Notre manège à nous, c’est Bottas. En 2020, le pilote Mercedes a connu l’enfer sur le circuit d’Istanbul, réalisant sûrement la pire course de sa carrière (pour l’instant). Retour sur ce Grand Prix de Turquie où le Finlandais a tout perdu. Le championnat et une partie de sa dignité de pilote.
Placé au calendrier en urgence pour pallier l’annulation de certains GP due à la crise de type Covid-19, le Grand Prix de Turquie faisait son retour en 2020. Pour l’occasion, le revêtement de la piste avait été refait dans son intégralité, deux semaines plus tôt. Ce qui promettait déjà un grip de folie et une cascade de spins. Mais le dimanche, la pluie s’invite en plus à Istanbul. Encore mieux ! Spectacle garanti sur un circuit plus proche du Royaume Sorbet que d’une piste de F1 et où l’adhérence sera aussi rare qu’un Français en deuxième semaine d’un Grand Chelem.
Nous sommes à la fin d’une saison que Mercedes a ultra-dominé. Il ne reste que 4 GP et Hamilton peut d’ores et déjà s’assurer le titre mondial en Turquie. Seul son coéquipier Valtteri Bottas est en mesure de l’y empêcher (ou plutôt de retarder l’échéance). Après les qualifications, tout le monde se met soudainement à espérer. Bottas sera 9e sur la grille mais Hamilton n’est que 6e. L’espoir durera 400 mètres pas plus. Rendez-vous au premier virage, tu connais….
Ocon la tête chercheuse
Les Red Bull (2e et 4e sur la grille) prennent un départ digne de Jimmy Vicaut et sont dépassées de toute part. Bottas est lui bien sorti et se retrouve 6e, à l’extérieur, au moment d’aborder le premier tournant. Hamilton est 5e à la bagarre avec Ricciardo. Sauf qu’il fallait bien que quelqu’un vienne mettre le boxon dans tout ça. Mesdames et messieurs, merci d’accueillir Esteban Ocon.
Le Normand s’engage dans le virage, touche son coéquipier Ricciardo et part en tête-à-queue juste devant Bottas. Le Finlandais est surpris et part lui-aussi en spin. Suffisant pour repartir dernier tandis que Hamilton est lui en 3e position. Mais la course le premier tour est loin d’être terminé.
You spin me round
Étonnamment, Bottas revient vite sur le peloton. Au virage 9, il a déjà bien entamé une remontada et colle aux basques d’Ocon qui vient de passer Leclerc. Notre pilote décide donc d’y aller aussi et plonge à l’intérieur, là où la piste est bien inondée. Sans oublier de bloquer ses roues, de partir dans un deuxième spin et d’emmener avec lui Esteban Ocon. Après à peine une minute de course.
S’ensuivront 57 autres tours de galère pour le Finlandais. Avec 4 autres têtes-à-queue réalisés sur l’Istanbul Park. Un véritable cauchemar. À ce niveau-là, Julien Fébreau et Jacques Villeneuve n’étaient plus assez calés pour commenter la performance. Seul Nelson Montfort et Phiphi Candeloro auraient pu assumer l’antenne.
Au 46e tour, l’humiliation se ponctuera par l’arrivée de Lewis Hamilton dans les rétros de Bottas. Un tour de pris par son coéquipier, il est temps que toute cette mascarade se termine. Le Britannique remportera la course et deviendra ce jour-là champion du monde pour la 7e fois. Ce qui n’empêchera pas Bottas de la jouer beau joueur :
J’adresse toutes mes félicitations à Lewis. Il mérite complètement ce titre : il était le meilleur de nous tous cette année au général. Et 7 titres est une réalisation impressionnante dans notre sport.
Depuis ce GP, Bottas s’est calmé mais sait heureusement nous offrir une ou deux gâteries par ci par là. Comme au GP de Styrie 2021 par exemple. Histoire de nous rappeler le bon vieux temps.
L’image étonnante de cette séance d’essais libres 2: le tête à queue en sortie de stands de @ValtteriBottas 😱#StyrianGP
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— CANAL+ F1® (@CanalplusF1) June 25, 2021