Véritable héros de l’ombre de chaque équipe de foot, le capitaine se décarcasse pendant toute la saison pour organiser les matchs. Il ne recevra jamais le moindre geste de reconnaissance, mais cela l’importe peu. Car l’important, c’est d’être là, en groupe, tous ensemble.
Profil
Chef organisateur, le capitaine est la pierre angulaire de toute équipe de foot à 5. Sa passion ? Envoyer des WhatsApp tout au long de la semaine récapitulant le nombre de joueurs confirmés pour samedi. Exemple « Les gars, on est 7 pour l’instant, il nous manque donc 3 joueurs » (le capitaine a fait une prépa, d’où ses facilités en maths).
95 % de ses messages ne recevront aucune réponse. Pour lui, dans la conversation de groupe, voir son message avec les 2 coches bleues lui procure un sentiment d’accomplissement. Jamais abattu, le capitaine parvient toujours à sortir deux mecs de son chapeau le samedi matin à 11 h lorsque les touristes de l’équipe n’ont pas survécu à leur open-bar.
C’est aussi lui qui organise consciencieusement les 4 saisons MPG tous les ans (1 par championnat), même s’il a terminé lanterne rouge 3 ans de suite malgré le fait que 2 ou 3 joueurs aient arrêté de faire leurs équipes.
Style de jeu
Vintage, le capitaine est généralement équipé de crampons Adidas Copa Mundial et d’un maillot rétro genre FC Napoli 1986. Pseudo-inventeur de la formation en losange 1-2-1, le capitaine se prend pour Guardiola et passe 5 minutes avant chaque match à placer ses joueurs et à donner des consignes de jeu : une tactique qui sera abandonnée dès la 12e seconde de jeu parce que le daron est cramé, le flambeur dézone constamment et la chèvre… bah la chèvre fait n’imp’, comme d’hab.
Milieu récupérateur, le capitaine est assez solide techniquement même si son jeu manque cruellement de folie. Adepte des phrases style « seul ! », « on fait tourner » ou bien « n’hésite pas à remettre au gardien », le capitaine passe son match à mettre l’accent sur l’importance de faire des changements rapides et de garder le ballon au sol. Fan de Steven Gerrard, le capitaine adore relever ses potes lorsqu’ils sont tombés, et il en profite souvent pour leur filer une petite tape amicale sur la fesse droite.
3ème mi-temps
Le capitaine passe 10 minutes à la fin de chaque match à courir partout dans le centre de foot en demandant « ho, les gars qui n’a pas payé ? » car c’est souvent lui qui avance la tune pour la réservation du terrain et la location des chasubles.
Après avoir pris sa douche et soigneusement rangé ses affaires dans son sac Herschel, le capitaine offre généralement sa tournée (qui lui sera rarement rendue) et continue de donner des consignes que ses coéquipiers font semblant d’écouter, trop concentrés sur le Guingamp-Dijon qui passe en replay derrière.
A la sortie du bar, il regardera son portable pour voir si Sandrine, qu’il a croisée à la crémaillère de Paul, lui a répondu après sa 15e relance à base de « Hello ça va ? » sur Facebook. Message qui sera en « vu » depuis plusieurs heures, évidemment.
Comme tous les autres.