24 Heures du Mans 2022 | Alpine, retour sur une course déjà légendaire.


XPB Images - Photo by Icon sport

Avec le Grand Prix de Monaco et les 500 Miles d’Indianapolis, l’épreuve des 24 Heures du Mans fait partie de la Triple Couronne. Un endroit parfait pour afficher au monde entier sa réussite. Sauf pour Alpine.

Il s’agissait de la deuxième participation d’Alpine dans la catégorie reine des 24 Heures du Mans. L’année dernière, l’écurie originaire de Dieppe avait terminé la course à une inquiétante 3e place.

Suffisant pour rêver de se battre pour la victoire cette saison. Et ce n’est pas son pilote Nicolas Lapierre qui va atténuer la dose d’espoir reçue en intraveineuse.

“Alpine est prêt à déplacer des montagnes” N. Lapierre

Des montagnes de sable dans les bacs à graviers peut-être.

Alpine talonne les Toyota en qualifs

Dès la journée de jeudi, les attentes autour d’Alpine n’en finissent plus d’enfler. Auteur d’une séance loin d’être fragile, Alpine signe le 3e temps lors de l’Hyperpole. À seulement 4 dixièmes de la Toyota. Le week-end s’annonce déjà long pour notre fédé.

Mais la joie est de courte durée pour la firme au A fléché. En effet, leur belle qualif aurait été due à une Balance des Performances trop généreuse. Ainsi, il leur est sagement demandé de retrouver leur niveau de performance qu’ils avaient avant. Soit une perte sèche de 13 chevaux. Idéal avant d’affronter les lignes droites interminables du circuit du Mans.

En ce qui concerne l’organisation, on a vu les choses en grand avant le début de la course. À tel point qu’aucune erreur de couleur n’est visible dans le ciel de la Sarthe lors du défilé. Les traditions se perdent.

Un début de course parfait pour Alpine

Dès le deuxième tour de course, l’Alpine compte déjà 9 secondes de retard sur les deux Toyota en tête de la course. Un départ dans les starting-blocks. Mais la lente chute au classement ne fait que commencer. Étant donné que la voiture bleue n’avance pas assez vite sur la piste, l’écurie française tente de rattraper son retard de toutes les manières possibles et imaginables. Vraiment toutes. Lors d’un passage aux stands, l’Alpine maintient une vitesse au-dessus de la limite autorisée. Comme si son retard n’était pas assez conséquent, la voiture dieppoise se voit infliger un succulent drive-through.

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Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, la voiture estampillée du A fléché se fait doubler en ligne droite par la Glickenhaus et dégringole à la cinquième place. En seulement trois heures de course. Le sachet de popcorns est déjà sorti.

Une fiabilité à rendre jalouse Ferrari

Le manque de performance criant sur la piste n’est pas suffisant pour Alpine. Les problèmes de fiabilité mécanique viennent s’ajouter pour former un combo alléchant. L’embrayage fait des siennes, et l’Hypercar n°36 s’enfonce en 32e position, à 6 tours tours du leader. Jamais nous n’aurions cru possible d’écrire ces quelques mots, mais force est de constater que nous venons de le faire.


Cependant, on oublie un quatrième élément à ce triptyque de feu. Au manque de rythme à la suite de la perte de 13 chevaux, aux soucis mécaniques et aux pénalités s’ajoutent les erreurs de pilotage. Le Brésilien André Negrao parvient à se sortir tout seul dans le bac à graviers en voulant doubler une monoplace moins rapide. Le pompon. Cette fois-ci, la polémique autour de la Balance des Performances n’y est pour rien.

Une belle gueule de bois le dimanche matin

Si la nuit a été particulièrement longue dans le clan Alpine, le réveil dimanche matin a été rude. À 9h du mat, Matthieu Vaxivière est allé rendre visite au mur de pneumatiques des virages Porsche. Un tout droit inévitable dans les graviers. Il faut une grue pour rapatrier la voiture bleue aux stands. En l’espace d’un instant, le Top 10 vient de se transformer en mirage pour le constructeur français. Retour à la 29e place, avec 11 tours de retard. Les objectifs ne cessent de dégringoler au fil des heures.

La meilleure nouvelle pour Alpine ce week-end a sans doute été de voir le drapeau à damiers agité sur la ligne d’arrivée. La fin d’un cauchemar pour le A fléché, d’un rêve éveillé pour la FFL. La voiture française franchit la ligne à la 23e position, reléguée à 18 tours du vainqueur Toyota. Mais l’exploit ne s’arrête pas là. En effet Alpine est parvenue à terminer derrière la plupart des LMP2. Nul n’avait les armes en Hypercar pour rivaliser avec elle.

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Mais Alpine ne s’est pas seulement vautrée lors de ces 24 Heures du Mans. Le constructeur français perd par la même occasion la tête du championnat du monde d’endurance. Un coup double dont ses concurrents vont avoir du mal à se remettre. Mais plus de peur que de mal, l’écurie dieppoise a affirmé qu’elle serait bel et bien de retour l’année prochaine dans la Sarthe.

Il nous tarde déjà.

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