Le week-end sublimissime des Bordelais


Maxime Lucu

Parfois, il vaudrait mieux ne jamais avoir de connexion internet, mais plutôt être coupé du monde et s’autoconfiner comme à la bonne vieille époque. C’est certainement le sentiment qu’ont dû ressentir les Bordelais ce week-end. Dans quatre compétitions différentes, hommes et femmes confondues ont rendu un vibrant hommage à la ville de Bordeaux, plus que jamais une ville de sport.

Ce qui va suivre est une partition en quatre temps. Une symphonie qui rivalise avec les plus grandes œuvres de Mozart, Beethoven et consorts. Bon spectacle.

L’UBB, le point de la lose

Yannick Bru l’avait annoncé. Mais tel un devin, personne ne l’avait pris au sérieux. Le coach de l’Union Bordeaux-Bègles avait beau prédire l’avenir, il a dû faire face à un problème aussi irrésoluble qu’une division par zéro ; celui d’avoir raison trop tôt. Pour remettre dans le contexte, l’ancien international français a eu cette remarque prophétique en conférence de presse, avant le quart de finale en Champions Cup entre l’UBB et les Harlequins. La suite des événements lui a bien évidemment donné raison.

Au bout de 9 minutes seulement, l’UBB est mené 14-0 à domicile contre les Harlequins, ponctué par un essai de pénalité. Les Bordelais voient même l’écart se creuser à la pause, et regagnent les vestiaires fiers de leur entreprise, conclue sur le score de 28-12. Pour les Anglais of course. Mais devant leur propre public, il était à prévoir que les hommes de Yannick Bru trahissent nos valeurs. En l’espace de 20 minutes seulement, ils inscrivent trois essais et infligent un douloureux 24-7. Le score à dix minutes du terme ? 36-35 pour Bordeaux. Autant vous dire que notre front commence à devenir luisant.

Mais le money time n’est pas un terme anglais pour rien. Les Londoniens marquent leur 6e essai de la soirée, rapidement imités par l’UBB à la 76e minute. Les Harlequins mènent 42-41, mais Maxime Lucu doit encore taper la transformation. Et tel Thomas Ramos six mois plus tôt, c’est à nouveau une transformation en quarts de finale qui sort la FFL du pétrin. Lucu rate sa tentative dans les règles de l’art, score final 42-21 Harlequins. La Champions Cup s’arrête donc en quarts de finale pour l’UBB, pour 1 petit point. Elle est pas belle la vie ?

Avec les Girondines, la femme est l’avenir de l’homme

L’avantage avec Bordeaux, c’est qu’il est facile de varier les plaisirs. Après le rugby, place au football. Les féminines n’ont même pas eu besoin de jouer ce week-end pour accomplir l’objectif de la saison ; découvrir le charme de la Division 2 la saison prochaine. En même temps avec 1 seule victoire en 19 journées, 13 buts marqués, 44 encaissés et un goal average de -31, le suspense était aussi haletant qu’une course de Formule 1 avec Max Verstappen.

Les Girondins font (aussi) le taf en Ligue 2

Qui a dit qu’il n’y avait que la section féminine qui portait haut et fort les couleurs girondines ? Les hommes savent également faire le job en Ligue 2. Et ce n’est pas la réception de Bastia qui va venir contredire notre analyse. Les hommes d’Albert Riera n’ont besoin que de 30 petites minutes et de 3 contre-attaques pour se faire mener 3-0 à domicile. Une entame de match directement inspirée par l’UBB. Même si les Bordelais parviennent à inscrire un but avant et après la mi-temps, cela reste une défaite pleine de panache face au 14e de Ligue 2. Un adversaire direct pour le club au scapulaire qui pointe à la 13e place. Finalement, le rendement des Girondins en Ligue 2 est aussi divertissant que celui en Ligue 1.

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Et pour couronner le tout, une analyse pleine d’humilité de Clément Michelin.

“C’est très frustrant parce qu’on est totalement supérieurs” Clément Michelin

La Ligue Magnus en apothéose

Après le rugby et le foot, le hockey sur glace est la suite logique des choses. En finale de la Ligue Magnus, les Boxers de Bordeaux étaient confrontés aux Dragons de Rouen. Outre ces blazes à dormir debout, ce sont bien les Bordelais qui faisaient la course en tête dans cette série. Ce sont pourtant les Bordelais qui ont pris la première option en remportant les deux premiers matchs en Normandie. Le plus dur était passé, se disait-on. Il suffisait de gagner ses deux matchs à domicile pour remporter la Ligue Magnus. Mais Bordeaux a des ressources, et parvient à s’écrouler à domicile sur les deux matchs. D’un fair-play légendaire.

Rajoutez à cela une troisième défaite de rang à Rouen, et les champions en titre ont la possibilité de finir le job… sur la glace de Bordeaux. Passer d’un 2-0 à un possible 2-4 est quand même de toute beauté.

Que ce soit en rugby, en foot ou en hockey sur glace, le divertissement bordelais ne se pose aucune limite.

Tom