Australie | Les 9 mois brillantissimes d’Eddie Jones


Eddie Jones

La Coupe du monde de rugby n’est pas encore terminée, et pourtant nous sommes déjà divertis à outrance. Malheureusement, le XV de France n’en est pas la cause (pour l’instant ?). C’est Eddie Jones qui assure notre entertainment.

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Tout commence au début de l’année. Après avoir été jeté en pâture par le XV de la Rose, Eddie Jones doit se trouver un point de chute. Et pour cela, quoi de mieux que de se tourner vers son pays de naissance, sa terre natale : l’Australie. Eddie prend donc la relève de Dave Rennie, et signe un contrat de 4,5 millions de dollars jusqu’en 2027. Ce transfuge n’est pas une découverte, mais un retour ; Jones a déjà sélectionné les Wallabies, c’était en 2003 et une finale de Coupe du monde perdue contre… le XV de la Rose. Décidément. Désormais, l’objectif est simple ; se servir de ce Mondial comme tremplin en vue de la Coupe du monde 2027 organisée en Australie. Si le contexte est limpide, les coulisses vont s’avérer épiques.

L’Australie entre parfaitement dans la compétition en surclassant la Géorgie (35-15) et se trouve une pépite : Ben Donaldson et ses 25 points. Mais dès le match suivant, les Wallabies nous servent du caviar. Opposés aux Fidji, ils s’inclinent 22-15, mettant un terme à leur invincibilité de 69 ans. Et prennent soin au passage de mettre en péril leur qualification. Bref, tout roule comme sur des roulettes.

“Les supporters devraient me jeter des baguettes et des croissants. Je mérite tout ce que je reçois” E. Jones

Les Wallabies cuisinés par le XV du Poireau

Après ce faux pas historique, la bande à Eddie Jones espère un sursaut contre le pays de Galles. Mais face au XV du Poireau, c’est bien l’Australie qui ressemble à un légume. Aucune réaction face aux assauts gallois, et un score fleuve à clé ; 40-6. L’Australie est quasiment éliminée. Et comme si cela ne suffisait pas, les coulisses viennent s’ajouter au désarroi du terrain. En effet, la presse nipponne affirme que des négociations auraient eu lieu entre Eddie Jones et la sélection japonaise. Quitter le navire quand il commence à sombrer, l’exploit d’Eddie commence à devenir colossal.

Si l’Australie est au bord de l’élimination, un scénario pourrait en décider autrement. Après la victoire 34-14 sur le Portugal, les Wallabies doivent espérer une défaite des Fidji face à ces mêmes Portugais, sans empocher le moindre bonus. Ce qui revient à voir l’Olympique lyonnais s’incliner face au club de District de ton quartier. Une illusion (ou pas). Résultat, les hommes de Jones poirotent durant une semaine supplémentaire en France en attendant le résultat. Mais non sans baisser les bras.

Si Eddie Jones souhaite enivrer les Fidjiens avec cette boisson locale, la réponse du sélectionneur des Fidji ne se fait pas attendre.

“On va d’abord battre le Portugal, et ensuite on prendra la carte de crédit d’Eddie Jones pour aller acheter du kava et fêter ça dignement” B. Harris

Le monde entier attend désormais ce Portugal – Fidji.

Le Portugal, dernier espoir australien

Le match commence, et la crispation domine les débats. 3-3 à la mi-temps. Puis 17-10 pour le Portugal jusqu’à la 68e. A douze minutes du terme, l’Australie est qualifiée pour les quarts de finale. Le hold-up est en marche. Mais les Flying Fijians réagissent et mènent 23-17 à la sirène. L’essai transformé du Portugal n’y fait rien ; les Fidji subissent une défaite humiliante, mais se qualifient grâce au point de bonus. Que les règles sont bien faites. Les Wallabies sont éliminés pour la première fois de leur histoire en phase de poules de la Coupe du monde. Dans une poule comprenant le pays de Galles, les Fidji et le Portugal. Fichue poussière dans l’œil.

Eddie Jones, un fugueur de première

Maintenant que l’Australie est officiellement éliminée du Mondial, le petit Eddie peut enfin voler de ses propres ailes. Et nous offrir le plus bel enchaînement des Wallabies dans cette Coupe du monde.

“Je suis vraiment offensé par les gens qui remettent en question mon engagement en tant qu’entraîneur de l’Australie” Eddie Jones, 25 septembre

Toujours Eddie Jones, 2 semaines plus tard.

Le passage d’Eddie aura duré 9 mois à la tête des Wallabies, mais le bougre n’en est pas à son coup d’essai. En 2015 déjà, l’Australien nous avait affublés d’un premier tour de passe-passe gargantuesque. Arrivé chez les Stormers le 21 septembre, il nie tout contact avec le XV de la Rose début novembre, avant d’être nommé sélectionneur dès le 20. Dans le jargon, on appelle ça un cadrage débordement.

“Je n’ai eu aucun contact avec l’Angleterre et je suis entièrement dévoué aux Stormers les gars” E. Jones, le 12 novembre

Sacré Eddie.

Tom