JO de Pekin 2022 | Le récap de midi du jeudi 10 février


Credit: Jack Gruber/USA TODAY Sports/Sipa USA - Photo by Icon sport

Imaginez vous, 4 ans de préparation intense, avec uniquement les JO pour qu’à la fin tout se joue sur des satanés centièmes de secondes. Le sport est cruel, et c’est aussi pour ça qu’on l’aime.

Snowboardcross – Hommes

Dès les huitièmes de finale de l’épreuve, les Français nous mettent déjà à rude épreuve. Opposé au Canadien Eliot Grondin et à l’Australien Adam Lambert, Merlin Surget assure dès le départ et se retrouve à deux bons mètres de ses concurrents à mi-parcours. Mais deux virages plus tard, le Tricolore se retrouve déjà à l’intérieur de l’Australien. À ne plus rien y comprendre. Au coude-à-coude, les deux athlètes lancent leur snow et nous offrent une sublime photo-finish. Trois centièmes qui ne basculent malheureusement pas dans notre sens. La première bascule qui nous fend le cœur, mais pas la dernière. Surget est en quarts. 

 

 

Alors qu’on est en train de retrouver peu à peu nos esprits après ce finish de malade mental, la délégation française du snow décide de nous mettre à nouveau au pied du mur. Dès la course suivante, Loan Bozzolo nous refait la même. À la lutte avec le Daniil Donskikh, le natif de Haute-Savoie envoie la pointe de son snow devant celle du Russe. Une qualif obtenue pour 4 centièmes cette fois-ci. Au bord de la crise de nerfs. 

 

 

Fort heureusement, les quarts nous livrent notre revanche sur un plateau. Engagés dans la même course, Surget et Bozzolo se livrent une guerre fratricide. Et le premier s’arrache devant le second pour se qualifier en demies. À la photo-finish encore. À croire que les Bleus ne savent plus s’imposer sans suspense. 

 

Le sort de Léo Le Blé Jaques, troisième français en lice, va s’avérer des plus cruels en quart de finale. Et comme on dit, il va prendre tout le karma dans la tronche à la place de ses compatriotes. Au duel avec Tommaso Leoni, le Français se jette en étoile sur la ligne d’arrivée quand l’Italien tend astucieusement son snow droit devant lui. Une élimination pour 4 centièmes, que demande le peuple ?

 

L’ultime affaire à résoudre est désormais celle concernant Merlin Surget, le dernier Bleu en lice dans ces demi-finales. Mais contrairement à toutes les autres courses des Français, il n’y aura ni suspense, ni photo-finish. Jamais dans le coup, Merlin Surget termine à une anonyme troisième place dans sa course. Les enchanteurs, ça ne marche pas avec nous.

 

Vient alors le moment le plus important de cette compétition ; la petite finale. La course à la presqu’médaille anime en fait tous les athlètes. Il serait désormais temps d’arrêter de se mentir. Merlin Surget aborde magnifiquement cette ultime bataille pour prendre le meilleur sur ses concurrents. Le Français franchit la ligne d’arrivée en levant les bras. Une sublime victoire qui le fait terminer 5e au classement final. Deux presqu’médailles apportées par cette discipline avec la 5e place hier de Julia Pereira De Sousa. Merci pour tes services rendus, snowboardcross.

 

Ski de fond – 10km Femmes

 

Si vous n’avez jamais vu le 10km en ski de fond, dites-vous qu’il s’agit d’un contre-la-montre de vélo, mais avec des skis en lieu et place des pédales. Et comme pour le cyclisme, on retrouve deux catégories de skieuses ; celles qui partent en boulet de canon et terminent cramées jusqu’à avoir des crampes aux cuisses, et celles qui sont sur un rythme de croisière pour finir en boulet de canon. Deux écoles, deux mentalités.

Vous l’aurez compris, nos Françaises ne sont pas vraiment de l’une ou de l’autre. Mélissa Gal et Coralie Bentz sont aux arrière postes dès les premiers kilomètres, et n’en finissent pas de dégringoler dans le classement au fur et à mesure du tracé. Solidaires, les Bleues réalisent toutefois un joli tir groupé ; 40e et 41e.

Mais rassurez-vous, nous avons aussi notre dose de lose internationale pour la course à la médaille. Alors que la Norvégienne Johaug possède le temps de référence à l’arrivée, la Finlandaise Kerttu Kerttu Niskanen explose tous les intermédiaires. Vous le sentez venir ce lent craquage qui se dessine ? Malgré le sprint final, la Finlandaise échoue à 4 dixièmes de Johaug sur la ligne d’arrivée. Pas compatriote de Valtteri Bottas pour rien celle-là.

Si le dénouement pour la médaille d’or est un pur drama, la lutte pour le podium est tout aussi spectaculaire. Et encore une fois, il y a du dialecte finnois dans l’histoire. Depuis son arrivée, la Scandinave Krista Parmakoski cogite sur la troisième place du podium, les fesses serrées en attendant qu’une skieuse vienne l’expulser de la boîte. Et tous les chronos montrent qu’il va s’agir de la Russe Natalla Nepryaeva. 

Alors qu’il ne lui reste plus qu’une ultime ligne droite à effectuer, Nepryaeva donne tout ce qu’elle a. Le chrono défile, on essaye de rapidement jeter un coup d’œil sur le temps de la Finlandaise comme si on était assez puriste pour se faire une idée du dénouement. Mais malgré notre expertise en herbe, on comprend très vite que ça va se jouer pour un poil de cul. Car pour ce qui est des chokes, on s’y connaît plutôt bien. Et notre flair ne nous trompe pas ; la Russe se jette sur la ligne d’arrivée et termine à… 1 dixième de Parmakoski. Tous ces efforts pour finalement croquer du choco. Le visage des JO qu’on aime voir.

Ski alpin – Combiné – Slalom

Après une excellente première manche, Alexis Pinturault était au pied du mur. Pour espérer décrocher une breloque – ou une presqu’breloque – il n’avait pas le choix. Attaquer son slalom, ne pas vouloir gérer le chrono en se posant des questions superflues.

Claquement du casque, grande inspiration, et c’est parti. Et dès le début des zig-zag, on sent que le Savoyard n’est pas là pour trier les lentilles. Au bord de la rupture sur chaque virage, c’est quitte ou double pour lui. Et double ou quitte pour la FFL. 

Et ce qu’on sentait arriver arriva. En prise de risque maximale, Alexis enfourche. Problème, là où nous devrions bêtement nous gargariser de la disqualification d’une grosse chance de médaille, la chute n’est pas anodine.

Alors, souhaitons à Alexis un bon rétablissement pour qu’il puisse nous défier à armes égales  dimanche.

Antoine