Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Auteurs d’un doublé l’année dernière dans les FFL D’or, avec la performance contre le pays de Galles lors du tournoi des VI Nations, mais surtout avec le coup de Coude en Coupe du monde, le XV de France a décidé de changer de bord.
Aux manettes de cette trahison, un coach, Fabien Galthié, accompagné d’une armée de jeunes prêts à nous faire la guerre. En figure de proue de cette insolente génération, Antoine Dupont et Romain Ntamack.
La jeunesse, première propagatrice du virus de la Win.
Et pourtant, nous sortions d’une année tellement pleine. Nous nagions dans les eaux dans lesquelles nous adorons patauger. Pas l’absolue médiocrité de 2015, non, mais un savant mélange d’espoirs, de gaffe, et un final plein d’espoirs explosés en plein vol. D’un gros coup de coude.
Dès la fin de l’ère moustach Brunel actée, Fabien Galthié, présent tout du long en successeur désigné, s’est mis en place de construire une nouvelle équipe de France avec pour objectif 2023 et de ramener la coupe à la maison. Mais bon, espoir et Rugby Français, ça fait 10 ans qu’on entend la même musique, alors on ne va pas vous mentir, on a pris ça un peu à la légère.
Entretiens personnalisés avec les joueurs, construction d’un effectif jeune qui doit mûrir en 4 ans, on pensait bien que la transition serait lente. Mais bon, 2020, vous connaissez.
Premier match contre l’Angleterre, première immense déconvenue. Alors que nous craquions nos doigts dans l’espérance d’une cuillère de bois, le ciel nous tombât sur la tête. Une victoire face au XV de la Rose. Et s’ils n’arracheront finalement qu’une seconde place au Tournoi des VI Nations, le bilan reste terrible. Et ce XV de France, ce n’est pas non plus n’importe quel prétendant.
Et pour le reste, un bilan annuel très loin des standards du XV de France que l’on chérit tant. 10 matchs, 8 victoires. C’est un licencié fidèle de presque 10 ans, un compagnon de route exceptionnel qui tente de basculer du côté obscur de la force. Nous en voyons des sportifs venir de nulle part pour nous la mettre à l’envers. Mais vous le savez bien, la trahison fait encore plus mal quand elle vient de ses amis. Et ce XV, c’était même plus qu’un ami. C’était un frère d’armes.
Les motifs d’espoirs
Vous le comprenez, cette 5e place c’est à la fois pour les prestations ponctuées de Win mais aussi pour cet historique effacé aussi rapidement que quand tes parents rentraient à l’improviste. Une injure à la FFL, un crachat sur notre face, une mandale de Haouas dans notre pif.
Oh mais oui, tout n’était finalement pas à jeter. Cela peut paraître il y a des années maintenant, mais il y a 9 mois, Mohammed Haouas envoyait un bourre-pif dans la tronche de Jamie Ritchie pour s’assurer de terminer la rencontre à 14.
Enfin un challenger de taille pour Tony Yoka pic.twitter.com/eHxiUA8Eo9
– Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) March 8, 2020
Un héros, que la France n’a pas eu le temps de remercier. Mais il nous évite ce Grand Chelem de la honte. Et plus tôt dans le tournoi, un geste délicat et subtil d’Antoine Dupont qui offre le point de bonus défensif aux Anglais malgré l’odeur âcre de la victoire. Ce petit point qui nous permettra de finir seconds du tournoi, et de ne pas sombrer dans l’infamie. Et que dire de ce final du Tournoi d’automne ? Mais ça, c’est pour plus tard…