Coupe de France 2015 | Grenoble fait la m(isère) à l’OM de Bielsa


La saison de Bielsa sur le banc – ou plutôt la glacière – de l’OM a sans aucun doute fait partie des saisons les plus folles du club. Capable d’enchaîner 8 victoires de rang en Ligue 1, et de s’écrouler contre Grenoble en 32es de finale de la Coupe de France. Une redoutable régularité. Retour sur cette prouesse beaucoup trop souvent oubliée face au GF38.

L’OM et les coupes, ce n’est plus ce que c’était

La saison 2014-2015 à l’Olympique de Marseille a marqué de manière certaine chaque supporter du club. Certains vous diront que l’arrivée de Marcelo Bielsa à la tête de l’équipe en est la principale raison. En même temps la série de huit victoires consécutives en championnat lors du début de saison y est pour beaucoup. Mais à y regarder de plus près, un autre événement a renversé le cours de l’histoire du club. Oubliez « El Loco » sur sa glacière qui a donné des espoirs de titre de champion au club jusqu’au mois de février. Oubliez les exceptionnelles conférence de presse où Marcelo distillait des leçons de football et des leçons de vie. Non, le véritable chef-d’œuvre de cette saison est incontestablement son parcours en Coupe de France.

Le tirage au sort de la Coupe de France veut que les Olympiens se rendent à Grenoble pour affronter l’immense GF38 en 32es de finale. Les Marseillais abordent cette compétition avec le maximum de confiance. En état de grâce en championnat, on se demande bien ce qu’une équipe de CFA peut bien faire face au leader de la Ligue 1. Mais il faut bien avouer que les Phocéens ont un petit faible pour les craquages en coupes cette saison-là. En effet ils se sont bien échauffés en Coupe de la Ligue quelques mois plus tôt. Et une élimination dès les 16es de finale face au Stade Rennais. Mais ce n’est rien comparé à ce qu’ils vont offrir au football français en affrontant le GF38 ce soir de janvier 2015.

Le résumé du match Grenoble – OM

Pour la réception de l’Olympique de Marseille, les quelques 18 317 spectateurs présents dans le Stade des Alpes font littéralement fondre la neige voisine. Mais face à une telle chaleur, André-Pierre Gignac se charge de rappeler aux fans grenoblois que c’est la fraîcheur qui prédomine en Isère. Ainsi une petite clim au bout de seulement 6 minutes de jeu s’impose. Excentré sur la ligne de touche gauche, « Dédé » mystifie son vis-à-vis, puis efface un second isérois avant de tromper Cattier. 0-1.

Mais la réaction grenobloise ne se fait pas attendre. Sur un débordement bien senti, l’illustre Mourad Nasrallah parvient à se glisser devant Rod Fanni pour pousser le ballon au fond des filets. Fanni a beau avoir 33 ans ce soir-là, cela ne l’empêche nullement de se faire avoir comme un bleu. Mais heureusement à l’OM, il y en a un qui n’est pas venu se les geler par des températures négatives à Grenoble pour enfiler des perles. Sur une merveille de combine, le GF38 se met lui-même la tête sous l’eau. Sur un tacle défensif isérois, le ballon rebondit sur le genou d’un coéquipier devant, ce qui lance idéalement Gignac dans la profondeur derrière. Et le bougre ne se fait pas prier. 1-2. Mi-temps.

À lire aussi :   Adiós Barça, petit ange parti trop tôt

Au retour des vestiaires, Brice Samba donne raison à Bielsa de ne pas avoir aligné Mandanda pour ce match. Sur une frappe pourtant en dehors de la surface, le franco-congolais propulse le concept de faute de main au rang d’œuvre d’art. Une symphonie en deux temps. Le gardien de l’OM envoie tout d’abord le ballon on ne sait comment sur sa propre barre transversale. Puis, voyant que ce dernier n’est toujours pas rentré à cause du sauvetage sur sa ligne de Nkoulou, Samba décide de se jeter sur le ballon pour l’attraper. Mais il s’arrache complet puisqu’il est juste beaucoup trop court. Spectateur aux premières loges, Farès Hachi inscrit sans doute le but le plus simple de sa carrière. Pour ne pas dire le seul.

La patte Bielsa fait la diff’

Le score ne bouge plus, alors on file avec joie vers les prolongations. Sur un service de Thauvin dans la surface, Brice Dja Djédjé est bien un mètre hors-jeu. Mais rien à battre, la VAR n’existe pas en 2015. L’Ivoirien sert André Ayew qui plante le troisième but. L’arbitre de touche pensait peut-être qu’il s’agissait du but en or et qu’il pourrait aller se coller contre le radiateur dans son vestiaire. Que nenni, encore 22 minutes à se cailler.

On joue alors la 120e minute. Les Grenoblois commencent à se faire une raison, et se disent que la rencontre de CFA qui aura lieu le week-end suivant, c’est plutôt pas mal aussi. Mais sur l’ultime centre de la rencontre, le légendaire défenseur du GF38 Selim Bengriba envoie sa meilleure tête plongeante décroisée pour battre Brice Samba. 3-3. Alors que l’OM a mené au score à trois reprises, les Olympiens se font rejoindre une troisième fois. La méthode Bielsa.

La suite ? Vous vous en doutez certainement. Le jeune Thauvin bute sur Cattier, tandis que ce diable de Mourad Nasrallah fait danser la samba à Brice en le prenant à contre-pied. Les Alpes entrent alors en fusion. Et en guise de cerise sur le gâteau, il n’y avait qu’un tweet de Jean-Michel Aulas pour venir boucler la boucle dans le seum marseillais.

 

Et comme si ça ne suffisait pas, pourtant parti tel un boulet de canon vers le titre, l’OM termine finalement au pied du podium en championnat. Une médaille en chocolat pour deux petits points derrière l’AS Monaco. Même pas de Ligue des Champions à la clef.

Un vrai parcours de loco.

Tom