Amina Eurovision 1991 | Le règlement qui rafraîchit la France


L’Eurovision et la France, c’est une longue histoire d’amour. 44 ans de disette pour la France, soit 6 ans de plus que pour Roland Garros et 7 de plus que le Tour de France. Mais cette longue période qui nous permet de réécouter l’oiseau et l’enfant chaque année aurait pu s’arrêter en 1991 à cause d’Amina. Il a donc fallu user des pires stratagèmes pour arriver à nos fins. 

La genèse de la lose : l’Eurovision 1969

Avant d’arriver à 1991, il faut refaire un petit retour en arrière de 22 ans. Le théâtre Royal de Madrid va voir l’Eurovision découvrir un évènement pas prévu au scénario. Comme dirait Lebron James, les votes aboutiront de Not 1… Not 2…. Not 3… Mais bien de 4 gagnantes au concours. La France, l’Espagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Du coup, seules les 4 concurrentes purent recevoir les médailles, qui étaient prévues pour toute l’équipe d’un interprète.

Cet ex aequo va créer un tollé chez les pays membres de l’Eurovision, qui demandent une règle explicite dans ce cas sous peine de se retirer des futures éditions. Ce sont les Scandinaves qui sont d’ailleurs les plus virulents. Mais une fois le soufflet retombé, plus personne n’en entendra jamais parler. Jusqu’en 1991.

L’Eurovision 1991, Amina pas favorite

Les vrais connaisseurs savent à quel point l’Eurovision se joue bien avant les performances finales. Lobbying dans les pays votants, tournées des plateaux TV. Un domaine dans lequel la France n’excelle guère. Et Amina arrive avec sa chanson C’est le dernier qui a parlé qui a raison. Une chanson dans l’air du temps, écrite et composée pendant la guerre du Golfe.

Mais si les chansons engagées ne font pas tout le temps succès, au moment du décompte des votes, la surprise sera grande pour Amina, qui va voir la France talonner Israël et la Suède tout le long du dépouillement.

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Un finish digne des plus grands évènements sportifs. FFL donc.

Quiconque a déjà regardé l’Eurovision sait qu’il existe peu d’évènements aussi stressants lors d’un décompte. Une quasi-heure à regarder un tableau s’incrémenter vote par vote. Et avant le dernier vote italien, la Suède est devant Israël, et 12 points exactement devant la France. Autant le dire, les carottes sont presque cuites. Mais, les votes défilent et aucun pays du trio de tête n’est mentionné. Et ce jusqu’à la seconde place, valant 10 points. Il ne reste plus a décerné qu’une seule première place, qui vaut 12 points. ALORS PEUT-ÊTRE.

La chanteuse suédoise commence à faire des regards inquiets, sent la giga clim poindre le bout de son nez. Et le présentateur, dans la langue de Molière, annonce haut et fort « France, 12 points ». Stupeur et tremblements. Les experts se souviennent de l’égalité de 1969 mais au final aucune annonce sur un changement de règlement n’avait été faite. Alors, un homme prend la parole, une nouvelle fois en Français pour annoncer un règlement que personne ne connaissait jusqu’ici.

Le vainqueur est celui qui a le plus de 1res places. Problème, les 2 chanteuses possèdent 4 premières places. Alors c’est donc celle qui a le plus de secondes places qui l’emporte. Et là, la chanteuse suédoise Carola mène 5-2 face à Amina, avec son titre Fångad av en stormvind.

Léon Zitrone fulmine, la règle sort de nulle part et la France prend une contre-climatisation. Surtout, perdre à cause du nombre de secondes places, peut-on faire plus FFL que cela ? Amina restera tout de même stoïque, malgré les poignées de secondes où elle crut gagner — ou du moins être première ex aequo. La chanteuse suédoise n’en a que cure, célèbre comme personne et nous fait comme Stephen Curry après un BuzzerBeater : le sprint aux vestiaires.

 


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