Les Topps de la Lose | Partie 2 : Ode à Guillaume Hoarau, dernier numéro 9 pré-QSI


Guillaume hoarau FFL
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Après un premier test réussi grâce à l’histoire de la boulette administrative dont avait été victime Choupo-Moting en 2021, nous voilà repartis à la conquête du défi de Topps, avec un deuxième récit. 

Pour rappel, pendant les prochains jours, la FFL doit vous raconter des histoires de lose liées à des joueurs tirés au hasard dans un paquet de Topps C1 2021-2022. Après une première histoire sur Eric-Maxim Choupo-Moting, nous nous attaquons aujourd’hui au seul stade tiré dans notre paquet, celui des Young Boys Berne (Suisse) :

Cartes Topps

Est-ce qu’on se garde l’illustre Odysséas Vlachodímos pour la fin ? Bien entendu (en vrai on ne sait pas qui c’est, mais on trouvera une histoire, promis).

Bref. Pour commencer nos recherches depuis ce stade, nous avons donc remonté l’histoire du club de la capitale suisse. Un de ses joueurs emblématiques des dernières années nous est alors apparu comme une évidence pour le choix du sujet d’aujourd’hui. Le seul et unique Guillaume Hoarau.

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Guillaume Hoarau, relique du PSG d’un autre temps

Le parcours de Guillaume Hoarau débute en Normandie, au Havre. Quatre saisons passées en Seine-Maritime conclues par un titre de champion de Ligue 2 en 2008, avec en prime le record de buts du championnat avec 28 réalisations. La suite de sa carrière devait être prometteuse, elle sera immense.

Des débuts en fanfare

Fort de ce succès en L2, Guillaume signe au PSG et rejoint une armada qui terrifie l’Europe (presque), composée de Sammy Traoré et Fabrice Pancrate. Là-bas, malgré la lourde responsabilité de reprendre le numéro 9 d’un certain Pauleta, le Français va vite se faire une place de choix. Hoarau inscrit son premier but parisien en août 2008 contre Bordeaux, futur champion (qui n’avait d’ailleurs encaissé que 34 buts sur toute la saison, soit 50 de moins que cette saison, ndlr).

Deux mois plus tard, Hoarau est sacré meilleur joueur de Ligue 1 du mois d’octobre 2008. La connexion avec le club est faite et déjà solide. À cette époque, les Titis parisiens et les fans du club s’identifient à leur équipe et la soutiennent malgré une saison terminée à la 6ème place, ce qui tranche merveilleusement bien avec le titre de champion de cette année.

Malgré une première saison ponctuée de 20 buts, en 2009-10, le natif de Saint-Louis vit une deuxième saison compliquée à Paris. Il sauve néanmoins les meubles en plantant le but décisif de la finale de la Coupe de France 2010 contre Monaco. Le cœur des Parisiens est définitivement acquis à sa cause.

L’appel de la Chine

Bien installé au club avec plus de 40 réussites à son actif (il intègre alors le top 10 des buteurs du club), Hoarau devient l’un des premiers Parisiens à souffrir du projet QSI – et Dieu sait qu’il y en aura. Le numéro 9 Parisien va vite découvrir une concurrence déloyale. Rapidement relégué au rang de second couteau derrière Ibrahimovic, et alors que Cavani se rapproche du club, Guillaume décide de se tailler en Chine en 2013, craignant de devenir la doublure d’une doublure.

En Asie, Hoarau s’offre des vacances rémunérées de haut standing : 2 buts en 20 rencontres, soit un ratio de 0,1 but par match. Guillaume ne parle pas chinois, mais son football si. Les Asiatiques commencent à regretter cet achat compulsif Made in France. Comme quoi, ça peut aussi marcher dans ce sens. Mais Guillaume est un battant, et son année sabbatique passée en Chine le convainc de tenter une dernière aventure en France. Quel meilleur club que les Girondins de Bordeaux pour mettre à nouveau les mains dans le cambouis ?

Mais ne vous y méprenez pas, la situation des Marine et Blanc n’a rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Les Girondins encaissent tout juste 40 pions par saison, très clairement pas la meilleure époque pour les rejoindre et s’amuser. Ce passage réussi avec 3 buts claqués sur toute l’année ramène Guillaume à la raison ; seul le voisin helvète pourra lui permettre de se relancer. Il ne le sait pas encore, mais à 30 ans, les premières lettres de sa légende s’apprêtent à s’écrire.

Le héros suisse

Je préfère être le premier à la campagne que le deuxième à Rome

Cet adage qu’on attribue à Jules César pourrait résumer la suite de la carrière de Hoarau chez les Young Boys Berne, connus et reconnus pour avoir été plus souvent vice-champions que champions de Suisse dans leur histoire. Le longiligne attaquant français décide donc de fouler la pelouse du non moins mythique Stade du Wankdorf, qui résume à ce moment-là plutôt bien les deux dernières années de la carrière de l’ex-Parisien :

(c’est pas nous c’est Google, désolé)

Les Young Boys Berne deviennent donc la nouvelle famille de Hoarau. Le Réunionnais est très vite considéré comme un demi-dieu, et pour cause : il claque régulièrement plus de 20 buts par saison et termine même meilleur buteur du championnat suisse. Qui aurait cru qu’un sportif professionnel français puisse gagner le cœur des Suisses-Allemands, autrement que par son établissement fiscal dans le pays (OK, elle était facile) ? Quoi qu’il en soit, appelez-le désormais Guillaume le Conquérant. L’apogée de la légende hoarauesque intervient en 2018, quand l’ex-international permet aux Young Boys de remporter le titre de champion, 32 ans après. Même Liverpool a attendu moins de temps. 

Biographie en allemand, plateaux télé, première page dans les journaux, Hoarau est une star en Suisse, pays où seuls skieurs et tennismen parviennent d’habitude à tenir ce rang.

En Coupe d’Europe, la donne est légèrement plus compliquée pour le club de Berne et les débats avec les voisins européens sont brefs. Le plus beau fait d’armes du passage d’Hoarau intervient face à la Juventus de Cristiano Ronaldo. Un doublé pour une victoire 2-1 et une dernière place du groupe, mais une victoire 2-1 tout de même. 

 

Après six années passées à Berne, Guillaume pose ses valises dans le premier club traversé par le Rhône (par ordre d’écoulement de l’eau – et non par palmarès national, même si là aussi Genève arriverait devant l’OL), à Sion dans le Valais suisse. Entre le cirage de banc et celui des sièges en tribunes, Hoarau tombe peu à peu dans l’anonymat de fin de carrière en Suisse romande.

Mais ce temps libre qui augmente pour l’attaquant n’est pas forcément signe de mauvaise nouvelle. Il en profite pour prendre le temps d’étoffer son second talent : la musique. On terminera là-dessus.