Euro | Le handball français, ennemi FFL n°1


Il serait temps de penser à radier le handball, tout simplement. Ne serait-ce pour les handballophobes que nous sommes devenus avec cette avalanche de sacres internationaux.

Alors que la finale débute sous nos yeux, nous ne parvenons pas à oublier le mélodrame qui s’est abattu sur nous il y a tout juste 48 heures. La France était partie pour jouer la médaille en chocolat, mais Elohim Prandi a dit “non”. Ce genre de réponse négative à laquelle vous ne pouvez pas lutter. Une praline plus tard, les Bleus écoeurent des Suédois dépités, et filent en finale. Si nous avons avoué avoir crié, que dis-je, hurlé sur la patate de forain de Prandi, avec le recul, nous ne pardonnerons jamais le geste d’infamie du joueur du PSG. Jamais. 

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Pour l’occasion, la France retrouve un vieil ami en finale ; le Danemark. Les Vikings, triples champions du monde en titre, ont un passif soyeux avec la Gaule ; ils nous ont battus en finale des JO 2016, en demi-finale du Mondial 2019 et en finale du Mondial 2023. La bête noire par excellence.

Une première période irrespirable…

Le match débute, et la France mène 6-4 en supériorité numérique, mais comme souvent dans ces cas-là, le mental prend le dessus. Les Bleus encaissent un sublime 5-0 alors même qu’ils sont un de plus sur le terrain. Les ex-Experts savent comment nous flatter. En prime, nous avons affaire à un Emil Nielsen intenable dans les cages danoises. Le portier du Barça fait des arrêts à une main, et accumule les parades sur les jets de 7 mètres, le tout en faisant “non” avec son index. Le trashtalk made in Danemark.

Alors que le premier break de la partie est en train de voir le jour, c’est le moment choisi par Samir Bellahcene pour nous écœurer. Le gardien de Kiel tient la dragée haute à son homologue ; cinq arrêts à lui tout seul en première période, dont une main ferme sur un tir de Mikkel Hansen. Zéro respect pour les anciens.

… ainsi que la seconde

Les deux équipes rentrent aux vestiaires dos à dos (14-14), histoire de nous tendre encore plus. Mais comme la baguette de pain ou le fromage, la France respecte ses traditions, et foire son entame. La pause fait un bien fou aux Bleus. Les hommes de Guillaume Gille prennent soin de ne pas marquer durant 7 interminables minutes. Pas assez longues pour nous, certes, mais nous prenons volontiers. D’autant plus que les Danois écopent d’une suspension de 2 minutes. Mais dans ces cas-là, un sauveur français vient toujours à notre rescousse. Et cette fois-ci, ce dernier se nomme Karl Konan. Oubliez le Prandi quelconque. Pour ses premiers pas sur le terrain, le pivot de Montpellier n’a besoin que d’une poignée de secondes pour filer une baffe à son adversaire ; suspension de 2 minutes. Fair-play.

Malheureusement pour Karl, un autre Français lui vole la vedette ; Dika Mem. L’arrière des Bleus réalise un magnifique 0/5 au tir, et nous offre des jours heureux. Le Français réalise cette disette dans le match le plus important de la compétition, alors même qu’il a brillé depuis le début de celle-ci. Vous ne voyez pas un coup du sort cocasse à la française ? Nous oui en tout cas. Le final est haletant, irrespirable, impossible. Pire encore, le Danemark évolue en infériorité numérique pour cette fin de rencontre. Vous comprenez dans quelle sauce nous nous trouvons. Mais se lamenter sur notre sort était mal connaître Nedim Remili. Le Français trouve le poteau, les Danois n’ont plus qu’à marquer un but pour devenir champions d’Europe.

Mais les Vikings décident de manger le chrono, et finissent par bouffer la feuille. Ils perdent le ballon, et Fabregas marque juste derrière. Il ne reste que 15 secondes au Danemark pour marquer le but du sacre. Et comme les Bleus deux jours plus tôt, ils se retrouvent à devoir négocier un jet de 9 mètres. Mais n’est pas Elohim Prandi qui veut. Mikkel Hansen envoie le ballon dans les tribunes. 27-27. Prolongations. Comme la Maaf, on ne parviendra jamais à l’avoir ce handball français.

L’oxygène indisponible à Cologne

Il faut attendre la 65e minute de jeu pour voir Dika Mem inscrire son premier but de la finale, puis son deuxième. Oui, vous avez bien lu. Il ne pouvait exister de pire moment pour un tel réveil. A ce même moment, les Danois commencent à faire du giga n’importe quoi en attaque. Puis en face, Prandi nous assène une nouvelle praline en pleine figure pour prendre le large. Ou comment rouvrir notre cicatrice de l’avant-veille.

Deux buts d’écart qui ne seront jamais rattrapés, même si Bellahcene fait tout pour que cela arrive en enfilant des moufles sur le dernier tir. Victoire 33-31 de la France, quadruple championne d’Europe, dix ans après. A vomir.

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