Lors de la saison 2005-2006, Lyon possédait certainement l’une des meilleures équipes de son histoire. La meilleure preuve se trouve dans leur parcours en Ligue des Champions, et un duel face au Milan AC qui doit encore traumatiser les Gones. A 120 secondes d’un bonheur XXL.
En 2006, l’Olympique Lyonnais est à cette époque quadruple champion de France, et domine outrageusement le championnat en cours. Et comme le PSG, quand la Ligue 1 est trop facile à remporter, toutes les attentes sont misées sur la Ligue des Champions.
Dès les matchs de poule, l’OL confirme tous les doutes placés à son égard ; les Gones surclassent le Real Madrid 3-0 à Gerland et terminent premiers du groupe. Les huitièmes de finale face au PSV Eindhoven sont d’une formalité déconcertante avec une victoire 5-0 en cumulé sur les deux matchs, et une vendetta suite au pénalty non sifflé sur Nilmar la saison précédente. Mais les quarts s’annoncent un peu plus délicats ; Lyon est opposé au Milan AC, finaliste en titre de la compétition. Une double confrontation qui va rester dans les annales lyonnaises.
Le résumé du match Lyon – Milan AC
Au terme d’une rencontre verrouillée par son enjeu, Lyonnais et Milanais ne parviennent pas à trouver le chemin des filets. La qualification se jouera une semaine plus tard à San Siro. Mais cela n’impressionne en rien les joueurs de l’OL qui restent sur une série aberrante de 29 matchs sans défaite à l’extérieur. De quoi rendre optimiste Greg.
“Très honnêtement à cette époque-là, on pense qu’on peut aller au bout” G. Coupet
Le match retour est un amour de regret. A la 25e minute, Fred se saisit du ballon au niveau du rond central et souhaite temporiser en jouant derrière lui, mais petit problème, le Brésilien est tellement frileux qu’il envoie même le ballon derrière son milieu de terrain. Shevchenko le récupère en plein axe, décale Seedorf sur la gauche qui adresse un centre millimétré sur le crâne de Pippo Inzaghi. Une tête croisée à rebond qui laisse Coupet sans voix ni réflexe.
Les Rossoneri n’ont pas le temps de savourer leur qualification virtuelle en demi-finale que Lyon décide de réfrigérer San Siro. Sur un coup franc de Juninho, Diarra surgit et envoie le ballon de la tête au fond des filets. Le Stade Giuseppe-Meazza ne répond plus, il est même éteint. Lyon est provisoirement qualifié pour la première fois de son histoire en demi-finale de la Ligue des Champions.
L’élimination de l’OL, c’est pas du Pippo
Plus les minutes passent, et plus les Lyonnais s’imaginent disputer la finale au Stade de France. Un rêve que Pippo Inzaghi va se faire un malin plaisir de transformer en cauchemar. Sur un long ballon de Kaladze à deux minutes du terme, Eric Abidal passe totalement au travers et laisse Shevchenko défier Coupet. Le tir croisé de l’Ukrainien fait la rencontre avec la main molle de Grégory. La suite est un pur coup de billard ; le ballon frappe les deux poteaux avant de se retrouver dans les pieds de Pippo qui marque le but de la qualif d’un tir rageur alors qu’il ne se trouve qu’à 30 cm des cages. Le renard dans toute sa splendeur.
Les Lyonnais ont encore un infime espoir de faire mieux que les deux précédentes campagnes conclues elles aussi en quart de finale. Pour cela les Gones doivent marquer un seul but, mais ce n’est pas du goût de François Clerc qui décide de faire voler en éclat l’ultime chance de qualification. Le latéral droit adresse une passe en retrait mollasse pour Coupet, Shevchenko intercepte le ballon et marque dans le but vide. Game over.
Le mot de la fin revient à Patrick Müller, qui résume à merveille cette double confrontation.
“Milan est le pire souvenir de mon passage à Lyon. Il manque deux minutes” P. Müller
Si le Milan AC représente la plus belle soirée marseillaise de son histoire, il s’agit certainement de la pire pour Lyon.