Coupe de France – Lyon | N’est pas Olympique qui veut en 1993…


Si la saison 1993 est surtout connue pour être l’année du sacre européen de l’Olympique de Marseille, un autre exploit olympien est resté tapissé dans l’ombre depuis 28 ans. Il ne s’agit pas de Coupe d’Europe cette fois-ci, mais de Coupe de France. Hautement plus savoureux. Retour sur cette affiche de rêve entre l’Indépendante Pont-Saint-Esprit et Lyon qui va sonner le glas de l’aventure lyonnaise de Raymond Domenech. Rien que ça.

Domenech avait (pour une fois) vu juste

Après avoir passé six longues saisons en D2, l’Olympique Lyonnais retrouve l’élite lors de la saison 1988-1989. Si le titre de champion est uniquement un rêve à l’époque, le principal objectif du club rhodanien réside dans la Coupe de France. Les lyonnais y jettent toutes leurs forces. Alors c’est tout logiquement qu’en cette année 1993, lorsque les Gones apprennent qu’ils affronteront l’Indépendante Pont-Saint-Esprit dans le cadre des 32e de finale, ils se demandent déjà qui sera leur adversaire pour les seizièmes.

15 février 1993. Par le plus grand des hasards (si on vous disait qu’on a le bras très long vous ne nous croiriez pas de toute manière), la réserve de l’OL affronte… l’Indépendante Pont-Saint-Esprit. Club phare de D3, les adversaires des spiripontains n’en mènent jamais large. Dans ses rangs, Lyon possède Florian Maurice, et le jeune très prometteur Bruno Génésio. Une affaire de famille l’OL. Les lyonnais confirment toutefois leur supériorité en étrillant Pont-Saint-Esprit 1-0.

Il n’en fallait pas plus à l’équipe première pour aborder la future rencontre en Coupe de France comme une formalité des plus affligeantes. Sauf que voilà. Coach Domenech le sent mal lui ce premier tour. Et en même temps, le secret de polichinelle qu’il va révéler au Progrès n’a pas le don de rassurer grandement ses propres supporters.

« Il ne faut pas oublier que nous n’avons, nous-mêmes, jamais réussi à battre notre D3 » R. Domenech

Ah. Un petit détail qui peut avoir son importance tout de même.

Le résumé du match Pont Saint Esprit – Lyon

Mais avant ce choc de Coupe de France, un autre est prévu en championnat entre temps : le derby face à Saint-Étienne. Si les Verts ont puni les lyonnais à l’aller sur le score de 3-0, la vengeance des Gones est clairement affichée pour le match retour à Gerland. Des feux d’artifice sont même prévus par Jean-Michel Aulas à la fin de la partie. Score final : 2-0 pour Sainté. Merci au revoir, par ici la Coupe de France.

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7 mars 1993. Le 32e de finale va se dérouler dans la cathédrale de Pont-Saint-Esprit ; l’immense Stade Clos Bon Aure et ses 440 places. Une enceinte qui sent bon le coupe-gorge. Et à Bernard Lacombe, on ne la lui fait pas à lui. Il sachait.

« Si on passe les 32e, on ira en finale » B. Lacombe

Comme s’il avait deviné le traquenard spiripontain qui se dressait devant eux. Le match démarre, et le scénario classique d’une rencontre de Coupe de France débute. Les spiripontains mettent toutes leurs forces dans la bataille quand les lyonnais la jouent facile. À deux doigts de commencer une brésilienne au milieu du terrain. En face, sans aucune surprise, le gardien Palu se transforme en Thomas Price. Il enchaîne les sauvetages sur sa ligne et les parades exceptionnelles comme des petits pains.

À la reprise, le scénario de l’exploit du petit poucet suit paisiblement son cours. Lancé en profondeur, Boesso trouve le fond des filets. 1-0 pour les locaux. Le score ne bougera pas. Annihiler le dernier enjeu de sa fin de saison à trois mois du terme ? Les lyonnais l’ont fait !

Aulas, twittos avant même Twitter

« Le vent était dantesque, le terrain difficile, l’adversaire accrocheur et l’arbitre surprenant… » J-M. Aulas

Cela date presque de 30 ans, et les mots de JMA n’ont pas pris une ride. Mais l’exploit de Lyon se trouve ailleurs. Les lyonnais viennent de subir une quatrième élimination consécutive en 32e de finale de la Coupe de France. Et comme si l’humiliation n’était pas assez prononcée, on vous laisse deviner la couleur du maillot de l’Indépendante Pont-Saint-Esprit pour battre l’OL ce jour-là ? Vert bien évidemment. Une troisième défaite d’affilée face à des hommes en vert en moins de trois mois. Pas synonyme d’espoir pour tout le monde ce foutu vert.

Il fut un temps où les lyonnais ne marchaient pas sur les stéphanois le dimanche soir en direct sur Canal +. Preuve à l’appui, le président de l’AS Saint-Étienne dans les années 1970 Roger Rocher avait vu juste : « En matière de football, Lyon a toujours été la banlieue de Saint-Étienne »

Toutefois, il s’agit d’un temps que seuls les plus de 50 ans peuvent connaître.

Tom