Blacklist #8 – Laëtitia Guapo, autopsie d’une année noire


Laeticia Guapo

Comme vous le savez certainement, le basket féminin français est un bastion de prestige pour la FFL. En effet, les Bleues ont réalisé un chef-d’œuvre ces dernières années en Eurobasket. Ou plutôt cinq chefs-d’œuvre. Sur les cinq dernières éditions, les Françaises ont perdu les cinq dernières finales. Un message fort envoyé vers notre fédé pensait-on. Mais cette année, une pensionnaire du basket féminin français a trahi cet engagement pris : Laëtitia Guapo.

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3 finales en 2 mois, Laëtitia Guapo nous déclare la guerre

7 avril. Bourges atteint la finale de l’EuroCoupe féminine de basket-ball. Certes il ne s’agit pas de l’EuroLigue, mais c’est une Coupe d’Europe tout de même. Les Françaises ne gagnent pas seulement la finale, elles prennent soin d’atomiser Venise sur le score de 74-38. Il s’agit du premier trophée de la saison de Laëtitia Guapo. Vous vous en doutez bien, sa présence ici veut dire que, malheureusement pour nous, il sera le premier d’une longue lignée.

23 avril. Deux semaines plus tard seulement, Guapo se fait un malin plaisir de disputer une nouvelle finale. Cette fois-ci, aucune conquête européenne, mais un duel franco-français. Ce sont nos préférés, car dans tous les cas, une équipe française perd à la fin. Ici, il s’agit de la Coupe de France. Bourges est opposé au Basket Landes, et dans un match irrespirable où les prolongations s’en mêlent, Bourges s’incline malgré les 20 points de Laëtitia Guapo. Si seulement nous savions que le retour de bâton serait si brutal, nous n’aurions pas autant célébré cette finale perdue.

4 juin. Nous sommes en juin, et Laëtitia Guapo dispute déjà sa troisième finale de la saison. Est-ce un pied de nez monumental adressé à la FFL ? Bien évidemment. Leader de la saison régulière, Bourges atteint la finale du championnat de France et affronte le second : l’ASVEL. On ne pouvait pas rêver de meilleur choc. Un suspense haletant est attendu, avant que les Berruyères ne se mettent à marcher sur leurs adversaires. Une victoire 3-0 en finale. Guapo est non seulement championne d’Europe avec Bourges, mais désormais championne de France. Le point de non-retour vient d’être atteint.

Une seconde partie de saison atroce

Après avoir démontré toute l’étendue de ses compétences au basket 5×5, on s’attend à ce que Laëtitia nous laisse reprendre nos esprits durant l’été. Mais avec Guapo, le repos n’existe pas. Alors que ses coéquipières à Bourges publient leurs meilleures stories en vacances, la Clermontoise décide de se rendre à Anvers pour disputer la Coupe du monde de basket-ball 3×3. Notre rythme cardiaque s’emballe à nouveau.

26 juin. Victorieuses en quarts des Espagnoles en prolongations, et des Chinoises en demies, les Bleues atteignent la finale des Mondiaux. Face à elles, les Canadiennes. Mais dans ce derby de la francophonie, ce sont bien les Françaises qui l’emportent (16-13) et deviennent championnes du monde de basket-ball 3×3 pour la première fois de leur histoire. La grande artisane de cette humiliation n’est autre que Guapo. La bougresse est non seulement nommée dans l’équipe type du tournoi, mais glane aussi le titre de MVP. Il n’y a plus aucun doute ; Laëtitia nous l’a faite à l’Anvers.

11 septembre. Si cette journée est une tragédie dans l’histoire américaine, elle commence à l’être pour la France. Trois mois seulement après son sacre mondial, l’équipe de France féminine de basket-ball 3×3 s’attaque à la couronne européenne. Laëtitia Guapo et les Bleues n’ont visiblement pas terminé leur entreprise de démolition de la FFL. Elles remportent d’ailleurs tous les matchs du tournoi, et réalisent un doublé odieusement retentissant : championnat du monde – championnat d’Europe. Rendez-nous notre basket 5×5 bon sang.

Notre appel est visiblement entendu : 1 semaine plus tard, les hommes perdent la finale de l’Eurobasket contre l’Espagne. Notre valeur sûre.

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Une fin de saison tout aussi pénible

À peine commençons-nous à nous rabibocher avec la balle orange, que Laëtitia Guapo nous coupe l’herbe sous le pied. La Clermontoise n’a pas fini de récolter sa moisson de trophées, et elle nous le fait savoir.

18 octobre. Chaque année, la Supercoupe d’Europe de basket-ball oppose le vainqueur de l’EuroLigue à celui de l’EuroCoupe. Les Hongroises du Sopron Basket sont donc les grandissimes favorites de cette finale, mais cela n’empêche pas Bourges de les hacher menu. Une victoire 65-44, et un cinquième titre collectif en 2022 pour Guapo. Notre choix de la placer dans notre Blacklist n’est plus à justifier.

Mais cette overdose de trophées collectifs ne suffit pas à calmer l’appétit de Laëtitia. Il manque visiblement une récompense dans sa collection ; la reconnaissance de son talent individuel vient s’ajouter à notre tragédie. Laëtitia Guapo remporte le Trophée Alain-Gilles 2022 qui récompense le meilleur joueur français de basket de l’année. La goutte de trop.

Le prénom Laetitia signifie joie et allégresse, et elle le porte malheureusement à merveille.

Les raisons de notre choix

Les +

  • 6 trophées majeurs glanés en l’espace de 6 mois. Les femmes mentent, mais pas les chiffres.
  • Laëtitia Guapo ne joue pas aux États-Unis, mais elle fait quand même parler d’elle dans le monde du basket. Un exploit inadmissible.

Les –

  • On retiendra bien évidemment sa finale perdue en Coupe de France, la seule éclaircie de cette saison.
  • Cela reste un sport collectif, sa performance individuelle se confond dans d’autres trahisons collectives. Tout n’est pas de sa faute.
Tom