Sacré champion de France en 2012, le Montpellier Hérault Sport Club a ouvertement déclaré la guerre à notre Fédé cette année-là. Mais qui dit champion national, dit qualification en Ligue des Champions la saison suivante. René Girard a bien compris que cette occasion ne se représenterait pas, alors autant se faire plaisir.
Réputés pour leur attachement à la fête, les Héraultais n’ont pas manqué de célébrer, à leur manière, leur première apparition dans la plus prestigieuse des Coupes d’Europe. Finissant même en roue libre comme Girard en Allemagne. Connu, il est vrai, pour son amour de la déconne. Retour sur cette soirée qui a vu René faire parler de lui dans les quatre coins de l’Europe.
Le MHSC souhaite se racheter auprès de la FFL, mais le mal est fait
Fraîchement champion de France (la douleur est toujours vive à l’écriture de ces mots, même neuf ans après), le MHSC dispute la finale du Trophée des Champions face à l’Olympique Lyonnais. Dans une démarche de rachat auprès de notre fédé, les Montpelliérains décident de s’incliner lors de la séance des tirs aux buts. Une saison qui démarre sur les chapeaux de roue. Et on ne croit pas si bien dire.
Le début de saison en championnat est tout aussi réussi. 2 victoires lors des 10 premiers matchs et une 16e place bien méritée. Le MHSC est fin prêt pour le grand objectif de la saison : la Ligue des Champions. Visionnaire, le regretté Louis Nicollin semblait déjà flairer le traquenard.
« Ce que j’aimerais, pour ne pas avoir l’air trop c…, c’est qu’on gagne un voire deux matchs à La Mosson en Ligue des Champions, qu’on finisse 3e et qu’on se qualifie pour la Ligue Europa. » L.Nicollin
Bien évidemment, rien de tout ça ne se produit. La campagne débute à domicile face à Arsenal. Après l’ouverture du score sur une panenka de Belhanda, les Héraultais encaissent dix minutes plus tard deux buts en 120 secondes. L’inexpérience a parlé. C’est pas faute pourtant d’aligner des vieux briscards comme Romain Pitau et Vitorino Hilton, déjà trentenaires à l’époque.
Montpellier se fait un « point d’honneur » à ramener le nul d’Allemagne
Seconde journée. Montpellier se rend en Allemagne pour affronter Schalke 04. Et espérer une première victoire en Ligue des Champions. Heureusement, le scénario d’Arsenal se reproduit à l’identique : ouverture du score du MHSC, égalisation de Draxler (à l’époque où il jouait et ne faisait pas banquette). Avant que Klaas-Jan Huntelaar ne double la mise sur pénalty. Si impossible n’est pas français, apprendre de ses erreurs n’est pas montpelliérain non plus.
Sur le second but, Draxler enrhume avec politesse Hilton et Yanga-Mbiwa d’un seul râteau. Avant d’être accroché par-derrière par Gary Bocaly dans la surface de réparation. Penalty. Carton rouge. La double sanction qui fait plaisir. Et qui nous permet de vivre une fin de match sans stress. Mais c’était sans compter sur ce diable de Souleymane…
Arrive alors la 90e minute. Tandis que les supporters allemands cuvent tranquillement leurs jerricans de bière, ils sont réveillés en sursaut par le bruit du petit filet trouvé par Camara. Intolérant aux titularisations, le super sub de la Paillade a une nouvelle fois dégainé, du haut de son ratio de 0,17 but par match depuis son arrivée à Montpellier. Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin, c’est Souleymane qui marque.
Rien de mieux qu’un doigt d’honneur pour fêter le but
Frustré quelques minutes plus tôt par le banc de Schalke 04, qui a refusé de mettre le ballon en touche alors qu’un joueur du MHSC était à terre, René Girard a laissé exploser sa joie au moment de l’égalisation. Peut-être un peu trop, diront certains. Dans un état second, il adresse littéralement un doigt d’honneur à tout le banc adverse. El grande René.
“Schalke nous a manqué de respect. Mais il y aura un match retour. Nous aussi on sait recevoir” René Girard, un tantinet menaçant en conférence de presse
Lorsqu’un journaliste lui demande s’il a vraiment fait un doigt d’honneur, Girard le fixe durant dix secondes. Les yeux dans les yeux. La moue à la Mourinho. Sans répondre. Comme si un jeu de poker menteur s’était installé dans la salle de presse. Avant que le special one montpelliérain ne laisse échapper un rire nerveux. En lâchant : “Ils sont forts quand même hein !”. Non René, c’est toi le best.
Pour l’anecdote, Girard écope d’un match de suspension. Il se défendra en assurant que le doigt « est parti instinctivement ». En vain. Le MHSC termine la phase de poules en caracolant à la dernière place du groupe. Avec zéro victoire. Ou comment avoir l’air c** selon les mots du président Nicollin…