Pourquoi les Français sont partis en avance du Rolex Paris Masters ?


Gael Monfils

Il n’aura fallu que deux petits tours aux Français pour s’évaporer du Rolex Paris Masters cette année. Une performance qui égale celle du dernier Roland-Garros. La FFL vous explique les raisons de ce coup de génie.

Le lourd passif entre Bercy et les Bleus

Comme Roland-Garros, le Masters 1000 de Paris-Bercy (Ou Rolex Paris Masters pour les intimes) nous offre des émotions garanties chaque année. Outre le passage au travers de 2008, et le sacre de Tsonga contre Nalbandian, le tournoi parisien est un partenaire solide dans la lose tricolore. Dès l’année suivante, les Bleus se hissent en finale des éditions suivantes, pour perdre à chaque fois (Monfils en 2009 et 2010, Tsonga en 2011). En 2012, Simon et Llodra perdent tous les deux en demies.

Mieux encore, depuis 10 ans désormais, plus aucun Français n’est parvenu à franchir l’obstacle des quarts de finale. Des chutes en veux tu en voilà : Gasquet (2013 et 2015), Tsonga (2016 et 2019), Monfils (2019), Ugo Humbert (2020) et Hugo Gaston (2021). Sept quarts de finale perdus… sur huit. En effet, il y a un traître au tableau ; Julien Benneteau. En 2017, le natif de Bourg-en-Bresse se hisse en demies, pour mieux perdre bien évidemment.

Quid de cette édition 2023 ?

Dès lors, l’édition 2023 du Rolex Paris Masters s’annonçait trépidante ; allait-on voir un Français franchir (enfin) les quarts à Bercy ? Avec Adrian Mannarino comme Français le mieux classé du haut de ses 35 ans, et sa 25e place mondiale, on avait déjà quelques éléments de réponse. Alors quand Richard Gasquet est parvenu à remporter le premier set 6-0 tout en se faisant éliminer dans le même match, on a compris que cette cuvée 2023 était exceptionnelle.

Les Bleus ont non seulement déserté les quarts, mais aussi les huitièmes de finale. Parmi les huit Français engagés dans le tableau principal, sept ont péri dès le premier tour. Seul Ugo Humbert a fait de la résistance, ce qui n’a pas plu à tout le monde.

Mais plus de peur que de mal, Ugo a fini par sombrer au deuxième tour. Le tennis tricolore a de beaux jours devant lui.

Pourquoi les Français ne restent pas à Bercy ?

A la FFL, on a décidé de saisir le problème à bras-le-corps. Dès lors, nous nous sommes posés toute une série de questions pouvant expliquer le pourquoi du comment. Pourquoi les Français butent au Rolex Paris Masters, et comment font-ils pour y parvenir chaque année depuis 15 ans ?

Eh bien figurez-vous que la réponse tient en un slogan particulièrement connu : métro – boulot – dodo.

Un service de métro fiable comme celui de Benoît Paire sur seconde

Il n’y a pas à dire, le métro parisien est tout sauf une légende urbaine. C’est la réalité de bon nombre de Français au quotidien. Et les tennismen tricolores ont beau être des légendes en maniant l’art du panache à la perfection, ils n’en restent pas moins des citoyens comme tous les autres. Alors il ne faut pas s’étonner si 7 sur les 8 ont décidé de ragequit le tournoi dès le premier tour. Parce qu’enlever la 14, qui passe à Bercy et qui est considérée comme le Ritz roulant de la RATP, c’est un coup dur pour les usagers parisiens.

D’autant plus qu’attendre un métro qui passe peut parfois durer plus de temps que la préparation de Nadal sur un service. C’est dire.

Le boulot effectué au Roland-Garros à honorer

Comme lors de la quinzaine à la Porte d’Auteuil, les Bleus aiment tout particulièrement les fulgurances. Aussi bien sur le court que dans leur durée de vie dans le tableau principal. En juin dernier, il n’y avait plus de Français dès le jeudi soir de la première semaine. Il serait temps de mesurer l’ampleur de l’exploit un de ces jours.

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Face à une telle œuvre, il est tout à fait normal de voir les Mousquetaires préserver ce chef-d’œuvre. Et ce n’est pas un quelconque Masters 1000 organisé 5 mois plus tard qui va leur faire écrouler leur château de cartes. En effet à Bercy, les Bleus ont une nouvelle fois été fidèles aux 2-3 jours de présence obligatoires, suivant la logique implacable du fini-parti. C’était donc à prévoir que les Français n’allaient pas faire long feu.

Le dodo mis en péril avec les night sessions trop tardives

Après une logistique en pointillés, et un héritage à conserver, une autre raison vient poindre le bout de son nez ; les nuits courtes. Avec des night sessions qui débutent à l’heure de l’After Foot, il n’est pas étonnant que les amoureux du sommeil ne veuillent plus mettre un pied dans ce tournoi. Mais au moins, à la fin du dernier match, le premier métro est déjà passé.