CdF 2018 – Granville Bordeaux | Cet autre débarquement de Normandie foiré.


Coupe de France 2018. Après avoir surpris l’Europe toute entière en se faisant sortir par les Hongrois de Videoton en Ligue Europa, Bordeaux a décidé de pousser le bouchon encore plus loin. Alors qu’elle fêtait paisiblement ses 100 ans, l’Union Sportive Granvillaise a eu le plaisir de goûter au cru bordelais.

Videoton, la genèse de l’exploit granvillais

Si en juillet vous avez l’habitude de vous prélasser sur les plages de la Méditerranée afin de savourer vos vacances, sachez que certains êtres humains sur cette Terre n’ont pas cette chance. En effet dès le 27 juillet, les Girondins de Bordeaux ont dû lancer leur saison 2017-2018 en affrontant onze agriculteurs hongrois en marge du 3e tour préliminaire de la Ligue Europa. Ça fait rêver. Mais ce qui fout encore plus les étoiles dans les yeux, c’est l’élimination cinglante des Girondins face au MOL Fehérvár Football Club, également connu sous le doux nom de Videoton FC. Ah là ça parle tout de suite beaucoup mieux pour certains.

Quoi de mieux pour entamer le nouvel exercice de Ligue 1 trois jours plus tard ? La saison en championnat n’a pas encore commencé qu’elle est déjà tuée dans l’œuf. Un pur régal. L’autre moment fort de cette saison est sans nul doute le déplacement au Parc des Princes, conclu par un soyeux 6-2. Dès lors, une seule victoire sur les onze derniers matchs de championnat de la phase aller, dont quatre revers de rang avant d’aller fêter Noël en famille. Il n’y a pas à dire, on sait y faire niveau timing à Bordeaux. C’est donc dans ce contexte des plus sereins que les Girondins abordent les 32es de finale de la Coupe de France, face à un autre club mythique de l’Hexagone : l’Union Sportive Granvillaise.

Le résumé du match Granville – Bordeaux

Alors oui, sous ses airs de petit club sympathique de Normandie, l’USG cache bien son jeu. En effet, il ne faudrait pas oublier que l’ogre de la Manche a comme immense palmarès le championnat d’honneur de Normandie en 1969. C’est averti de cette information que les Girondins débarquent au Stade Louis Dior. Une enceinte de 3 200 places comme on les aime. Pourquoi ne pas avoir joué dans un stade plus grand ? L’entraîneur Johan Gallon nous l’explique.

« Bordeaux n’est pas habitué à jouer dans des petits stades. On a plus de chances de les battre chez nous » J. Gallon (France Bleu)

La très grosse confiance. Il faut dire que le pensionnaire de National 2 n’a pas très peur des Girondins de Bordeaux au vu de leur forme étincelante. Et il lui fait savoir dès la 7e minute de jeu en obtenant un pénalty. La suite ? Le CM de Granville la contera bien mieux que nous. Une bonne clim bien fraîche.

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Mais cet entrain des locaux va très vite foutre le camp. Tandis qu’on vient de passer la demi-heure de jeu, Younousse Sankharé se retrouve seul au second poteau et envoie le ballon au fond des filets d’une tête plongeante. S’ensuit dès lors une maîtrise totale. À la bordelaise quoi. Alors qu’on joue les cinq dernières minutes de la rencontre, Youssouf Sabaly envoie un tacle les deux pieds décollés sur la cheville d’un Granvillais. Carton jaune, qui laisse place au rouge. Car oui, Sabaly avait pensé au moindre détail en se faisant avertir un quart d’heure plus tôt. Difficile ce jour-là de distinguer les professionnels des amateurs sur la pelouse.

Mais vous l’avez bien compris, le sort ne pouvait pas cesser de s’acharner en si bon chemin. Alors que les Girondins se dirigent tout droit vers les 16es de finale, Granville décide d’égaliser à la 94e minute. Sur une remise à ras de terre à l’entrée de la surface, Sullivan Martinet envoie une frappe fusante qui passe entre les jambes de deux défenseurs bordelais, pour finir sa trajectoire dans le petit filet de Benoît Costil. Légendaire.

Carrique et Plasil, coachings gagnants de Gourvennec

Les Bordelais entament les prolongations à 10 contre 11, mais cet handicap ne va pas durer. En effet les Girondins estiment que les trois divisions qui les séparent de l’USG méritent un équilibre plus prononcé. C’est pourquoi sur un centre au second poteau, le latéral Thomas Carrique réalise un sublime arrêt-buffet sur l’attaquant granvillais Ladislas Douniama. Pénalty. Carton rouge. La double peine qui réchauffe les cœurs. Le même Douniama se fait justice lui-même. 2-1.

Vous pensez que la coupe est pleine côté Marines et Blancs ? Un avis qui n’est pas forcément partagé par Jaroslav Plasil. Tandis que l’arbitre vient le voir pour le rappeler à l’ordre, les deux hommes s’échangent des mots. Une battle de regard s’installe, puis Monsieur Thomas Leonard dégaine plus vite que le Tchèque et sort un rouge direct. On n’était plus à un duel de western près dans ce match de fou. Bilan de cet après-midi ; une élimination en 32es de finale de la Coupe de France par l’Union Sportive Granvillaise, et une savoureuse 6e défaite de rang.

Jocelyn Gourvennec signera son solde tout compte 11 jours plus tard.

 


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