Montpellier était opposé à Exeter en huitièmes de finale de la Champions Cup. Et les champions de France en titre nous ont offert un match plein, teinté à la fois de lose et de seum. Le combo parfait.
Le résumé du match
Les vingt premières minutes de la partie sont cauchemardesques. Comme lors du dernier Crunch, la France donne une leçon de rugby à l’Angleterre. Les Cistes inscrivent deux essais et mènent 12-0, contre le cours du jeu et nos valeurs. Mais en l’espace de dix minutes seulement, Exeter fait son retard et nous redonne des couleurs. 15-14 pour le MHR à la mi-temps, mais le plus beau est à venir.
Dès le retour des vestiaires, le numéro huit Zach Mercer pense donner le large au MHR. Mais son essai est finalement refusé par l’arbitre, estimant qu’un joueur de Montpellier est coupable d’un écran. Seum montpelliérain, épisode 1. Puis deux minutes chrono après cet essai refusé, ce même Mercer est jugé coupable d’un plaquage à l’épaule sur son vis-à-vis, carton rouge. Seum montpelliérain, épisode 2.
Mais comme vous le savez, un bonheur n’arrive jamais seul. Il ne faut que dix petites minutes aux Chiefs pour planter deux essais et reprendre l’avantage au score. From 14-18 to 26-18. Il ne reste que dix minutes à jouer, le MHR compte plus qu’un essai transformé de retard et évolue à 14 contre 15, autant vous dire que certains supporters d’Exeter sont déjà en train de célébrer la qualif dans les pubs de la ville. Mais l’impensable va se produire.
Montpellier va chercher la défaite rageante
Les Héraultais jouent le tout pour le tout, et parviennent à se créer des actions fulgurantes. La première avec Garbisi qui a trois coéquipiers sur sa droite, mais qui préfère leur envoyer un sublime en-avant, et ruiner ainsi toute chance d’essai. Seum montpelliérain, épisode 3. Mais la seconde tentative est malheureusement la bonne pour Thomas Darmon. Malgré nos recherches, ce dernier n’a aucun lien de parenté avec Gérard, choqué déçu. 26-23.
Les Anglais n’ont plus qu’à anesthésier le ballon et attendre la sirène. Mais un tel scénario serait trop easy pour notre cœur. Le MHR enchaîne une vingtaine de temps de jeu, mais les Chiefs ne se mettent pas à la faute. Puis la 21ème est celle de trop. Pénalité à 45 mètres face aux perches, une formalité pour Garbisi après 84 minutes de jeu. 26-26. On croit décéder.
Les prolongations débutent, et Montpellier nous refait la même. Louis Carbonel aplatit le ballon dans l’en-but anglais à cinq minutes du terme, 33-26. Vous l’aurez compris, tout va se jouer dans le money time. Les 20 minutes de prolongations sont dépassées, et les Chiefs assiègent les Français. Puis sur une énième charge, le vétéran Jack Yeandle enfonce la défense montpelliéraine : 33-33. Le Sandy Park chavire dans l’ivresse. Seum montpelliérain, épisode 4.
Si vous débarquez à l’instant devant votre télé, vous ne comprenez peut-être pas pourquoi les Anglais sont si heureux. Vous attendez impatiemment la séance des pénaltys, mais vous voyez tout d’un coup les joueurs se serrer la main. Pourquoi ? Tout simplement car en cas d’égalité, c’est l’équipe qui a inscrit le plus d’essais qui remporte le match. Cinq essais pour Exeter, quatre pour Montpellier. Le MHR vient de se faire éliminer sur la dernière action du match, au bout de 100 minutes de jeu. Nous pouvons enfin rejoindre les supporters des Chiefs dans leur communion. Seum montpelliérain, 5e et dernier épisode.
Côté montpelliérain, le changement de température est brutal.
93′ ⌚️ | 26 – 31 | ESSSSSSSAI ! Gros travail du pack et Louis Carbonel file marquer cet essai importantissime à 14 contre 15.#TeamMHR #EXEvMHR pic.twitter.com/1MPIf8T9BF
— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) April 2, 2023
101′ ⌚️ | 33 – 33 | Transformation réussie par Joe Simmonds qui égalise et qualifie Exeter.#TeamMHR #EXEvMHR
— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) April 2, 2023
Le seum en intraveineuse
Après la rencontre, les Montpelliérains sont abattus. Mais d’autres, comme Anthony Bouthier, cherchent une lueur d’optimisme. Par tous les moyens.
“On peut être fiers de ce match, finir à 33-33 en infériorité numérique, ce n’est pas anodin” A. Bouthier
Tiens tiens, ça ne vous rappelle rien ?
🗣 “Il y a peut-être des coachs dans d’autres clubs de Ligue 1 qui sont en train de vouloir partir parce qu’ils sont jaloux du recrutement qu’on est en train de faire…”
💥 La pique à peine déguisée de Bruno Cheyrou à Sampaoli et l’OM. pic.twitter.com/CgMpm2qIat
— RMC Sport (@RMCsport) July 1, 2022
Avant d’en remettre une couche.
“On n’a pas perdu aujourd’hui hein !” A. Bouthier
Puis une fois que la déception redescend, tous les souvenirs refont surface. Et comment oublier les trois essais refusés par l’arbitre Monsieur Brace ?
“On se crée beaucoup d’occasions, on a trois essais refusés. Je ne sais pas si j’ai envie de rire ou de pleurer” P. Saint-André
“Je n’ai pas l’habitude de le dire mais la meilleure équipe a perdu” P. Saint-André
Les Montpelliérains l’ont mauvaise, à tel point que le club décide d’envoyer une vidéo retraçant les 18 situations litigieuses dès le lendemain à l’arbitre de la rencontre. La France, ce pays de bons perdants.
