Open d’Australie | Les étoiles FFL des Français au Deuxième Tour


Benjamin Bonzi

Si de nombreux Français sont tombés au combat lors du deuxième tour de l’Open d’Australie, d’autres ont connu un succès inattendu et inespéré. Le pire des mélanges.

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⭐⭐⭐⭐⭐/5

Jérémy Chardy

Défaite 6-4, 6-4, 6-1 contre Daniel Evans.

Un an et demi d’attente pour 48 heures de bonheur. Après avoir attendu depuis l’US Open 2021 pour retrouver la compétition en simple, Chardy avait réussi à prendre le dessus sur Daniel Galan au premier tour. Mais sa joie ne fut que de courte durée. Deux jours plus tard, le voici aux prises avec Daniel Evans.

Si l’entame du premier set est correcte, le match connaît une bascule fatale à 3-3, 30-40 sur le service du Français. La raison ? Une balle sortie de la poche de Chardy durant l’échange, perdu par ce dernier. La suite ? Une négociation de 10 minutes entre le Tricolore et la direction arbitrale pour faire rejouer le point. Du grand Chardy.

Mais cet imbroglio a eu au moins le mérite de nous offrir la plus belle image de ce deuxième tour. Un match dans le match survient ; celui de l’intox. Si Chardy se replace pour servir à nouveau le point, Dan Evans file s’asseoir sur sa chaise pour montrer que son break est bel et bien valide. Au final, Evans remporte ce jeu de poker menteur ainsi que le match. Mais détrompez-vous, l’objectif est également rempli du côté de Jérem’.

“Je lui ai dit que si elle ne voyait pas ça, c’est qu’elle ne regardait pas les points donc autant changer d’arbitre. Je savais que c’était impossible. Mais ça m’a fait du bien, car ça faisait longtemps que je ne m’étais pas énervé contre un arbitre” J. Chardy

⭐⭐⭐⭐/5

Adrian Mannarino

Défaite 7-6 [3], 4-6, 6-4, 6-1 contre Alex De Minaur.

L’Open d’Australie s’arrête déjà là pour Adrian. Après un premier tour ennuyeux face à John Isner, Mannarino pensait prendre un peu plus de plaisir contre Alex De Minaur, local du tournoi. Mais l’Australien ne l’a pas entendu de cette oreille. Sur chaque échange, le natif de Soisy-sous-Montmorency doit se battre pour remporter le moindre point. Après les points conclus en deux échanges maximum face à Isner, il vaut mieux se mouiller la nuque contre De Minaur.

La première manche échappe à Mannarino, où ses deux volées manquées dans le tie-break ne sont certainement pas étrangères. Et même quand le Français accélère le jeu, l’Australien répond coup pour coup. Si ce n’est plus.

“Il commençait à avoir du mal sur certains appuis à la fin du troisième set et je me disais que même si je le perdais, sur la longueur ça pourrait quand même passer. Mais en fait, après sa pause toilettes, il a attaqué la quatrième à fond” A. Mannarino

Dans le jargon, on appelle ça faire une “Djoko”.

Constant Lestienne

Défaite 6-3, 3-6, 7-6, 6-3 contre Cameron Norrie.

Vainqueur du Français Luca Van Assche au premier tour, Cameron Norrie affrontait un autre tricolore au match suivant : Constant Lestienne. Ce dernier atteignait le tableau principal d’un Grand Chelem pour la première fois de sa carrière. Mais il n’a pas fallu attendre longtemps pour le voir prendre ses marques. Dès le premier tour, l’Amiénois devient le premier Français de la quinzaine à remporter son match 3 sets à rien. Ou comment prendre rapidement la confiance.

Mais soyez rassurés, il n’a pas traîné pour rejoindre ses autres compatriotes sur le tarmac de l’aéroport. Une défaite en 4 sets, et un tie-break merveilleusement bien négocié dans la troisième manche (7-2).

Enzo Couacaud

Défaite 6-1, 6-7, 6-2, 6-0 contre Novak Djokovic.

Hormis cette deuxième manche remportée au tie-break, Enzo a répondu présent à l’occasion de la “night session” du Rod Laver Arena. Des coups de boutoir reçus sur les quatre coins du court, mais il en fallait plus pour dégoûter le natif de l’île Maurice. Face au nonuple vainqueur de l’Open d’Australie, Couacaud a visiblement pris son pied.

“C’était vraiment beaucoup de plaisir” E. Couacaud

Nous sommes du même avis.

⭐⭐⭐/5

Corentin Moutet

Défaite 3-6, 6-4, 6-2, 7-5 contre Francisco Cerundolo.

On avait laissé Corentin sur les rotules, après son marathon victorieux contre le Chinois Wu Yibing au premier tour (4h14). Il ne fallait donc pas attendre de Moutet qu’il soit dans la forme de sa vie contre Cerundolo. Et il faut dire qu’il ne nous a pas déçus sur ce point-là.

Là où bon nombre de sportifs auraient déclaré forfait (Moutet souffre d’une fracture du tendon), le Français a serré les dents. Un courage à saluer, d’autant plus que son début de match nous prend littéralement à contrepied. Moutet remporte le premier set, et a même l’occasion de plier le second. Mais comme très souvent avec nos Bleus, le lot de regrets n’est jamais bien loin.

“Le deuxième set est un peu frustrant, j’ai une balle de 5-2 et je rate la volée…” C. Moutet

Mais l’avantage avec les sportifs comme Corentin, c’est qu’ils parviennent à livrer leur meilleure performance dans les journées les plus compliquées. Pas d’un point de vue sportif bien entendu.

“Tu veux que je fasse comment ? J’ai pas de service, je peux pas frapper un revers, j’ai pas de coup droit. Je joue avec quoi, les pieds ? Ça me rend fou” C. Moutet

Du Moutet dans le texte.

Clara Burel

Défaite 6-4, 6-1 contre Barbora Krejcikova.

Comme prévu, la Rennaise a fait respecter la hiérarchie durant ce match. Opposée à la tête de série numéro 20, la Française (130e mondiale) a visité les quatre coins du court. Un premier set accroché, avant que la deuxième manche ne vienne clore rapidement les débats. C’est ce qu’on appelle du travail bien fait.

⭐⭐/5

Caroline Garcia

Victoire 7-6, 7-5 contre Leylah Fernandez.

Caroline est bien partie pour hanter nos nuits sur les deux prochaines semaines. Ce constat n’a fait que se confirmer contre la révélation Leylah Fernandez, tombeuse d’Alizé Cornet au premier tour. Si la Canadienne a le jeu en main, c’est bien Garcia qui marque les points importants. Comme le prouve le tie-break de la première manche, où Fernandez mène 5 points à 2, avant de perdre les cinq engagements suivants et le set par la même occasion.

Avec Leylah, il vaut mieux avoir le cœur bien accroché. Sur les 9 balles de break procurées, 8 se traduisent par un échec. En face, Garcia grappille toutes les miettes possibles. Et, telle une charognarde, dévore les espoirs de Fernandez.

“Gagner le premier set, c’était un peu un hold-up” C. Garcia

Ugo Humbert

Victoire 6-2, 6-7, 6-2, 6-4 contre Denis Kudla.

Après avoir sorti Richard “Cœur de Lion” Gasquet au premier tour, Ugo pouvait souffler en croisant la raquette avec Denis Kudla. Mais contrairement à ses compatriotes qui ont sorti tour à tour les têtes de série Rafael Nadal, Casper Ruud, Alexander Zverev et Diego Diego Schwartzman, l’Américain n’a pas réédité l’exploit contre Humbert.

Qu’il semble loin ce temps où Ugo trustait fièrement à la 160e place mondiale.

⭐/5

Benjamin Bonzi

Victoire 4-6, 4-6, 7-6, 6-1, 7-6 contre Pablo Carreno Busta.

Le véritable affront de ce deuxième tour. Opposé à Pablo Carreno Busta, n°15 mondial, il était prévu que Bonzi n’existe pas durant la rencontre. Et c’est justement ce qu’il s’est produit lors des deux premiers sets. Une fois de plus, nous pensions naïvement qu’un Espagnol allait frustrer les espoirs d’un Français. Que nenni, Benji ne se chauffe pas de ce bois-là visiblement.

Alors que le Nîmois n’avait jamais rattrapé un retard de deux sets, le voici qui entame une folle remontée. Un tie-break glané et une fessée infligée dans le quatrième. La dernière manche est celle qu’il ne faut pas rater pour Bonzi. C’est donc logiquement qu’il loupe ses 5 premières balles de match. Malheureusement, la sixième sera la bonne. Trois sets à la suite qui sonnent le glas de la FFL. Dans le jargon, c’est ce qu’on appelle une anti-Lokoli.

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Pour la première fois en neuf essais, Bonzi se qualifie pour le 3e tour d’un tournoi du Grand Chelem. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, il sera également assuré d’être le n°1 français après l’Open d’Australie. Sale temps pour notre fédé.