Après quatre saisons passées dans l’élite sans aucune relégation, mais ponctuées par un seul petit barrage, le Dijon Football Côte-d’Or se devait de réagir. Et vite. Comme convenu, le message a été reçu cinq sur cinq en Côte-d’Or. À peine deux mois et demi de compétition, et déjà une lose à faire pâlir l’ensemble des licenciés de notre fédé. Dix matchs de championnat, et toujours à la recherche de la moindre victoire. Après le vin et le bœuf, voici la décima bourguignonne, la nouvelle spécialité locale.
Créé en 1998, le DFCO n’a pas traîné. Deux ans plus tard, les dijonnais sont déjà champions de CFA. La légende est en marche moussaillon. Mais l’exploit se trouve ailleurs. En effet, les Bourguignons n’en sont pas à leur coup d’essai dans la lose longue durée. Lors de la saison 2018-2019, ils démarrent tambour battant par trois victoires consécutives. S’en suit alors une légère défaillance : dix défaites en quinze matchs. Mais à l’époque, l’imagination des joueurs du DFCO n’était pas allée jusqu’à réaliser toutes ces défaites d’affilée. C’est désormais chose faite.
Tandis que le début du championnat approche à grands pas, le DFCO reste sur une solide série de quatre matchs amicaux sans la moindre victoire. Dont trois défaites de rang. Sochaux, Metz, Strasbourg et Lens ont été les premières victimes de la non-victoire dijonnaise. Les premières d’une longue liste.
Dijon – Angers, un air de déjà vu
Quelle meilleure affiche d’ouverture pour Dijon que le remake d’un craquage délicieux. Quasiment un an avant jour pour jour, Ndonga s’illustrait par un csc des plus raffinés. À la réception d’un centre anodin, le voici qui remet délicatement de la tête vers son gardien. En prenant soin de le prendre à contre-pied bien évidemment. Si l’âme du latéral gauche congolais plane sur ce premier match de la saison, aucune bévue ne sera à signaler du côté du DFCO durant la rencontre. Ce qui ne les empêchera pas de connaître leur premier revers face à Angers (1-0). Et pas le dernier.
Second match de la saison, déplacement à Lyon. Ironie de l’histoire, l’année dernière l’OL avait massacré Angers (6-0) lors de la 2e journée de Ligue 1. Cette fois les Gones vont marcher sur Dijon (4-1). Contrairement à ce que vous pouvez penser, c’est bien Dijon qui a mené le premier dans ce match. Le reste appartient à l’histoire.
Deux nouvelles défaites plus tard, Dijon reçoit Montpellier à l’occasion de la 5e journée. La plus cruelle des dix premières sans aucun doute. Nous sommes à l’heure de jeu. Dijon vient de reprendre l’avantage par l’intermédiaire de son défenseur Ecuele Manga, et mène désormais 2-1.
Les Bourguignons ne cessent de défendre durant les 30 dernières minutes. Acculés dans leur surface, les joueurs du DFCO sont submergés par les assauts héraultais. Mais un homme parvient à trouver l’énergie suffisante pour faire exploser en vol les espoirs de première victoire. Et il n’est pas montpelliérain. À la réception d’un centre, Jonathan Panzo ceinture Andy Delort dans la surface. Léger en direct. Très léger au ralenti. Mais Savanier convertit. Et c’est un 2-2 qui fait très mal.
Il faut sauver le soldat Jobard
Le match suivant envoie le DFCO à Bordeaux. Si les Girondins n’ont gagné qu’une seule de leurs cinq premières rencontres, les trois réceptions au Matmut Atlantique (on ne s’en lassera jamais) se sont toutes converties sur le score de 0-0. Mais ça, c’était avant de réceptionner les dijonnais. Bordeaux s’impose 3 buts à 0. Leur plus large victoire en Ligue 1 depuis plus de dix mois. Ce qui en dit long sur la prouesse bourguignonne cuvée 2020-2021.
En termes de claque, le déplacement au Parc des Princes n’est pas mal non plus. Défaite 4-0. La « ville aux cent clochers » a bel et bien quelque chose qui cloche dans sa défense. Un match d’entraînement parfait pour les parisiens qui s’imposeront quatre jours plus à Istanbul Basaksehir. Le DFCO n’est en aucun cas innocent dans ce succès. Une victoire par procuration pour les dijonnais, c’est toujours ça de pris.
Forcément, toute belle histoire a une fin. Tandis que Stéphane Jobard faisait un excellent travail sur le banc du DFCO, il sent qu’il commence à avoir chaud aux fesses. Il décide alors d’allumer à tout va, perdu pour perdu. Petit florilège.
« Le score 4-0 est juste globalement et ne souffre d’aucune contestation. Ce qui me gêne, c’est le timing des buts pris » S. Jobard
On n’avait presque peur que ce soit le nombre de buts encaissés qui le gêne. Ouf, nous voilà rassurés.
Et tous les postes en prennent plein la tronche.
« On ne peut pas dire que Kean soit gêné pour marquer dès la 3e minute… Mais le coeur du métier pour les défenseurs est pourtant d’être immédiatement vigilants » S. Jobard
« Offensivement, on s’excuse presque de rentrer dans les 30 derniers mètres. Il y a une forme d’immaturité » S. Jobard
The Stéphane One.
Jobard Out, Linarès In
Chose qui devait arriver arriva. Jeudi dernier, le président Olivier Delcourt décide de mettre un terme au contrat de Jobard. Et c’est son adjoint David Linarès qui a été confirmé hier au poste d’entraîneur. Devinez la première déclaration du néo-coach dijonnais ? Zéro vanne.
« Balmont ? C’est quelqu’un que j’aimerais bien recruter » D. Linarès
Même si notre rêve serait qu’il lui demande de rechausser les crampons, c’est d’un Balmont sifflet à la bouche qu’aurait besoin Linarès. Pour en faire son adjoint. On imagine déjà les remontrances au bord de la touche. Et les cartons rouges pour finir dans les tribunes. Tellement hâte.
L’année dernière, les dijonnais avaient dû attendre leur première victoire lors de la 8e journée. Déterminés à remettre ça, ils ont amélioré leur propre marque cette saison en atteignant la barre symbolique des dix matchs sans victoire dimanche dernier, à Metz. Un démarrage express qui sent bon la lutte pour le maintien dès l’automne.