Premier League 2008 | Derby County, le club qui gagnait tous les 36 du mois.


Saison 2007-2008. Si la planète foot voyait pour la toute première fois Cristiano Ronaldo remporter un Ballon d’Or, elle a surtout vu l’immense Derby County inscrire son nom dans l’histoire de la Premier League. Une série d’invincibilité à la victoire toujours inégalée. Et le record du parcours le plus catastrophique en PL à la clé. What else ?

Commune de plus de 200 000 habitants dans les Midlands de l’Est, Derby est une ville anodine du centre de l’Angleterre. Jusqu’à ce qu’on aborde un sujet épineux : Derby County Football Club. Créé en 1884, le club des Rams (« Béliers ») a connu son heure de gloire durant les années 70. Demi-finalistes de la Coupe des Clubs Champions en 1973, ils deviennent champions d’Angleterre en 1975. Depuis ? Walou. Excepté un sombre titre de deuxième division en 1987 dont on passera volontiers.

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Depuis presque 50 ans maintenant, non seulement Derby County ne participe plus à la course au titre, mais a en plus toutes les peines du monde pour se hisser en Premier League. Alors quand ils y parviennent, c’est tout naturellement qu’ils essaient de frapper un grand coup. Histoire de revivre la gloire de leurs aïeux. Et lors de la saison 2007-2008, les Rams vont écrire l’une des plus belles histoires de la perfide Albion.

Un début de championnat timide, avant le déclic…

Le 28 mai 2007, la ville de Derby s’est arrêtée de respirer. Finaliste des play-offs de Championship, les Rams prennent le meilleur sur West Bromwich (1-0) et obtiennent leur ticket pour la Premier League. Cinq longues années plus tard. Lors de la saison 2001-2002, Derby County avait pourtant fait le boulot pour assurer son maintien ; 7 défaites lors des 8 derniers matchs de championnat. Une marche arrière débutée en mars. Un mois très cher aux Rams comme nous le verrons prochainement…

La saison commence timidement avec un match nul face à Portsmouth lors de la rencontre d’ouverture. Mais quand on connaît la suite, ce score de parité va très vite devenir l’une des meilleures performances des Rams. Va s’ensuivre quatre revers consécutifs pour parfaitement se mettre dans le bain. Dont des savoureux 4-0 et 6-0 loin de leurs terres face à Tottenham et Liverpool. C’est d’ailleurs après sa déroute à Anfield que Derby County va connaître son seul et unique rebond de la saison.

En ce lundi 17 septembre 2007, les Rams accueillent Newcastle dans leur antre du Pride Park Stadium. Chauffés à blanc, les supporters vont assister au succès de leur équipe, qui fera date. Car dès lors, plus jamais Derby County ne va reconnaître le goût de la victoire durant la saison. Dès la semaine suivante, portés par leur premier succès et gonflés à bloc, les Rams se rétament sur le terrain d’Arsenal (5-0). Derby County voyage bien. Mais sait également recevoir avec hospitalité, où en ce soir de novembre, dans le froid polaire des Midlands de l’Est, les Rams se prennent une manita de West Ham (5-0). Toute en amitié. S’il y avait un doute, il est désormais chassé : Derby County s’apprête à réécrire l’histoire de la Premier League.

Le finish en apothéose de Derby County

Par soucis de longueur d’article, on vous épargne toutes les autres gifles reçues, de manière plus qu’évidente, par les Manchester, Chelsea et compagnie : 4-1, 3-0, 6-1… Car le plus important se trouve définitivement ailleurs. Alors qu’on joue seulement la 32e journée, les Rams parviennent à réaliser un coup de maître : obtenir la relégation le 29 mars. Précoce. On vous avait dit que Derby County entretenait une relation spéciale avec la Premier League au mois de mars. Certes il restait six matchs et 18 points à jouer, mais le retard des Rams s’élevait déjà à 19 points. Seulement la partie visible de l’iceberg toutefois.

Car une fois l’objectif en poche, celui de jouer la saison suivante tous les week-ends sur des champs de patate en pratiquant le kick and rush par des grands coups de savate, les joueurs de Derby County ont dû se trouver un nouveau but en cette fin de saison. Et à défaut d’en marquer, ils ont décidé de s’en prendre. Mais alors beaucoup.

Pour remercier les fans qui sont venus les supporter tout au long de la saison malgré les roustes quinzomadaires, les Rams ont eu une idée de génie. Se faire humilier devant leur public lors des trois derniers matchs à domicile : 0-6 contre Aston Villa, 2-6 face à Arsenal et même 0-4 contre Reading qui était pourtant relégué. Le jour-même où le Pride Park Stadium réalisait sa meilleure affluence de la saison qui plus est. Face à ce feu d’artifices de fin d’année, Derby County termine 20e, à seulement 25 unités du premier non-relégable. Et officialise le plus mauvais bilan de l’histoire de la Premier League avec une seule victoire en championnat, et le plus faible nombre de points sur une saison (11). Machine.

Relations diplomatiques rompues entre la FFL et Sheffield United

Mais la légende ne s’arrête pas en si bon chemin. La saison suivante, alors que les Rams débarquent en Championship avec le statut d’ex-club de Premier League, ils réussissent l’exploit de poursuivre leur folle série de matchs sans victoire : 3 défaites lors des 4 premières rencontres. Jusqu’à porter la marque à 36 matchs de championnat consécutifs sans le moindre succès. De quoi nous rendre envieux auprès de la FAL. Mais toutes les bonnes choses ont une fin.

Le 13 septembre 2008, lors de la réception de Sheffield United, Derby County va à nouveau goûter à la victoire (2-1). À quatre jours prêts de vivre une année entière sans le moindre triomphe en championnat.

Même dans le timing, la lose tient compagnie aux Rams.

Tom