Mondiaux Water-Polo | L’exploit catastrophique des Français


Water-polo

Surnommés les “Chasseurs”, les poloïstes français ont malheureusement confirmé leur sobriquet. En réalisant l’un des plus grands exploits de l’histoire du water-polo tricolore. Littéralement. 

Pour comprendre ce qui s’est passé dans le bassin de Doha, il faut prendre une seconde et rappeler le contexte du water-polo français. Il faut remonter aux années 20 pour voir des poloïstes français victorieux. Depuis, c’est le désert. Bon, dans un bassin d’eau de 30 mètres de long, et de 2 mètres de profondeur, certes. Tout est relatif, on a vu pire comme sécheresse.

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Un début de Mondial décevant

Organisés à 5 mois des Jeux olympiques, ces Mondiaux de Doha font office d’ultime répétition. Les poloïstes français, qui n’ont jamais terminé mieux que 6es lors des Championnats du monde (2023), espèrent une nouvelle fois sauver les apparences. Et éviter une claque rugissante à cinq mois de LEURS Jeux olympiques. Tout démarre mal avec une victoire contre le Brésil (16-11), mais il ne s’agissait point d’un accident, car les Bleus récidivent contre la Chine (16-9). Nous les reconnaissons de loin, ces parcours inattendus mais historiques.

Il faut que la France affronte la Grèce pour redescendre de son petit nuage (défaite 13-12). Un revers synonyme de huitième de finale entre deuxièmes et troisièmes de chaque poule. L’espoir que l’aventure s’arrête prématurément est toujours envisageable. Enfin, cet espoir boit une giga tasse quand les poloïstes tricolores s’imposent 11-8 contre l’Australie. Les voici en quarts de finale, pour notre plus grand désarroi. Mais le hasard du tirage nous sourit à pleines dents ; la France hérite de la Hongrie en quarts, les champions du monde en titre tout simplement. Si nous pensions naïvement que cette affiche nous permettrait de tourner plus rapidement la page du water-polo français, elle va au contraire accentuer leur trahison nationale.

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Les Bleus prennent une leçon par la Hongrie…

Le match débute, et bizarrement, la défense tricolore ne prend pas l’eau. Un très mauvais signal. Le score est de 4-3, quand les Hongrois ont la possibilité de faire le break à 1 mètre des cages. Mais le gardien des Bleus Hugo Fontani décide de dire non. Décidément, les Hugo ne nous sourient pas dans les cages des équipes de France.

Mais il en faut plus pour arrêter les Hongrois, qui mènent 7-3 à la mi-temps. Les Bleus comptent un retard de 4 buts, et comme (très) souvent dans ces cas-là, le sport français nous a appris qu’il n’y aurait aucun come-back. Mais les poloïstes tricolores prennent la pire décision de leur vie ; celle de renier leurs origines, et d’effectuer une remontada dès leur retour dans le bassin. Le score est de 10-10 avant la dernière possession française. Autant vous dire que nous sommes plongés dans une apnée folle, digne d’Enzo Molinari dans Le Grand Bleu. Et comme Jean Reno, nous faisons l’apnée de trop.

… avant d’entrer dans l’histoire du water-polo

“Thomas Vernoux, c’est un peu notre Mbappé, notre Wembanyama du water-polo français !” Ugo Crousillat, capitaine des Bleus

Il ne reste qu’une poignée de secondes à jouer. Le ballon est dans la main de Thomas Vernoux, la superstar du water-polo tricolore. Du haut de ses 21 ans, le natif de Marseille, à qui il ne faut pas parler d’âge, prend ses responsabilités, et envoie le ballon en pleine lunette à 2,2 secondes de la fin. L’équivalent d’un tir au buzzer de Steph Curry. 11-10. Vous ne rêvez pas ; l’équipe de France vient littéralement d’éliminer la meilleure nation mondiale du water-polo.

Florian Bruzzo, le sélectionneur français, a tout d’un Aimé Jacquet ; il vient d’accomplir avec ses joueurs l’un des plus grands exploits de l’histoire du water-polo français. Et pour cause, pour la première fois de l’histoire, les Bleus se qualifient pour les demi-finales des Championnats du monde. “Les Chasseurs” portent bien leur nom malheureusement. Prochaine étape, la Croatie en demi-finale, où le water-polo est une religion. On essaye de se rassurer comme on peut.

A une seule reprise dans leur histoire, les poloïstes français ont été champions olympiques, et c’était lors des JO 1924 de… Paris. Le centième anniversaire arrive au pire des moments.

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