Comme chaque année, la Coupe de France met à l’honneur des clubs amateurs, devant défier les ogres professionnels. David contre Goliath sur le papier, mais le public s’en cogne, et pousse toujours derrière les petits. Une mentalité si française. Mais au moment d’assumer les valises subies par les clubs d’élite, deux écoles s’affrontent ; la déception qui entoure la fin de l’aventure ou, au contraire, la fierté d’avoir mangé ladite valise. Une litote de vous avouer que nous sommes plutôt partisans de la seconde.
(N3) Challans 0 – 4 Rodez (L2)
Sur le papier, c’est sans doute le pire qui puisse arriver à un Petit Poucet. Devoir affronter une équipe qui joue trois échelons au-dessus, mais dont personne ne connaît les joueurs. Se faire éliminer par le 9e de Ligue 2, ça manque légèrement de panache. Mais pour le président du club, l’élimination en Coupe de France c’est comme les fléchettes ; à peine la partie terminée, on veut en recommencer une.
“C’était une belle aventure et on va essayer de remettre ça l’année prochaine !” Roland Rocher, Président du FC Challans
(L1) Lille 12 – 0 Golden Lion (R1)
Au menu : deux triplés, deux doublés et la plus grosse victoire lilloise de son histoire. Et comme si cela ne suffisait pas, il s’agit aussi du plus large succès en 32es de finale de la Coupe de France. Mais il en faut plus pour décourager les joueurs martiniquais. Quand tu t’es frappé 7 000 kilomètres, tu n’es plus à un but près.
“On savait qu’il y avait un fossé mais le vivre est encore plus exaltant. Il y a eu du plaisir, le score est lourd mais anecdotique. Ce que les joueurs ont vécu, ils vont vouloir le revivre.” Jean-François Go, coach de Golden Lion
12 – Vainqueur du Golden Lion (12-0), Lille a signé le plus large succès de son histoire TCC. Les Dogues égalent aussi la plus large victoire d’un club en Coupe de France à partir des 32es depuis l’après-guerre (12-0 pour Valenciennes v Papeete en février 1979). Ecart. #LOSCGLFC pic.twitter.com/D2HCQMyhPg
— OptaJean (@OptaJean) January 6, 2024
(N3) CA Pontarlier 0 – 3 Lyon (L1)
On savait qu’il y avait des victoires qui pouvaient fédérer un groupe. On sait désormais qu’il y a des revers qui réjouissent un club, à tous les étages. Du président.
“C’est gratifiant, c’est sûr, Lyon nous a respectés sur le terrain. Une fois qu’on a quitté Besançon, on s’est ensuite retrouvés à notre siège avec les joueurs, les bénévoles pour une belle fête pour profiter de ces moments, échanger et partager” Bertrand Gabry, président de Pontarlier
Aux joueurs.
“C’est un souvenir qu’on va garder à vie” Emilien Monney, défenseur de Pontarlier
“On est quand même fiers de ce qu’on a fait, malgré le score. On va retenir de très beaux souvenirs, des étoiles plein les yeux” Idir Ahmin, défenseur de Pontarlier
En passant par l’entraîneur.
“On a fait le tour d’honneur, c’est ma grande fierté. Dans trois ans, les Lyonnais ne se souviendront pas de ce match mais pour les Pontissaliens, c’est un match à vie” Jean-Luc Courtet, coach de Pontarlier
Une manière d’appréhender la défaite qui colle parfaitement avec nos valeurs. Mais n’allez pas imaginer une seule seconde que seuls les Pontissaliens ont le sentiment du devoir accompli.
La magie de la Coupe de France, c’est aussi voir John Textor dégommer une pinte à 14h au fin fond de la Franche-Comte https://t.co/s0OApKeRg7
— Scipion (@Scipionista) January 7, 2024
(N2) Dinan-Léhon 0 – 3 Reims (L1)
Entre Dinan et Reims, c’était le choc de l’Ouest contre l’Est. Les Côtes-d’Armor vs la Marne. Mais il n’y a pas que 450 kilomètres qui séparent ces deux villes, il y a aussi trois divisions d’écart. Et le Stade du Clos Gastel en a été le théâtre. Score final 3-0, et la tristesse de retourner aux affaires de National 2. Mais même pour les plus pessimistes parmi les éliminés, la lumière au bout du tunnel n’est qu’une question de temps.
“Il y a de la déception, mais avec un peu de recul, on va pouvoir en dégager de belles choses” Jeff Mbongue, défenseur de Dinan-Léhon
(R1) Revel 0 – 9 PSG (L1)
C’était certainement le choc le plus déséquilibré de ces 32es de finale, et pourtant, ce sont les plus “malchanceux” qui étaient les plus heureux. Avec environ 0% de chance de voir le jour des 16es de finale, les Revélois ont assuré le show ; un but encaissé toutes les 10 minutes, et comme l’impression qu’ils ont kiffé ça.
“Paradoxalement, j’ai pris 9 buts mais j’ai quand même pris du plaisir” Cyril Garcia, capitaine et gardien de Revel
“Tout ça, c’est des moments sympas pour nous. Ce sont de belles images, ça fera de beaux souvenirs” Nicolas Giné, coach de Revel
Le mot de la fin revient à Jonathan Vieu, qui mérite sa licence FFL sur le champ.
“Au-delà du score et de la performance du PSG, on peut être fier” Jonathan Vieu, défenseur de Revel
Pour tous ceux qui en doutaient encore, la France qui perd a de beaux jours devant elle.