C’est l’âme en peine que nous avons appris la triste nouvelle pour le peuple sochalien. Une relégation n’est jamais un moment facile à vivre, d’autant plus quand cette celle-ci n’est pas sportive. Alors pour remonter le moral des inconditionnels du Stade Auguste-Bonal, voici les grandes loses et les grandes trahisons du Football Club Sochaux-Montbéliard.
Sochaux. Si ce nom ne suscite en vous aucune passion, alors il est temps de changer de sport. Parmi les premiers clubs professionnels en France (1932), le FC Sochaux-Montbéliard a fait rêver de nombreuses générations de supporters. Et causé des cauchemars infernaux aux premiers adorateurs de la lose tricolore. Car oui, il fut un temps où le Stade Auguste-Bonal était le cimetière de notre fédération. Forts de ses 66 saisons passées en première division, et de ses 3 820 habitants, les Sochaliens nous ont fait (très) mal.
Mais rassurez-vous, derrière chaque grand club se cache des loses en pagaille.
1935 : La première trahison sochalienne
Il y a des avantages à être l’un des précurseurs du football professionnel en France. Dès 1935, le FC Sochaux remporte son premier titre de champion de France. Heureusement il n’y en aura que deux (le second en 1938). Mais cette année 1935 marque indéniablement la première grande Trahison du peuple sochalien.
1959 : Une Coupe de France perdue en deux temps
A la veille des sixties, le règlement ne prévoyait pas de séances de tirs au but en cas d’égalité à la fin des prolongations. Un détail pour certains, mais pas pour le FC Sochaux. Dès les 16es de finale, les Jaune et Bleu doivent affronter Bordeaux… à 3 reprises après deux scores nuls au terme des 120 premières minutes.
Bis repetita en finale, où les Havrais égalisent à la 113e minute et arrachent une revanche. Cette fois Sochaux ne laisse aucune chance au suspense et perd 3-0 le replay. C’est la première finale de Coupe de France perdue par les Francs-Comtois. Et pas la dernière.
1981 : l’épopée dont nous nous serions bien passés
La Coupe UEFA 1981 symbolise l’apogée européenne de l’immense FC Sochaux. Qualifiés en demi-finale de la compétition, les Montbéliardais doivent faire face à l’AZ Alkmaar. La force des Néerlandais ? Jouer à douze. En effet, ils peuvent compter sur Kristen Nygaard et son teston.
« Cette saison-là, Kees Kist marque 34 buts, met des frappes à 114km/h ! Et sur ces 34 buts, 26 des passes décisives viennent du pied gauche de Kristen ! » Kristen Nygaard
1-1 à l’aller, défaite 3-2 au retour. L’aventure s’arrête au meilleur des moments pour le FC Sochaux. Et comme toute épopée qui se termine, il fallait bien qu’un petit parfum de seum plane dans l’air.
« Je dirais qu’il y a eu quelques erreurs d’arbitrage en leur faveur. Sur le deuxième but de l’AZ, il y a une remise de la main et en fin de match, l’arbitre oublie de siffler un penalty après une faute sur Thierry Meyer » P. Revelli
« Je pense qu’on méritait d’aller en finale » A. Djaadaoui
2003 : Sochaux a fait une “Nantes” 20 ans avant
Pour la première fois de son histoire, Sochaux se hisse en finale de la Coupe de la Ligue. Si les Francs-Comtois résistent durant 56 minutes face à Monaco, ils encaissent finalement 4 buts en moins d’un quart d’heure. Digne de la défense nantaise en finale contre Toulouse. C’est finalement une défaite 4-1 en finale qui attend les hommes de Guy Lacombe.
2004 : Exploit et clim à la suite
La love story entre les Sochaliens et la Coupe UEFA ne date pas que de 1981. En 2004, la bande à Benoît Pedretti, Wilson Oruma et Pierre-Alain Frau récidive. Dès les 32es de finale, le club du Doubs affronte le Borussia Dortmund. Et dans ce derby des Jaunes, c’est la version franc-comtoise qui va marquer l’histoire. Un score nul 2-2 en Allemagne avant une giga gifle 4-0 infligée aux coéquipiers de Tomáš Rosický et Jan Koller au Stade Auguste-Bonal.
Sans doute la soirée européenne la plus honteuse de l’histoire sochalienne.
Fort heureusement, les Jaune et Bleu tombent dès le tour suivant face à l’Inter Milan grâce à la règle du but à l’extérieur. On ne s’en lasse toujours pas.
2004 : Landreau, le 12e homme de Sochaux
La finale de la Coupe de la Ligue 2004 restera à jamais comme l’une des plus belles de cette compétition. Si le suspense est à son comble entre ces deux équipes joueuses et décomplexées, c’est la séance des tirs au but qui va les départager. Et de quelle manière. Alors que les Canaris ont le pénalty de la gagne, un homme étrange vient se présenter pour le frapper. Il est vêtu de noir, il porte des gants. Vous l’avez reconnu : Mika Landreau.
S’il est réputé pour stopper tous les pénaltys, en marquer un est une autre paire de manches. Surtout quand l’idée d’une panenka lui traverse l’esprit, et que celle-ci termine dans les gants de Teddy Richert. Une méga clim s’abat sur le Pays de la Loire.
𝟮𝟬𝟬𝟰
Certainement l’un des moments les plus iconiques de l’Histoire de la Coupe de la Ligue.Teddy Richert stoppe la panenka de Landreau et offre au FCSM sa première Coupe de la Ligue. pic.twitter.com/JfIuXuc2kd
— La Sochalie (@LaSochalie) November 27, 2022
Au bac philo, le sujet de dissertation était « qu’est-ce que l’audace ? »
Mon cousin a écrit : “La panenka de Landreau face à Sochaux”
Il a eu 20.
— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) June 19, 2018
Sochaux remporte la séance juste derrière et glane sa première Coupe de la Ligue. Un succès presque pardonné au vu des circonstances.
2007 : Le dernier coup de poignard sochalien
Opposé à l’OM en finale de la Coupe de France, peu de gens mettent une pièce sur les chances de victoire sochalienne. Pourtant, les 120 premières minutes se concluent sur le score de 2-2, avec 4 buts inscrits de la tête. Autant vous dire que les pieds étaient secondaires ce soir-là.
Après l’échec de Maoulida (qui s’est élancé de 15 bons mètres), Jérémie Bréchet a le pénalty de la gagne au bout du pied. C’est finalement le pied de Cédric Carrasso qu’il trouve. C’est alors au tour de Ronald Zubar de se saisir du ballon. Les supporters marseillais tremblent autant que leurs homologues parisiens avant les matchs retours de Ligue des Champions. Et ils ont vu juste. Ronald rate son péno et s’écroule à genoux dans la surface, quand Jérôme Leroy sprinte sur la pelouse l’index levé au ciel à la Mourinho.
Nous sommes le 12 mai 2007, et il s’agit du dernier trophée majeur du FC Sochaux.
2012 : La der en Coupe d’Europe
Les Sochaliens ne le savent pas encore, mais la campagne 2011-2012 en Coupe d’Europe est leur dernière en date. Dès le match de barrage en Ligue Europa, Sochaux sort par la grande porte. 0-0 face au Metalist Kharkiv en Ukraine, puis un revers 4-0 à Bonal. Marvin Martin et consorts rendent les armes pour notre plus grande joie.
Bye bye l’Europe.
2014 : La der en Liguain
Le 17 mai 2014 ne représente peut-être rien pour vous, mais pour le peuple du Doubs, cette date signifie tout simplement le début de la fin. En effet, la 38e journée de championnat oppose Sochaux à Evian. En cas de victoire, les Jaune et Bleu restent en première division. Une branlée 3-0 plus tard, les Francs-Comtois disent au revoir à la Ligue 1.
Toujours soigner sa sortie.
Et ne comptez pas sur Pascal Dupraz pour éloigner l’huile et le feu.
⚽️ Quand Pascal Dupraz, alors entraîneur d’Evian-Thonon-Gaillard, battait Sochaux à Bonal
🗣️ “C’est un vrai bon moment de voir des gens se taire, alors qu’ils étaient extrêmement vindicatifs”, se souvient l’entraîneur du DFCO
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— France Bleu Bourgogne (@bleubourgogne) April 29, 2023