Ligue des Champions | Garnacho nous fait une Kurzawa


Alejandro Garnacho

A la FFL, on a un plaisir caché ; les célébrations trop hâtives. Si ces dernières nous viennent principalement sur les lignes d’arrivée du cyclisme, il ne faut pas non plus sous-estimer le potentiel footballistique. Et Alejandro Garnacho nous l’a encore confirmé.

La campagne européenne de Manchester United a de quoi rendre jaloux les clubs français, d’ordinaire à la pointe du panache en Coupe d’Europe. En effet, pour leur entrée en lice, les Red Devils n’ont pas manqué de passer tout proche de l’exploit sur la pelouse du Bayern Munich ; une défaite serrée 4-3 avec, en prime, une faute de main d’André Onana.

Mais ce n’est pas tout, dès le 2e match, Manchester reçoit Galatasaray et mène 2-1 jusqu’à la 71e minute. Mais une fois de plus, les hommes de ten Hag nous vendent du rêve, et s’inclinent 3-2 à domicile. Les mots commencent à nous manquer. Le son de la clim est lui délicieux.

Après les deux premières sorties fructueuses, Man United se prépare à une double confrontation face à Copenhague. Six points assurés normalement. Si les Red Devils remportent le match à la maison (1-0), deux semaines plus tard, le voyage au Danemark va donner des cheveux blancs à tous leurs supporters.

United et les montagnes russes danoises

Dès l’entrée des joueurs, on comprend très vite qu’on va vivre une soirée dantesque. Les supporters danois dégainent leur plus beau trash-talk avec ce tifo.

Petit bémol, ils ont oublié le temps d’un instant qu’ils étaient supporters du FC Copenhague. On ne peut pas dire que l’ogre danois règne sans partage sur l’Europe. Du coup, les voici menés 2-0 dès la demi-heure de jeu. Mais rassurez-vous, il ne s’agit que de la première clim de la soirée.

Juste avant la mi-temps, Marcus Rashford réalise LA bascule de la partie. Non pas en faisant trembler les filets, mais en écrasant une cheville adverse. Un contre-kems ingénu, carton rouge. Il n’en fallait pas plus pour ruiner la dynamique mancunienne. Pour preuve, Copenhague égalise dans le temps additionnel de la première période. Il aura fallu attendre 40 minutes pour voir notre visage préféré de Manchester. Mais cela valait diablement le coup de patienter.

Alejandro Garnacho, qui d’autre ?

Durant les 25 premières minutes après la reprise, les Anglais résistent contre toute attente. Pire encore, à la 70e, à la réception d’un coup franc, Harry Maguire remporte son duel aérien et cherche à dévier le ballon. Ce dernier effleure le bras d’un défenseur : pénalty. Certains diront compensation, d’autres compensation.

Bruno Fernandes se charge de le tirer, et trouve la lucarne. Le Portugais toise du regard les supporters danois, quand Garnacho, juste derrière lui, se permet de placer son index sur la bouche. Un chambrage qui va s’avérer kurzawesque. Si les Mancuniens mènent encore 3-2 à la 83e, cela ne les empêche nullement de s’écrouler dans les dernières minutes du match. Lerager (83e) puis Bardghji (87e), davantage connu sur Football Manager, terrassent les Red Devils. Il a l’air de faire plus frais dans le bureau du CM qu’à Copenhague.

Pour son 17e match avec les Mancuniens, Onana vient de se manger un 30e but. Fact.

C’est alors que la célébration de Garnacho revient dans toutes les têtes. Chambrer les adversaires en pensant que la victoire est acquise, mais se manger un violent retour du bâton, cela ne vous rappelle personne ? Encore une fois, le savoir-faire français a été plagié.

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Ode à Manchester United

Nous serions incomplets si nous nous attardions seulement sur Alejandro Garnacho, et pas sur l’état de forme étincelant des Red Devils. Mener 2-0, puis 3-2, pour s’incliner finalement 4-3 face à un club qui n’a atteint les huitièmes de finale de la Ligue des Champions qu’à une seule reprise dans son histoire. Telle est la destinée de Manchester United. Au classement, les Anglais pointent à la dernière place, derrière Galatasaray et Copenhague. Non, vous ne rêvez pas.

Les hommes de Erik ten Hag viennent de signer leur 9e défaite de la saison, en 17 petits matchs. Plus de 50% de défaites, ça vaut presque le coup de rappeler Ralf Rangnick, c’est dire. A titre de comparaison, c’est le pire début de saison de Manchester United depuis la saison 1973-74. Cinquante ans de disette pour enfin retrouver les sommets d’antan.

Patience est mère de toutes les vertus.

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