Chaque année, en chaque début de saison, les Bordeaux Girondins (nouveau nom des Girondins de Bordeaux) se préparent en vue d’un seul objectif dans leur saison : ne pas perdre contre l’Olympique de Marseille à domicile. La rencontre est prévue début avril 2021, mais notre petit doigt nous dit que cette victoire ne suffirait pas à contenter les supporters girondins désabusés. Autopsie d’un club pas comme les autres, où le spectacle n’est pas là où on pourrait le penser.
La saison dernière
Pour marquer leur territoire ainsi peut-être effacer des mémoires la saison 2009/2010 (saison taboue chez tous les supporter girondins, n’essayez pas de les lancer dessus), les dirigeants des Marines et Blancs ont réalisé quelque chose d’assez incroyable : faire la quasi-unanimité contre eux. Bon, en même temps, quand depuis son rachat, ton club parle plus de ses objectifs marketing que des objectifs sportifs, il y a une couille dans le cannelé.
Alors, ils ont vu les choses en grand. Crise sportive ? Facile. Crise financière ? Suffit de surpayer 2/3 joueurs impossibles à revendre (ce qu’ils feront). Crise avec les supporters ? Plutôt simple, il suffit de faire n’importe quoi avec les places et de dire qu’ils ne sont pas grand-chose dans le paysage. Crise politique ? Allons-y ! Non, la force de cette crise bordelaise et que, comme lorsque les Power Rangers se combinent pour devenir Mégazord, les crises ici sont toutes en parallèle pour devenir la crise ultime. La crise institutionnelle.
Pourtant, sur le plan sportif, les premières recrues pouvaient donner à rêver un peu, ou tout du moins ne pas trop souffrir. Mexer, Koscielny, Hwang… sur le papier ça le faisait. Mais sur le bulletin de salaire, ça l’a surtout fait pour les joueurs. Embarqué par Paulo Sousa, le club va vivre une des pires choses qui puisse arriver entre septembre et novembre : l’espoir. Bien que les rapports entre les supporters et la direction se détériorent chaque jour qui passe, le technicien portugais semble sauver les meubles en tirant le meilleur d’un effectif qui ne fait pas rêver grand monde.
Et le Mardi 3 décembre 2019, c’est dans une ambiance surréaliste que les futurs Bordeaux Girondins battent Nîmes 6-0 et passent à la 3e place du championnat. En effet, les ultras bordelais, en colère suite au refus essuyé pour déployer leur banderole anti-King Street — l’actionnaire principal du club — ils ont envahi la pelouse et interrompu le match. Victoire éclatante sous fond de crise lancinante, ce match sera finalement le début de la fin. Et ça n’est pas l’arrivée de Remi Oudin à 10 M€ (les Rémois se marrent encore de l’affaire) qui changera quoi que ce soit.
Suite à ce match, 4 défaites d’affilée et un amerrissage dans le ventre mou de la Ligue 1. 12e à la fin prématurée de la saison. Les optimistes diront que c’est toujours une place de gagnée par rapport à la précédente. Mais le club aquitain sera aussi l’un des rares à faire le spectacle pendant la trêve sanitaire. Les Ultramarines, bien déterminés à mettre du Lillet dans les roues de la direction vont lâcher des leaks des conversations de la direction. Au menu, des bons mots sur les supporters, les journalistes et les anciens joueurs. En point d’orgue, un chômage partiel non respecté et un contrôle URSSAF. Résultat : Une manifestation à l’hôtel de ville, soutenue par de nombreux anciens joueurs du club : Planus, Laslandes, Obraniak…
Pour répondre à cela, les Bordeaux Girondins vont donc… changer de logo. Adieu le FC Girondins de Bordeaux, bienvenue les Bordeaux Girondins. Coût de l’opération, 2 M€. Soit un peu plus que le prix de vente de Yassine Benrahou. Et pour bien préparer la suite, quoi de mieux qu’un changement d’entraineur à 15 jours de la reprise ? Rien, on est bien d’accord. Bienvenue Jean-Louis Gasset, et surtout bon courage.
Le joueur à suivre chez les Bordeaux Girondins
Pour cette première saison de l’histoire des Bordeaux Girondins, la jeunesse est à l’ordre du jour. Alors quel autre joueur que Jimmy Briand pour rentrer dans ce chapitre ? Laurent Koscielny, peut-être. Le fringant attaquant de 35 ans a conservé tout le long de la saison dernière sa place de titulaire, malgré la présence de Josh Maja. On ne va pas se faire prendre sa place par un mec qui a joué dans cette équipe de la lose de Sunderland hein.
Et c’est surtout face à Lyon que la ballade de Jimmy a pris un tournant. Un but dans la légende du football. Inspiration, flair et frappe clinique. Quand il n’a pas le ballon, Jimmy ne tourne pas en rond.
Il va nous manquer
Beaucoup auraient pu faire cette liste. Eduardo Macia, Souleymane Cissé, Anthony Tiodet ou Paulo Sousa. Mais non, nous allons essayer de parler un peu de sportif. Alors le nom de Yassine Benrahou va de soi. Jeune bordelais, qui a fait ses classes dans les équipes de jeunes des Girondins, il se fait prêter l’hiver dernier à Nîmes. Occasion parfaite pour s’aguerrir ? Il crève l’écran en terre gardoise et s’impose dès son premier match.
Une occasion parfaite pour revenir en Gironde et s’imposer avec les Bordelais ? Bah non, les nîmois avaient une option d’achat de 1,5 M€ sur le joueur. Dans le football moderne, ça équivaut à un bol de cacahouètes et un coca zéro. Le flair.
Notre pronostic pour les Bordeaux Girondins
Bien malin celui qui sera capable de donner la place exacte des BG (superbe acronyme, au passage). En effet, la frontière est mince entre la 9e et la 14e place, lieu de villégiature pour les Marines et Blancs. Et, bien évidemment, un 0-0 pour le Bordeaux-Marseille qui validera la période d’invincibilité à 43 ans et in fine le succès de la saison. Ça mérite bien un petit clapping non ?