Challenge Européen 2004 | Clermont perd la finale à la sirène


Simon Keogh

Dans l’histoire du rugby, l’ASM Clermont Auvergne possède une place de choix à la FFL. Les Auvergnats sont entrés dans l’histoire pour avoir perdu leurs dix premières finales du championnat de France, ainsi que leurs trois finales de HCup, devenue Champions Cup. Cependant, il existe une compétition qui leur réussit plutôt bien ; le Challenge Européen. Enfin, sauf en 2004.

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Un parcours qui force malheureusement le respect

A cette époque, Clermont répond au nom de l’AS montferrandaise. On vous parle d’un temps où la Coupe d’Europe se jouait en match aller-retour. Au premier tour, les Jaunards éliminent avec difficulté le Rugby Leonessa 1928 au terme d’une double confrontation étriquée (113-3). Dès lors, seuls des clubs anglais vont se mettre en travers de la route de Clermont ; Newcastle en huitièmes (28-23) et les Saracens en quarts (40-28).

En demies, l’ASM fait la rencontre des joueurs de Bath. Face à ces derniers, on pensait que la défaite 29-15 à l’aller avait plié l’affaire. Mais c’était sans compter le retour au Stade Marcel-Michelin, et une victoire honteuse 38-22. L’ASM se qualifie pour la deuxième finale de Coupe d’Europe de son histoire, après le Challenge Européen remporté en 1999 contre Bourgoin-Jallieu. L’AS montferrandaise ne le sait pas encore, mais il aurait mieux fallu que sa route se termine en demi-finale.

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Clermont et les finales, le meilleur combo pour la FFL

La finale débute au Stade Madejski de Reading, et Montferrand a 80 minutes pour se défaire des Harlequins. Les Londoniens jouent quasiment à domicile, à 60 km de leurs bases, et ils ne se privent pas de se montrer les premiers à l’œuvre. Gavin Duffy inscrit le premier essai de la partie, mais Clermont refuse de devenir le punching-ball des Quins. Olivier Azam, puis Anthony Floch au pied, permettent à l’ASM de repasser devant à la mi-temps (16-14).

Puis à l’heure de jeu, Pierre Mignoni permet aux Auvergnats de creuser l’écart, et de s’envoler 23-17. Puis 26-20. Il ne reste plus qu’une minute à jouer, Clermont fait tout ce qu’il faut pour maintenir le score et s’offrir une deux Coupe d’Europe, quand le trois-quarts centre Raphaël Chanal hérite d’un second carton jaune à la 79e minute, carton rouge. Le timing est colossal. L’ASM va devoir sauver son en-but durant quelques secondes encore en infériorité numérique. La tension est folle dans le stade. Puis ce stress majuscule laisse rapidement place à la délivrance ; Simon Keogh franchit la ligne et aplatit l’essai : 26-25 pour Clermont. Le caleçon des Auvergnats n’est plus très blanc.

La transformation au bout du pied d’Andy Dunne vaut de l’or. Il s’agira soit d’une défaite sublime pour les Quins, soit d’une défaite sublime pour Clermont. Dans les deux cas cela fait notre affaire, mais si la deuxième option nous séduit davantage. Et à l’inverse de Thomas Ramos, Andy Dunne réussit la transformation. Les 24 161 spectateurs explosent de joie en même temps. Enfin, il faut enlever à cette affluence le nombre de supporters jaunes restés assis, le visage blotti dans le creux de leurs mains.

Le lendemain, le Stade Toulousain s’inclinera en finale de la HCup face aux London Wasps. Une finale rendue célèbre par la fameuse poitrenade à la dernière minute. Une double finale franco-anglaise perdue avec les salutations.

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