Après plus d’un demi-siècle passé en Bundesliga, le Hambourg SV essayait de remonter en première division après une relégation survenue quatre ans plus tôt. Mais le Hertha a dit non, ou plutôt son coach Felix Magath. Légende vivante de… Hambourg.
Si vous parlez de club allemand mythique, le Hamburger Sport-Verein en fait partie sans aucune hésitation. Sextuple champion d’Allemagne et vainqueur de la Ligue des Champions en 1983, les Rothosen possèdent l’un des palmarès les plus séduisants outre-Rhin. Ce qui ne les a pas empêchés de connaître pour la première fois la relégation en 2018, après 55 ans passés en première division. Pour une fois, on ne peut pas dire que c’était mieux avant.
Dès la saison suivante, le Dino pointe à la 4e place et échoue pour un petit point aux barrages de promotion. Vous pensiez que cette expérience allait faire grandir l’effectif hambourgeois ? Que nenni. Rebelotte l’année suivante, le HSV met en place son scénario préféré : 4e place à un point seulement du 3e. Si vous croyez que l’adage jamais deux sans trois n’a été créé que pour amuser la galerie, vous vous foutez gentiment un doigt dans l’œil. Les Rothosen réussissent l’exploit de terminer pour la troisième saison de suite à la 4e place. Du chocolat à foison pour les Hambourgeois.
Felix Magath, supposé héros de Hambourg
Pour la première fois depuis sa descente, le HSV accroche les barrages pour monter en Bundesliga. Pour cela, le Dino doit se défaire du Hertha Berlin entraîné par un certain Felix Magath. Joueur du HSV durant dix saisons avec plus de 300 matchs sous les couleurs des Rothosen, Felix est une gloire à Hambourg. Notamment connu pour avoir inscrit le but de la victoire lors de la finale de Ligue des Champions remportée par les Allemands contre la Juventus en 1983.
Il ne pouvait y avoir meilleur coach pour tenter de maintenir son ancienne famille en deuxième division. Il y a 39 ans les Hambourgeois se sont défaits de la Vieille Dame turinoise, ils doivent désormais affronter celle berlinoise : Die Alte Dame (“La Vieille Dame”).
Malheureusement pour lui, Hambourg ne fait pas dans la nostalgie lors du match aller. Contre toute attente, le Dino ouvre le score. Ludovit Reis essaye de centrer pour son buteur, mais dévisse complet. Au lieu de voir le ballon rebondir dans les tribunes, ce dernier vient se loger dans le petit filet d’un Oliver Christensen somptueusement trop court. Victoire 1-0 absolument pas méritée dans la capitale, mais le HSV prend quand même.
Le résumé du match Hambourg – Hertha Berlin
Quatre jours plus tard, les Hambourgeois reçoivent Die Alte Dame dans une ambiance bouillante. Les 57 274 supporters se distinguent en de nombreux points, mais se rejoignent sur un ; l’espoir de voir le HSV en Bundesliga. Dans cette marmite surchauffée, il ne faut que 3 petites minutes au Hertha Berlin pour refaire son retard. Sur un corner, le capitaine Dedryck Boyata saute au milieu de deux de ses coéquipiers. Les 57 274 supporters sont devenus 57 285 sur cette action.
Felix Magath est un homme des plus généreux. Quand il revient voir sa famille, il n’arrive pas les mains dans les poches. Et en termes de cadeau, il en réserve un de goût à son ancien club. Sur un coup franc totalement désaxé, Marvin Plattenhardt enroule son ballon et trouve à son tour le petit filet opposé. Ou comment rendre la monnaie de sa pièce au HSV.
Les locaux poussent mais la Vieille Dame refuse de rendre son dernier soupir. Il ne reste que quelques secondes à jouer, et les Berlinois font tout pour freiner chaque action. Un antijeu que nous saluons chaleureusement. Bien entendu il fallait bien qu’un joueur finisse par se faire exclure. Et devinez qui ? L’unique Français aligné en début de match : Lucas Tousart. On n’invente rien.
Oui Magathé
Les joueurs de la capitale finissent par remporter le match 2-0. Le parcage visiteur exulte, les joueurs font des ventrigliss sur la pelouse, les membres du staff se jettent les uns sur les autres. Un seul reste de marbre : Felix. L’incarnation du flegme allemand en un seul homme.
Vous l’ignorez peut-être, mais depuis 1958 Hambourg est jumelé avec une ville française particulière : Marseille. Villes portuaires, ambiances de folie, palmarès ronflants et désormais un point commun dans leur primauté.
Amis Hambourgeois, à jamais les premiers à passer autant de fois si près d’une montée en Bundesliga.
