Grand Prix d’Azerbaïdjan | Doublé de Red Bull, quadruplé de Ferrari.


Charles Leclerc

Deux semaines après la maestria de Ferrari dans les rues de Monaco, celles de Bakou accueillaient les bras grands ouverts la Formule 1. Et une nouvelle fois, le monde de la F1 n’a rien pu faire face à l’abnégation de la Scuderia.

Essais libres

Dès les premières séances d’essais, on comprend très vite que ce week-end va être très long pour certains pilotes. En particulier pour ceux de Williams. Le premier à ouvrir le bal est, comme d’habitude, Nicholas Latifi. Mais pour une fois, il n’y était pour rien dans sa mésaventure. Une date à marquer d’une pierre blanche.

Son coéquipier Alex Albon est lui plus inspiré au volant. Une parfaite appréciation du virage et un bisou sur le mur. Fin de séance. Une manœuvre qui ne laisse pas Jacques Villeneuve indifférent : “Ah ça, c’était bête. Il regardait où ?“.

Du côté français, le choix a été plutôt simple à faire entre la puissance moteur ou l’appui aérodynamique. Comme Jean Alesi en son temps, tout va se faire “à fond ! à fond !“.

Par contre, dès qu’il y a des virages, il n’y a plus personne.

Les qualifications pour Ferrari

Dès la Q1, un grand moment de Formule 1 voit le jour. Lance Stroll se bat, non pas pour se qualifier en Q2, mais pour ne pas partir dernier lors de la course. Le Canadien pilote à 110% et heurte le mur à la fin de son tour. Plus de peur que de mal visiblement. Alors Lance décide d’effectuer une nouvelle tentative dès le tour suivant. Cette fois-ci le museau de sa monoplace se fracasse contre le mur du deuxième virage. Drapeau rouge. Le tout en 2 minutes d’intervalle. On vous l’avait dit, un grand moment.

Il ne reste que 2 minutes 30 à effectuer en Q1. Seulement 12e temps, Alonso a tout intérêt à ce que ses concurrents n’améliorent pas. Comptez sur l’Espagnol pour la jouer roublard. Formé à la bonne école avec Flavio Briatore. Fernando repart sur un train de sénateur, tout doux sur la pédale d’accélérateur. Puis dès le tour lancé, il prend soin de tirer tout droit dans l’échappatoire pour déclencher un drapeau jaune. Et ainsi ruiner tout espoir de passage en Q2 pour les autres pilotes. Le briscard. Dans le jargon, on appelle ça faire une Rosberg.

Leclerc en pole, Sainz se prend une taule

La Q2 réserve elle aussi son lot de rebondissements croustillants. Tandis qu’Esteban Ocon est en train d’améliorer son temps d’une demi-seconde, un drapeau jaune est une nouvelle fois sorti. Le Normand rate la Q3 pour la deuxième fois consécutive à cause d’un drapeau jaune, après Monaco. P13 pour Esteban, Bakou nous sourit enfin.

En tête, Charles Leclerc signe une nouvelle pole position devant Perez et Verstappen. Sainz effectue le 4e temps, et devient le seul pilote du paddock à subir un cuisant 8-0 face à son coéquipier en qualifs. Même Latifi ne fait pas mieux.

Seule ombre au tableau, la meilleure qualification de la saison de Pierre Gasly, 6ème. Avec le recul, on se serait réjoui de cette place.

Le résumé de la course

Avant même le départ de la course, Latifi se mange un stop and go de 10 secondes. Un mécano a touché sa voiture trop tard pour le faire reculer sur la grille. Tout plaquer pour être ce mécano qui te fout tout le week-end à la poubelle alors même que la course n’a pas encore commencé.

Lors de l’extinction des feux, Sergio Perez grille la politesse à Charles Leclerc et s’empare de la tête de la course. Le Monégasque n’a même pas le temps de chouiner dans son casque qu’il voit Verstappen dans son pot d’échappement. Le duel est rude, la pression à son paroxysme jusqu’à ce que son équiper vienne lui offrir quelques secondes de répit. Sainz est à l’arrêt dans l’échappatoire, freins arrière rompus.

La moitié des pilotes décide de sauter dans les stands pour un arrêt gratuit, sauf Ferrari. Leclerc décide pourtant de plonger dans les puits, mais son changement de pneus ne sera pas gratuit. Plus de 5 secondes pour changer 4 roues, même à Norauto ils vont plus vite.

Le festival Ferrari ne fait que commencer

Dix tours seulement après l’abandon de Carlos Sainz, Charles Leclerc s’empresse de rejoindre l’Espagnol sous la douche. Son moteur explose et laisse échapper un nuage dans le ciel de Bakou. Un doublé Ferrari, que vous le voulez ou non. Après Barcelone, Leclerc se retire une nouvelle fois en étant en tête de la course. Un parcours de vice-champion.

Dans un parfait anonymat, Guanyu Zhou et Kevin Magnussen abandonnent. Mais il en faut plus pour tromper notre vigilance. Il s’agit ni plus ni moins du quatrième abandon d’un moteur Ferrari aujourd’hui. Prodigieux.

Une fin de course complètement dingue

À une douzaine de tours de l’arrivée, Yuki Tsunoda est tranquillement installé en 6e position. Mais le Japonais est très vite rattrapé par son aileron arrière. Ce dernier s’ouvre tout seul en ligne droite. Le Nippon se voit contraint de passer par les stands, mais chez Alpha Tauri on ne connaît pas le terme abandon. Alors les mécanos placent trois bouts de scotch sur son aileron arrière pour le faire repartir. Treizième place finale pour lui, mais un style unique dans tout le paddock.

Il ne reste plus que quelques tours à parcourir, quand Lando Norris remonte sur Daniel Ricciardo pour la 8e place. Un échange d’amabilités très britannique par radios interposées. Tout ça pour avertir qu’il se pourrait bien, éventuellement, qu’il soit plus rapide que son coéquipier. Un plan qui tombe à l’eau pour l’Anglais. C’était tout de même sa meilleure manœuvre de la journée.

Verstappen s’impose finalement au bout du chaos, portant son avance à 21 points sur Perez et 34 sur Leclerc. Le Mexicain et George Russell complètent le podium. Le Britannique s’est fait une spécialité de revenir d’entre les morts pour taper l’incruste sur les podiums. Mais l’image saisissante de cette fin de course a lieu dans le parc fermé, où Hamilton peine à sortir tout seul de sa voiture. Se frapper des rebonds sur 6 kilomètres pendant 51 tours à plus de 300 km/h, pour finalement se manger la place en chocolat. C’est la vie qu’a décidé de mener Sir Lewis.

À lire aussi :   Formule 1 | Les notes du Grand Prix d'Azerbaïdjan.
Tom