Au football, une expression dit : “Dominer n’est pas gagner”. Alors en Formule 1, certains pilotes de la catégorie reine du sport automobile ont désiré le traduire en course. Et cela donne des as du volant qui ont parcouru un nombre incalculable de tours en tête sans avoir remporté la moindre course. Voici les 5 génies qui ont tout compris avant les autres.
5. Johnny Thomson : 55 tours
Meilleur classement : 3e
L’Américain a connu une carrière plutôt courte en F1, entre 1953 et 1960. Et il lui a fallu attendre 1959 pour signer sa seule et unique pole position de sa carrière, chez lui à Indianapolis. Mais pour les gens comme Thomson, les rêves n’existent pas. Malgré 40 tours passés en tête, c’est une 3e place qui l’attend sur la ligne d’arrivée. Position qui sera également son meilleur résultat en carrière.
Comme le dit l’adage, nous avons tous quelque chose en nous de Johnny.
4. Jack McGrath : 70 tours
Meilleur classement : 3e
Décidément, les Américains s’accaparent ce top 5 ingénu. En effet, la trajectoire de Jack McGrath est sensiblement la même que celle de Johnny Thomson. Pilote de F1 américain dans les années 1950, auteur de son unique pole position à Indianapolis en 1954, et n’ayant pas pu faire mieux qu’une 3e place à l’arrivée. Le tout en passant 70 tours en tête de la course. La question qui subsiste est la suivante : a-t-on déjà vu Thomson et McGrath au même endroit ?
En prime, la pole position virtuelle de Jack McGrath à Indianapolis. Vous ne l’aviez pas demandé, mais nous vous l’offrons quand même avec plaisir.
Immense respect de rouler à 250 km/h avec l’adhérence d’une Twingo dans les virages
3. Jean-Pierre Jarier : 79 tours
Meilleur classement : 3e
Nous nous rapprochons du gratin. Et comme par hasard, il s’agit d’un pilote français. Jean-Pierre Jarier, c’est 3 pole positions, 3 meilleurs tours en course, 3 podiums et 79 tours passés en tête. Mais le destin de JP est bien plus FFL qu’il n’y paraît. Lors de ses 3 pole positions, Jarier a dû à chaque fois abandonner : problème de transmission au GP d’Argentine 1975, d’alimentation au Brésil la même année et une fuite d’huile pour couronner le tout au Canada en 1978. Alors même qu’il avait passé 48 des 70 tours en tête sur le circuit de Montréal. Appelez-le Jean-Poisse Jarier.
Une malchance qui lui vaudra le surnom de “Godasse de Plomb” au sein du paddock. Magnifique.
2. Jean Behra : 107 tours
Meilleur classement : 2e
On continue de grimper dans les hauteurs de ce classement, et nous faisons la rencontre d’un nouveau Français : Jean Behra. À 18 reprises, il s’est élancé sur les deux premières lignes. Pourtant, aucune de ces 18 courses ne s’est terminée en tant que vainqueur. Et ce malgré les 107 tours passés en tête d’un Grand Prix.
Le plus beau regret est sans aucun doute le Grand Prix de Grande-Bretagne en 1957. Behra signe le 2e temps derrière Stirling Moss, le loser magnifique. Mais en course, le Français renverse la vapeur et récupère la première place au local de l’épreuve. Du 23e au 69e tour, Jean croit dur comme fer à sa toute première victoire en F1. (Mal)heureusement, son rêve prend fin 23 tours trop tôt. Son embrayage en décide autrement et lui fait subir l’abandon le plus aigre de sa carrière.
1. Chris Amon : 183 tours
Meilleur classement : 2e
Le GOAT des presqu’vainqueurs de l’histoire de la Formule 1. Le pilote ayant eu le plus d’opportunités de remporter une course, sans jamais concrétiser son rêve. Durant 13 ans, de 1963 à 1976, le Néo-Zélandais a cherché par tous les moyens de remporter une course de F1. Chris a tenté les pole positions, 5 au total. Infructueux à chaque fois. Alors, il s’est dit qu’en partant de la 2e position, le rôle du chasseur lui conviendrait mieux. Mais sur ses 10 tentatives, toutes ont échoué.
Au total, ce sont trois places de second, et pas moins de 11 podiums pour des places d’honneur. Un palmarès qui lui permet de se classer 3e parmi les pilotes étant montés le plus souvent sur la boîte sans jamais gagner. Respect éternel.
852 kilomètres parcourus en tête sans jamais lever les bras. Soit l’équivalent du trajet Marseille – Paris en tant que leader pour finalement terminer second à 10 mètres des Champs-Élysées. À 18 500 km près, Chris Amon aurait pu faire notre fierté en naissant en France.
Une nouvelle fois, cela s’est joué sur des détails pour Chris.