On ne naît pas second, on le devient. Qui aurait cru que cette maxime soit associée à Martin Fourcade ? Pourtant l’ogre catalan nous a offert une merveille de sprint final lors des Jeux olympiques 2014 à Sotchi. Une médaille d’or qui s’est envolée pour un flocon de neige.
Martin Fourcade et les finishs, c’est une longue histoire. Tout commence lors des championnats du monde 2013, où le Catalan connaît une défaillance dans le sprint final de la poursuite. Résultat Fourcade échoue à la deuxième place, pour seulement 1 dixième de seconde, ou plus exactement 2,4 cm de retard sur le Norvégien Emil Svendsen.
« J’ai eu la faiblesse de croire que j’avais gagné » M. Fourcade
Comme le dit si bien l’adage, ce qui ne tue pas rend plus fort. Mais il faudrait peut-être préciser que ce dernier s’adresse seulement à 194 pays sur les 195 existants. Car en France, ce qui ne vous tue pas vous affaiblit. On en veut pour preuve les Jeux olympiques 2014 à Sotchi. Et un finish plein de panache de notre Martin national.
Toujours deux sans trois
Déjà médaillé d’argent de la mass-start à Vancouver, Martin Fourcade vise tout naturellement l’or à Sotchi. Et il faut dire que le bougre vient tout juste d’être double champion olympique en Russie, après ses succès sur l’individuel et la poursuite. Alors autant vous dire que le sentiment de confiance qui l’habite est maximal.
« J’ai confiance en moi, je crois que je sais m’adapter aux circonstances de course » M. Fourcade
Mais pour lui faire garder la tête froide, qui de mieux qu’un Norvégien ? Car oui, Martin Fourcade doit à chaque fois se coltiner sur le dos toute la délégation norvégienne pour décrocher la moindre breloque. Les frères Boe, Emil Svendsen et Ole Einar Bjoerndalen mènent la vie dure au Catalan. Et lors de cette mass-start, il n’y aura pas d’exception.
Tandis qu’il compte 25 secondes de retard sur Svendsen dès le premier tir couché après une faute, Fourcade remonte petit à petit sur le Scandinave. Jusqu’à sortir en tête après le dernier tir. 4 secondes d’avance. Très vite les deux hommes se regroupent, et comprennent rapidement ce qui les attend ; la revanche des Mondiaux 2013.
Svendsen, le porte-bonheur de Fourcade
Les deux biathlètes temporisent à l’approche de la ligne d’arrivée, quand soudain Svendsen place une attaque juste avant le dernier virage. Fourcade est déstabilisé, mais fait jeu égal avec le Norvégien. Les deux se lancent dans un sprint fou et jettent leurs skis sur la ligne d’arrivée. Svendsen lève les bras (trop tôt) au ciel et ne voit pas le retour de Fourcade. Photo finish. L’air est irrespirable. Il n’y a plus d’oxygène à Sotchi.
Les directeurs de course sont sans équivoque ; le titre olympique revient à Emil Svendsen. Merci la VAR. Le bougre s’est adjugé la médaille d’or pour moins d’un dixième de seconde cette fois-ci, soit à peine plus d’1 centimètre. Le sens du panache.
Une photo-finish qui restera dans la légende #Svendsen #Fourcade pic.twitter.com/CJUarPFeKJ
— Sports Olympiques (@_JeuxOlympiques) February 18, 2014
Martin Fourcade réalise lui un exploit historique : se faire chourrer à deux reprises la 1ère place pour un poil de fesse par ce même Svendsen.