pour débuter ce top 5 du tonnerre ? Outre son passage à travers le 19 mai 1996 à Monaco, Olivier a fait preuve d’une régularité sans faille lors des 158 séances de qualifications auxquelles il a participé. Son meilleur résultat est une 3e position sur la grille de départ. Et à chaque fois, la course qui a suivi s’est montrée sans pitié pour Panis.
En 1997, le Grand Prix d’Argentine met en lumière un Olivier Panis injouable. Son rythme en course est tonitruant, à tel point qu’il est en passe d’avaler le leader Jacques Villeneuve et de signer la première victoire de Prost Grand Prix. Mais une coupure du moteur survient au meilleur des moments.
En 2003, sur le circuit d’Indianapolis, Panis échoue à seulement deux petits dixièmes de la pole position. Jamais il ne sera aussi proche de lever les bras le samedi. En course, le Français est bien aidé par son ingénieur chez Toyota qui décide de lui faire chausser des pneus pluie, pensant qu’un déluge va arriver. Bien évidemment, la pluie ne vient pas. Alors Olivier rentre dépité aux stands pour chausser des pneus slicks… avant que des gouttes de pluie s’abattent sur le circuit 5 tours plus tard. On ne connaît pas son ingénieur, mais il aurait toute sa place chez Ferrari.
C’est finalement une sortie de piste avec des pneus intermédiaires sur une piste détrempée qui aura raison de lui. Cela valait le coup de signer sa meilleure qualif en carrière.
4. Derek Warwick : 162 GP
Meilleure position de départ : 3e
Ce nom ne vous dit sans doute rien, à part si vous jouez à League of Legends. Pourtant, le Britannique s’est fait une spécialité durant sa carrière : disputer des séances de qualifications sans participer à la course. En effet, ce miracle est intervenu à 16 reprises lors de ses deux premières années. À l’époque, une trentaine de monoplaces se disputaient une qualification pour la course, limitée à 24 participants. Et il faut dire qu’au volant de sa Toleman, Derek n’en menait pas large.
Son arrivée chez Renault en 1984 coïncide avec de meilleurs résultats. Vanter un moteur français n’est pas la chose que nous préférons. Mais à trois reprises, Warwick s’est hissé à la 3e place en qualifs. Bien entendu, le savoir-faire français refait vite surface. Alors que l’Anglais mène le Grand Prix du Brésil d’une main de maître, avec plus de 30 secondes d’avance sur Alain Prost, Derek est victime d’une rupture de suspension en pleine épingle. Tête-à-queue garanti à 10 tours de l’arrivée. La fiabilité française, mesdames et messieurs.
3. Johnny Herbert : 165 GP
Meilleure position de départ : 4e
Durant les années 90, un autre Anglais a fait admirer son art de la non-pole position : Johnny Herbert. En 165 séances de qualifications, le natif de Brentwood a toujours mis une distance de sécurité avec la place du poleman. Au mieux, c’est une 4e place acquise à trois reprises durant sa carrière. Une position qui ne lui a jamais souri.
Pour preuve, lors du Grand Prix d’Italie 1994, qui voit un certain Jean Alesi hériter de la pole, notre ami Johnny termine le 1er tour à la 19e place. La raison tient en 2 mots : Eddie Irvine. Le Nord-Irlandais foire complètement son premier freinage et vient s’empaler sur l’Anglais. Une sorte de coup de main entre Britanniques.
On taira cependant les 3 victoires de Herbert en Formule 1. Ni le lieu ni le moment d’aborder ce sujet sensible.
2. Martin Brundle : 165 GP
Meilleure position de départ : 3e
On se rapproche de ce qu’il se fait de mieux en matière de carrière sans pole position. Et à ce petit jeu, Martin Brundle est le presqu’maître. Tout comme Johnny Herbert, Martin n’a jamais cédé à la tentation d’une pole position en 165 tentatives. Mieux encore, il n’a même jamais gagné dans la catégorie reine du sport automobile. Et ce malgré ses 9 podiums, ce qui en dit long sur la ténacité du garçon.
La meilleure qualification de sa vie a eu lieu lors du Grand Prix de France 1993 au volant de sa Ligier, ça ne s’invente pas. Certes Martin claque le 3e temps, mais il prend soin de signer un temps 1,8s plus lent que le poleman Damon Hill. En course, il fait ce qu’il maîtrise le mieux : un bouchon. Tandis que Hill et Prost se battent pour la victoire, Brundle retient ses concurrents à près de 50 secondes des leaders. Mais l’Anglais finit par céder et termine finalement à la 5e position. Rassurés.
Un peu moins par contre par la victoire à domicile de Prost.
1. Romain Grosjean : 181 GP
Meilleure position de départ : 2e
Nous n’aurions pas pu rêver meilleur leader de ce classement. Notre satisfaction de voir Romain Grosjean en tête de cette sélection dépasse l’entendement. En 181 séances de qualifications, jamais le Français n’est parvenu à signer une pole position. Jamais une fois le Français n’a décidé d’allumer un temps en violet. Plus que jamais, nous renions ses origines suisses et sa naissance à Genève le 17 avril 1986. Romain Grosjean est Français, un point c’est tout.
Pourtant, l’ambivalence est omniprésente chez Romain. Capable de signer 10 podiums et 50 abandons, détenir 1 meilleur tour en course et subir 1 Grand Prix de suspension. Comment voulez-vous que nous repoussions un pilote qui a obtenu toutes les positions possibles de la 2e à la 20e, sauf la première ? Et ce aussi bien en qualifications qu’en course.
On vous quitte avec un petit aperçu des highlights de Romain en qualifications. Ça vaut le détour.