Jeux olympiques 2008. Quelques jours avant de décrocher l’or sur 100 mètres, Alain Bernard se distingue sur le relais 4 × 100 m nage libre. Un finish qui nous fout les frissons, même 14 ans plus tard.
Lundi 11 août 2008. Les Jeux olympiques de Pékin viennent de débuter depuis trois petits jours seulement, et la délégation française frappe déjà un coup immense dans ces JO. Pas de piste d’athlétisme ni de stade au programme, mais un bassin. Le relais 4 × 100 m nage libre a lieu dans le Centre national de natation de Pékin. La veille, la France et les USA remportent leurs séries, et enfilent le costume de favoris pour la finale.
Le résumé de la finale
Dès le premier relais, Amaury Leveaux se noie aux côtés de Michael Phelps et de l’Australien Eamon Sullivan. La France est déjà reléguée à 6 dixièmes alors qu’on vient de parcourir seulement les 100 premiers mètres. Mais Fabien Gilot gâche tout le travail effectué par son compatriote, et se hisse au second rang avant de donner son relais à Frédérick Bousquet. Et s’il y en a un à blâmer sur ce relais, c’est bien Fred. Le Perpignanais mystifie son vis-à-vis américain, le devançant d’une demi-seconde à la fin de son 100 mètres.
Le dernier maillon de cette chaîne insupportable est Alain Bernard. Le natif d’Aubagne arrive à Pékin en étant tout simplement le détenteur du record du monde du 100 mètres. Autant vous dire qu’avec une demi-seconde d’avance sur Jason Lezak, l’Américain n’est pas dans la meilleure des positions. Mais impossible n’est pas français..
“Allez Alain ! C’est qui le patron ?” A. Boyon, avant le départ d’Alain Bernard
Alain Bernard, avant de s’élancer.
Un finish de dingo d’Alain Bernard
Alain Bernard plonge dans le bassin comme une torpille. Son premier 50 mètres est horriblement rapide, et relègue l’Américain à 8 dixièmes. Le rythme de la course est tel que le vainqueur signera en plus le record du monde de la distance. L’enjeu est double, ce qui va rajouter encore plus de drama au dénouement. Dans les tribunes, les drapeaux tricolores commencent à flotter. À France Télé, on débouche déjà la bouteille de champagne.
“Je ne vois pas comment les Français ne pourraient pas être champions olympiques du relais 4 × 100 m nage libre” M. Rousseau, aux 350 mètres
Alors qu’il ne reste qu’un dernier trajet à effectuer, Alexandre Boyon n’hésite pas à parler des “plus beaux 50 mètres de la natation française“. Avant d’être rattrapé par un éclair de lucidité.
“Attention Jason Lezak prend la vague !” A. Boyon, aux 375 mètres
Mais la tentation de sombrer à nouveau dans un espoir aveugle est bien trop grande.
“Alain Bernard va offrir le titre olympique aux Quatre Mousquetaires français” A. Boyon, aux 385 mètres
Mètre après mètre, Alain Bernard se fait remonter par l’Américain. Le Français frappe dans l’eau quand Jason vole. Le finish est d’une beauté rare. Puis au moment de la touchette finale, c’est la délivrance. Les USA sont champions olympiques pour 8 centièmes. Ce qui vaut une analyse tactique des plus pointue de la part de Michel Rousseau.
“Nooooon” M. Rousseau
Paul Le Guen likes this. Avec un chrono de 3’08”24, les Américains signent la meilleure performance de tous les temps. Derrière, les Français battent eux le record d’Europe en 3’08”32. Maigre consolation.
La version française du Titanic.