L’Ovalie Caennaise – Qui a dit que le Sud-Ouest était LA terre des exploits du ballon ovale ? Ce serait méconnaître un bastion retranché dans les plaines du Calvados : Caen. Outre leur jeu léché fait d’en-avant, c’est au niveau comptable que les caennaises affolent les compteurs : 9 matchs, 9 défaites, 0 point. Masterclass.
Le Stade Malherbe n’est plus seul à Caen…
Arrivé en trombe dans la capitale de la Normandie en octobre dernier, Pascal Dupraz pensait intégrer le club le plus FFL de la région. Que nenni. Présent dans les plus hautes sphères françaises du rugby féminin, l’Ovalie Caennaise ne pouvait laisser passer une pareille chance de figurer en 1e Division sans démontrer toute l’étendue de son talent. Amis du Sud-Ouest, gare à vous !
Si vous pensiez que le rugby champagne se jouait à base de chisteras et de cadrages-débordements, il serait grand temps de vous remettre en question. Et pour cela, les immenses guerrières caennaises vous seront d’une grande aide. Et qui de mieux pour en parler qu’Aurore Sobolak, entraîneuse à l’Ovalie :
« Comme elles font des en-avant, on a des mêlées, et c’est l’un de nos plus gros points faibles cette année ».
Car oui, difficile de jouer au rugby quand vous avez dans votre équipe un quarterback qui distille des passes à 80 yards. Après l’analyse pointue de notre chère coach, on comprend tout de suite la détresse vécue par ses rugbywomen. Reléguées à la dernière place de leur poule, qui compte huit équipes, les caennaises ont frappé fort dans le monde du rugby. Très fort. Sûrement au point de rendre envieux un certain Pascal D. présent non loin de là.
9 matchs, 9 défaites, 0 point, what else ?
Au rugby, les trophées prennent peut-être la poussière quelque part en Garonne, mais le panache est lui Normand.
Après avoir idéalement lancé leur saison (209-0 cumulé sur les trois premiers matchs), les joueuses caennaises ont quelque peu trahi leurs valeurs en inscrivant un essai sur la pelouse lilloise, terre réputée pour son rugby.
À la suite de ce relâchement qui les prive de finir la saison avec une attaque muette, les Normandes ont failli se racheter. Étant dans l’incapacité d’inscrire 100 points lors d’une rencontre (ni même lors d’une saison qu’on se le dise), ces dernières sont passées tout près de l’exploit d’en encaisser 100… lors d’une même partie. Afin de remercier leur public resté fidèle dans la lose, elles avaient prévu leur coup à domicile devant les aficionados de la première heure. Mais Blagnac a tout gâché. Les Blagnacaises ont jugé suffisant d’infliger la plus belle défaite de la saison à l’Ovalie Caennaise (7-95).
Bilan après la première partie de saison : 30 points marqués, 527 encaissés. Et un nombre hallucinant de défaites made in FFL : 77-0, 80-0, 0-52, 0-69… Les appels du pied étaient pourtant nombreux, mais la FFL a bien fini par les apercevoir. Ces résultats ont tout l’air de la partie Fifa que vous jouez juste après la défaite de votre équipe fétiche en affrontant l’énième bourreau qui a martyrisé les vôtres. Tout en prenant soin de régler sur le mode « amateur » afin d’évacuer l’entière frustration accumulée au terme des 90 minutes devant votre télévision.
Mais il ne serait pas courtois de conclure cet article sans remercier chaleureusement la FFR. Pourquoi vous vous demandez ? Explications. Si l’Ovalie Caennaise évolue toujours dans l’élite, elle le doit (beaucoup) au Stade olympique Villelonguet. En effet celles-ci ont déclaré forfait en fin de saison dernière avant de disputer les matchs de playdowns. Ainsi, les Caennaises ont pu se maintenir en 1e Division sans même jouer.
Une fois de plus, la FFR adresse une chistera à la FFL.