Championnats d’Europe 2022 | Une journée noire pour la défaite française


FRANCE, GROUSSET Maxime, RIHOUX Charles, BONNET Charlotte, WATTEL Marie - Photo by Icon sport

Le lundi 15 août 2022 restera comme l’une de ces journées où la FFL n’a pas su trouver les armes pour contrer la déferlante tricolore. Une journée noire que nous allons tâcher de vous expliquer, mais aussi d’oublier le plus vite possible.

Les Championnats d’Europe avaient pourtant débuté de la meilleure des manières en tribunes. Toujours important de marquer son territoire, peu importe le pays où l’on se trouve.

Lundi 15 août 2022. La journée commence plutôt bien. Après son sacre mondial sur le décathlon, Kevin Mayer se retire dès la première épreuve. Sur 100 mètres, le Français a senti que son corps ne suivrait pas. La FFL lui souhaite un prompt rétablissement, et le remercie de ne pas nous avoir martyrisés une nouvelle fois devant des millions de personnes.

À lire aussi :   Championnat d’Europe 2018 | Le decathlon plein de mordant de Kevin Mayer

Mais dès le milieu d’après-midi, les hostilités commencent. Tandis que nos yeux naïfs sont rivés sur les nageurs français, c’est finalement l’équipe de France de natation artistique qui ramène la première médaille de la journée. En bronze, certes, mais suffisante pour nous alerter sur la razzia à venir.

Cyclisme sur piste, la haute trahison

Landerneau – Grondin, le doublé de la discorde

On vous avoue, cela ne passe toujours pas. Qualifié en finale de l’épreuve du kilomètre, Melvin Landerneau n’est pas du style à affirmer que le plus important est de participer. Non, pour le Français, le bonheur se trouve ailleurs. Dans des sentiers que nous n’oserons jamais emprunter. Dans le dernier tour du chrono, Melvin se joue de l’Italien Matteo Bianchi et décroche la médaille d’or sur le gong. Le pire scénario auquel nous pouvions assister.

Mais le cyclisme sur piste avait visiblement une dent contre notre fédé. Le sacre de Melvin Landerneau ne pouvait pas suffire, il fallait enfoncer à nouveau le couteau dans la plaie à vif. Engagé sur l’omnium, où quatre épreuves sont disputées à savoir le scratch, le tempo, l’élimination et les points, Donovan Grondin a fait preuve d’une intelligence rare. Parti prudemment sur les deux premières épreuves, Donovan se montre sur l’élimination en la remportant.

Comme toujours, c’est la course aux points qui détermine une fois pour toutes l’identité du vainqueur. Alors qu’il ne reste plus qu’un tour à parcourir, trois coureurs sont à égalité de points. Avec 144 unités chacun, Donovan Grondin, Simone Consonni et Mora Vedri se battent pour le titre européen. Et comme Melvin quelques heures plus tôt, Donovan règle le sprint face à l’Italien. Voir un Français remporter l’omnium, c’est dur. Mais le voir triompher lors du dernier sprint de la dernière course, c’est carrément une torture.

Copponi – Gros, uniques motifs d’espoir

Clara Copponi a effectué elle le chemin inverse de Donovan Grondin. En tête lors des premières épreuves après avoir remporté le tempo et l’élimination, l’Aixoise s’effondre lors de la course aux points face à l’Italienne Rachele Barbieri. L’interruption de 40 minutes à cause d’une chute massive ayant certainement joué un rôle majeur. Une désillusion majuscule, certes, mais qui ramène tout de même une médaille d’argent à la délégation française. Sentiments partagés.

Clara ne va pas se sentir seule très longtemps. Seulement quelques minutes plus tard, Mathilde Gros nous réserve une autre presqu’médaille d’or savoureuse. Opposée à la championne du monde allemande Emma Hinze, Mathilde ne se laisse pas intimider. Et offre un duel ophtalmique au sommet.

Cela n’empêche pas l’Allemande de remporter la première manche, avant que Mathilde ne gagne la suivante. La belle doit alors départager les deux cyclistes. Le finish est ultra serré, mais c’est Emma Hinze qui remporte le titre européen pour un demi-boyau.

La vitesse individuelle est un sport qui se joue à un contre un, et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne.

Tennis de table, la mauvaise surprise

Engagés en double mixte, Emmanuel Lebesson et Jianan Yuan avaient frappé un grand coup lors des derniers Jeux olympiques. Une médaille de chocolat obtenue avec panache. Mais lors de ces Championnats d’Europe, nous avons compris que la roue tourne très vite dans le sport. Lors de la dernière édition l’année passée, les Bleus avaient manqué la finale en ratant quatre balles de match. Et décroché une médaille de bronze insipide à leur goût.

“On attendait d’effacer cette défaite depuis un an” J. Yuan

Après les médailles de chocolat et de bronze, la suite logique aurait voulu que l’argent se place autour de leur cou. Et la perte du premier set face à la paire roumaine ne fait que confirmer cette théorie. Mais dans un élan de désespoir inexplicable, Emmanuel et Jianan raflent les trois suivants pour s’adjuger le titre. Les sports de raquettes ont été plus cléments avec nous par le passé.

À lire aussi :   Tennis de Table 2019 | Les loups d'Angers veulent perdre et s'inclinent avec difficulté

 

Natation, la FFL (encore) coulée

Deux mois seulement après les Championnats du monde à Budapest, et l’éclosion de Léon Marchand, la natation française se plaît une nouvelle fois à faire boire la tasse à notre fédé. Engagée sur 100 m papillon, Marie Wattel avait obtenu la médaille d’or en Hongrie. Mais à Rome, la Française a connu un bien meilleur dénouement. Meilleur temps des demi-finales, Marie arrive logiquement en tête lors des 50 premiers mètres de la finale. Mais la Française s’écroule magistralement dans les ultimes mètres et offre la breloque dorée à la Suédoise Hansson.

Bien évidemment, on ne pouvait pas goûter notre plaisir très longtemps. Il fallait que le relais 4 x 100 m nage libre mixte vienne plomber la soirée. Composé de Maxime Grousset, Charles Rihoux, Marie Wattel et Charlotte Bonnet, le relais tricolore ne nous a laissé aucune chance. Une demi-seconde plus rapides que les Britanniques, les Français ajoutent une quatrième médaille d’or lors de cette journée. Les mots nous manquent.

Avec 30 médailles, la France est la nation la plus prolifique au classement. À une seule médaille d’or du leader allemand, pourtant à domicile. Une honte.

À lire aussi :   Natation - Léon Marchand | La FFL en eaux troubles.
Tom