Récent vainqueur de la Ligue 2 en 2017 et de la Coupe de la Ligue en 2019, le RC Strasbourg n’a pourtant pas que des défauts. Retour sur les saucisses FFL de ce club hors-norme…
L’historique du RCSA
Tout commence en 2008. Une saison plus vertigineuse que les chutes du Niagara. Auteur d’un début de saison très prometteur en Ligue 1, le Racing remporte trois de ses cinq premiers matchs. Ce qui lui offre une surprenante 4e place au mois d’août. Il s’agit du sommet de la montagne russe. Le reste n’est qu’un long crash continu étalé sur neuf mois : 6e en novembre, 11e en mars, 19e en avril. Une dynamique régulière et cohérente. La faute à un léger relâchement lors du sprint final. Une série lunaire d’une victoire lors des quatorze derniers matchs, dont une série de onze défaites sur les onze dernières journées. Du 8 mars au 17 mai. Deux mois de défaites chaque week-end. Ou comment soigner sa sortie.
Mais le RC Strasbourg ne s’arrête pas en si bon chemin. Soucieux de continuer à surfer sur sa lose, les strasbourgeois réalisent un nouvel exploit l’année suivante. En tête du championnat de Ligue 2 durant la majeure partie de la saison, les alsaciens se retrouvent deuxièmes lors de la 37e journée. Après une dernière défaite sur la pelouse de Montpellier, c’est la quatrième place qui leur tend les bras. Montée en Ligue 1 ratée. A l’ultime journée. Pour un seul point.
Après deux saisons consécutives collector, le Racing pourrait se lasser de tomber sans fond. Négatif. La passe de trois est à portée de main pour valider un Grand Chelem historique. Ayant attendu la dixième journée pour enregistrer leur première victoire de la saison (1-0 contre Vannes excusez du peu), les strasbourgeois s’interdisent le droit de remporter la moindre des cinq dernières rencontres. Résultat ? Un hat-trick Ligue 1 – Ligue 2 – National en trois ans. Fulgurant.
La saison dernière
Conscient de leur parcours maladroitement réussi la saison d’avant, auréolé par une qualification en Ligue Europa, les alsaciens ont très vite rectifié le tir sur ce nouvel exercice. Un début de saison en fanfare ponctué par la bagatelle de zéro victoire sur les cinq premiers matchs. Un joli clin d’œil à leurs homologues dijonnais, qui ont enchaîné eux quatre défaites de rang et ont attendu la huitième journée afin de connaître le goût de la victoire. Frères d’armes.
Le 3 décembre, alors que le RC Strasbourg ne s’est imposé qu’à cinq reprises lors des quinze premières journées, le club du Bas-Rhin occupe de manière incroyable la treizième place. Rarement la Ligue 1 ne s’est montrée aussi alléchante. Alors que les résultats sont à la hauteur, Thierry Laurey s’attend à un déplacement difficile à Brest. Et on ne peut pas dire que son pressentiment se soit loupé. Une manita 5-0 infligée par onze pêcheurs du Finistère. La valise bretonne.
« C’est une claque comme je n’en avais jamais pris depuis que je suis à Strasbourg » T. Laurey (conférence de presse du 3 décembre 2019)
La saison étant interrompue pour cause de confinement, le Racing a tout de même eu l’inspiration géniale de s’incliner 3-0 pour son dernier match. Dixième avec 38 points, Strasbourg compte toutefois un match de retard par rapport à ses concurrents directs. En cas de victoire, les alsaciens n’auraient plus occupé le ventre mou du classement, mais une improbable septième place. Danke schön Roxana !
Le joueur à suivre
D’une nature relativement stable, Majeed Waris n’a connu que neuf clubs et six pays en dix ans de carrière. Un ratio proche d’un club par saison. Bien plus alléchant que celui de ses buts. Outre le fait d’avoir inscrit 21 réalisations en 5e division anglaise, et 30 dans le championnat suédois, Waris se montre depuis 2013 plutôt timide devant les buts. Un tel chemin de croix ne pouvait terminer sa route qu’à Strasbourg. Mais le globe-trotter Majeed nous surprendrait-il réellement en partant à l’abordage d’un dixième club en cours de saison ? La (véritable) Décima du monde du foot se trouve ici.
Il va nous manquer
Arrivé en 2014 en Alsace, Abdallah N’Dour quitte le club cet été après avoir joué plus de cent matchs sous le maillot du RC Strasbourg. L’occasion de revenir sur une action mythique de son passage au club.
29 janvier 2020. Opposés pour les 8e de finale de la Coupe de France, marseillais et strasbourgeois se disputent une qualification dans un stade à moitié vide. Alors qu’il ne reste que quelques minutes à jouer, l’OM mène 2-1 face à l’équipe E du Racing. Après plusieurs vagues alsaciennes dans la surface olympienne, le peuple du Bas-Rhin commence à y croire. Lol.
Alors qu’un contre marseillais fait exploser le bloc de Strasbourg, la percée va s’arrêter nette au milieu de terrain. La raison ? Dans un froid glacial de janvier, N’Dour cherche au même moment, et de manière désespérée, un moyen de se réchauffer. Il est tout trouvé. Rien de mieux que de décoller ses deux pieds dans la direction de la malléole de Marley Aké. Dans l’incapacité de comprendre le rouge direct de l’arbitre, N’Dour se justifie en précisant qu’il s’agissait pourtant de sa première faute du match seulement. Une réaction qui entre elle aussi dans la légende.
⚽ Ndour expulsé pour un excès d’engagement sur Aké, Strasbourg réduit à 10 alors que l’OM mène 2-1 #CoupeDeFrance #TeamOM #GénérationRacing
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— France tv sport (@francetvsport) January 29, 2020
A vitesse réelle, on ne s’en lasse toujours pas.
Notre pronostic rêvé
Imprenables à la Meinau, les strasbourgeois se verront dans l’obligation de concéder des valises à l’extérieur pour équilibrer leur bilan comptable. Comme celle infligée la saison passée par Brest – oui on en remet une couche et alors ? Après avoir glissé quelques menaces subtiles à l’encontre de Neymar (« Quand tu dépasses un peu les bornes, il faut assumer. Et le fait d’assumer c’est de se prendre des coups »), Thierry Laurey va-t-il continuer à mettre des contrats sur la tête des joueurs parisiens ? On se quitte sur ce doux moment de poésie.